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Hubert Barat, journaliste, est responsable des éditions électroniques du Groupe Sud Ouest et animateur du cityguide viapolis.com

 

 

 

 

 

 

 

’était il y a bientôt six ans, une éternité sur Internet : Sud Ouest créait un des premiers sites de PQR, sud-ouest.com. Après cinq années sans modifications, une nouvelle version du site devrait voir le jour en septembre prochain. En parallèle, Sud Ouest se lance dans la bataille des cityguides, avec la mise en ligne d’une nouvelle entité viapolis.com .

Qu’est-ce qui a poussé Sud Ouest à créer un site internet  ?
Hubert Barat : Sud Ouest a toujours été attentif à ce qui se passait dans le multimédia. C’est pourquoi, en 1994, les informaticiens de notre filiale Atlantel ont imaginé un système qui permette de retransmettre la version papier sur internet. Depuis cette date, l’édition de Bordeaux est quotidiennement dupliquée sur le web. Avec sudouest.com, on a été un des premiers organes de presse français à développer un site. Et pour l’époque, cette démarche était assez novatrice. Mais par la suite, sudouest.com n’a pratiquement pas évolué. Si bien que la formule actuelle n’est pas satisfaisante et ne peut perdurer. On prépare pour septembre prochain un véritable journal en ligne.

Qu’allez-vous modifier  ?
H.B. : A court terme, nous voulons mettre en ligne l’ensemble des éditions du groupe Sud Ouest et non plus la seule Bordeaux-centre. Outre les informations générales, seront accessibles les nouvelles locales de chaque département de la zone de diffusion. Ensuite, nous avons pour objectif d’apporter un contenu spécifique en sus de la reprise d’informations papier.

Prenons un exemple. Les journalistes de Sud Ouest décident de se rendre à une conférence de presse organisée par la préfecture girondine, à la suite du braquage d’un fourgon blindé. Reste à traiter les propos du préfet. D’un côté le support papier résumera la conférence de presse, de l’autre internet la déclinera dans son ensemble grâce à l’usage de la vidéo.

Le tout sera enrichi de rubriques qui font la spécificité du Sud Ouest, nous pensons notamment au vin et à la corrida. A long terme, nous aurons donc besoin d’une équipe de journalistes détachée de la rédaction traditionnelle de Sud Ouest.

Comment rentabiliser un tel site  ?
H.B. : Nous réfléchissons à différentes formules de services payants, des archives aux informations à la carte. En échange d’un montant forfaitaire, un lecteur mélomane pourrait recevoir dans sa boîte à lettre électronique tous les articles des rubriques musicales... De toute façon notre ambition n’est pas de gagner de l’argent mais d’en perdre le moins possible.

Sous sa forme actuelle, sudouest.com ne coûte presque rien. Une " moulinette " convertit automatiquement tous les fichiers du système Sud Ouest en fichiers HTML et les envoie à Atlantel. Un étudiant en journalisme les récupère à six du matin et n’a plus qu’à les glisser à l’aide de sa souris dans les rubriques qui correspondent à celles du journal. Le coût se limite au salaire d’une personne, le reste est automatique.


Combien de connexions quotidiennes comptez-vous ?
H.B. : Environ 9 à 10 000. Dans les sites de presse on doit être au 7e ou 8e rang. Mais je ne me fie pas trop à ces chiffres là, on peut aisément les manipuler.

En parallèle, Sud Ouest lance viapolis.com . Quelle est l’ambition de votre second site  ?
H.B.: Viapolis.com est un véritable guide de services et d’informations pratiques sur la ville de Bordeaux. Nous avons l’ambition d’intéresser d’autres sites de PQR à ce nouvel outil qui pourrait déboucher sur un réseau de cityguides européens. Viapolis.com proposera, sous licence et selon une méthode de franchise, le modèle et la technologie en place sur le cityguide de Bordeaux. Nous nous sommes déjà associés au journal Libération.

Par l’entremise de ce nouveau site, nous cherchons tout simplement à occuper un créneau, celui de l’information pratique sur le Web, dans notre zone géographique. Si nous donnons beaucoup de renseignements de ce type dans l’édition papier, internet permet d’aller encore plus loin grâce aux bases de données. On peut même imaginer qu’un jour, le journal renvoie au site de Viapolis pour toutes les adresses et autres services utiles.

Pourquoi créer deux sites pour un même journal  ?
H.B : Parce que l’un a une vocation beaucoup plus commerciale que l’autre. Le guide viapolis.com est un moyen d’intéresser les annonceurs locaux, de développer des partenariats, de faire des bénéfices.
Le site de Sud Ouest sera la véritable vitrine du journal : il proposera beaucoup d’informations, un contenu ancré dans l’actualité, beaucoup d’interactivité, avec la possibilité pour l’internaute de réagir aux articles à travers un forum... Sans oublier l'opportunité de commander directement de l’espace publicitaire.

Craignez-vous la concurrence des autres cityguides  ?
H.B : L’information de proximité est une activité que l’on fait tous les jours chez nous. Avec viapolis.com, nous entendons simplement occuper le créneau qui nous est dévolu dans l’édition papier. Faut-il craindre un cityguide comme Webcity  ? Auront-ils les moyens de leurs ambitions  ? Ils sont en train de réinventer la poudre. Ils démarrent à deux avec des idées, et pleins de bonne volonté et très vite ils s’apercoivent que s’ils veulent faire quelque chose de complet, apporter du contenu, il leur faut des journalistes.

Et donc ils réinventent une rédaction. Ils se heurteront aux mêmes difficultés que connaît la presse : faire de l’information de service nécessite énormément de moyens. Comment feront-ils face à la mise en place d’une rédaction complète, d’un réseau d’informateurs  ? Je ne sais pas ce que donnera l’expérience Webcity mais très franchement, les vrais concurrents de la presse régionale sur des affaires comme ça, c’est France Télécom

 

 

 

 

 

 

 

 


Les sites du groupe Sud Ouest
 www.sud-ouest.com  www.viapolis.com
Le quotidien pour les infos, le guide pratique pour les sorties.
 
Les principaux concurrents de viapolis.com
 www.webcity.fr
Webcity couvre aujourd'hui plus de 36 villes en France.
 nouba.voila.fr
Avec Voilà Régions, France Télécom aussi parie sur local.


 
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