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  a première étape est la plus difficile. Elle vous oblige à vous poser tout un tas de questions. De quoi allez-vous parler  ? Des bons plans de votre ville  ? Des coulisses municipales  ? Des groupes de musique locaux qui montent  ? Envie de faire dans le satyrique  ? Qui va vous lire  ? Et surtout êtes-vous sûr d’être lu  ? Le concept existe-t-il déjà  ? S’agira-t-il d’un hebdo, d’un mensuel, d’un trimestriel ou souhaitez-vous rester libre de remettre à jour votre journal selon votre humeur  ?

Le conseil : posez-vous et reposez-vous sans cesse ces questions et surfez sur le Net. Analysez les webzines qui se rapprochent du journal que vous recherchez. Ayez l’œil critique. Une charte graphique époustouflante peut parfois cacher des lacunes. Commencez aussi à apprendre le HTML. Non pas pour devenir un pro de la programmation – les logiciels de création de pages Web le font très bien à votre place – mais pour prendre conscience des contraintes qu’imposent ce langage. Les rêves les plus fous ne sont pas forcément réalisables et vous risqueriez d’être déçu.

A faire : Une définition très précise du contenu et la cible de votre journal. En créant le webzine de votre village vous limitez la cible de votre lectorat certes, mais il aura certainement plus de succès et de retour que le magazine traitant d’un thème surexploité (Internet, le football, votre région).

A éviter : Se frotter à la concurrence impitoyable des webzines dans le genre cityguides possédant une assise commerciale et financière. En général c’est perdu d’avance, mais vous pouvez toujours tenter le coup.


  arlons ressources humaines
Equipe, compétences, faiblesses, conférence de rédaction… A partir de maintenant il va falloir vous approprier le jargon des DRH et des rédacteurs en chef. En fonction du volume du contenu, selon vous, combien de personnes seront nécessaires pour alimenter le journal  ? Ne fixez pas la barre trop haut. Un article par personne et par semaine c’est déjà beaucoup. Ayez conscience que les personnes qui travaillent pour votre journal virtuel n’auront jamais votre motivation et que le temps pris sur leurs loisirs n’est pas inépuisable.

ù trouver du monde  ?
L’idéal est de vous entourer de personnes que vous pourrez voir le plus souvent possible. Une équipe a la fâcheuse tendance de fondre comme neige au soleil. Mais ne soyez pas pessimiste. Lancez votre appel. Collez des affiches dans les cybercafés, vous y dénicherez peut-être quelques compétences techniques et artistiques très précieuses. La faculté constitue aussi le lieu idéal pour attirer des étudiants désireux de faire leur premiers pas dans le journalisme. Fixez une date pour une réunion d’information. Et n’oubliez pas de vous y rendre. Ils ne vous accorderont pas leur curiosité deux fois.

éunir toute l’équipe
Vous y êtes. Devant vous une dizaine de têtes inconnues. Ne vous attendez pas à ce qu’elles animent la première réunion. Objectif : répondre à leurs questions, leurs attentes et leurs envies. Si vous n’avez pas encore trouvé les réponses aux questions essentielles énumérées plus haut, votre première rencontre risque d’être un échec . Et surtout, ne soyez pas borné, tendez l’oreille et pensez à attraper leurs idées au vol. Ce sont vos premiers lecteurs. Fixez la prochaine date et l’ordre du jour. Il faudra discuter du thème de votre premier dossier, des angles, lancer les premiers reportages, démarrer la production des articles, faire les photos… Bienvenue dans votre rédaction multimédia.


  condition que votre projet tienne la route. Allez donc faire un tour sur le site de la SCAM, la Société des compositeurs et auteurs multimédia. Elle attribue tout au long de l’année des bourses aux projets les plus convaincants. Vous pouvez espérer décrocher plusieurs dizaines de milliers de francs. Prospectez aussi Animafac et la DRAC (Direction régionale à l’action culturelle). Pour cela, il est impératif de rédiger un synopsis béton. N’oubliez pas que ces fonds peuvent vous permettre d’investir dans le matériel informatique et les logiciels nécessaires.

  ême si vous disposez déjà de l’ordinateur, l’investissement peut se révéler très coûteux.

Pour la création de pages web…
Macromedia Dreamweaver et Adobe Golive sont assez simples d’utilisation (environ 3 000 F). Pour PC et Mac.

Pour la charte graphique…
Adobe Photoshop (environ 5 000 F) ou Macromedia Fireworks (moins de 3 000 F). Pour PC et Mac. Sachez également que des freeware (logiciels gratuits) sont disponibles sur le Web.
Pour le transfert de fichier (FTP), l’utilitaire incontournable c’est Fetch (PC et Mac). Il est gratuit.

Pour les visuels…
Il vous faut un scanner (de 500 à 1 000 F en grandes surfaces). Un appareil photo-numérique est certes beaucoup plus cher (comptez environ 1 800 F) mais s’amortit relativement vite.

Vous souhaitez proposer du son et de la vidéo…
Très bien. Un bon dictaphone à K7 peut suffire. Mais attention à la qualité. L’enregistreur idéal reste le Mini-Disc. Le son est plus propre et l’importation par l’ordinateur est plus facile puisqu’il est déjà enregistré en numérique. De plus, leur prix a considérablement baissé (environ 1 700 F en grandes surfaces et magasins spécialisés).

RealNetworks propose gratuitement le convertisseur Realaudio (RealProducer G2 pour PC et Mac) sur son site web : www.real.com


  a charte graphique donne le ton au lecteur volage. Alors accordez-vous du temps. La cohérence de la couleur générale du magazine doit respecter et refléter l’esprit du journal. Le mélange des couleurs est possible, mais attention jamais plus de quatre à la fois. Il faut vous fixer des régles, c’est ce qu’on appelle une charte graphique. Si les courbes et les coins arrondis de vos colonnes donneront un côté tendance, avec l’utilisation de pavés aux coins bien carrés votre journal fera preuve de sobriété. Si vous n’avez pas des talents de charteurs, partez à la recherche d’un graphiste. Ca presse.

Le langage des couleurs (interprétation forcément subjective)
Blanc : ouvert (attention, peut nuire au confort de la lecture, l’écran de l’internaute dégage son maximum de luminosité)
Noir : esprit décalé, interdit, underground
Bleu : tourisme, la mer, art (couleur froide par excellence, le bleu convient aux chartes épurées)
Jaune : dynamisme, humour
Rouge : raccoleur
Orange : entre le jaune et le rouge
Vert : tourisme, nature (“ une couleur difficile à placer ”, dixit Richard Mariencourt graphiste freelance qui a réalisé la charte des sites Castorama et Cofidis)
Multicolore : culture, vie
Gris : priorité au contenu


  roposez deux types de navigations :

a. La barre de navigation (pour feuilleter)
Un lecteur est tombé sur votre site par hasard. Mettez-vous quelques minutes à sa place et imaginez-vous dans un kiosque à journaux devant un magazine que vous découvrez pour la première fois. Vous vous saisissez d’un magazine qui affiche clairement sa pastille “ numéro 1 ”. Qu’est-ce que vous faites  ? Vous le feuilletez. Et bien sur Internet c’est la même chose. Pour inviter l’internaute à feuilleter, vous lui proposez une barre de navigation planquée dans une frame. Vos premiers lecteurs devraient s’y retrouver.

b. La une (pour orienter)
Il connaît déjà votre site. Il veut savoir ce qu’il y a de neuf. Rien ne vaut la une. Les quotidiens savent très bien le faire. Le but : convaincre les yeux du lecteur et réussir à lui vendre le meilleur du journal. Une bonne dose de hiérarchisation, une écriture courte et accrocheuse sont les meilleures alliées. S’il clique sur un lien, c’est gagné. Il est alors fortement conseillé que les articles en appel en une soient à la hauteur. Sinon vous risquez de le décevoir.


  ais si vous savez écrire. Il faut seulement vous exercer. Car l’écriture c’est comme un muscle. Plus on pratique et meilleur on est. Quant à l’écriture multimédia, vous trouverez des éléments de réponses dans la partie de notre dossier consacrée à ce thème. Mythe ou réalité à vous de choisir.

Informer c’est mettre en forme
Nous voilà arrivé à la mise en page. Une étape qu’il ne faut surtout pas bâcler. Car le confort de lecture est essentiel. La mise en page d’un texte lui donne de la saveur et du rythme. En l’enrichissant vous pouvez susciter au lecteur l’envie de lire l’article jusqu’à la dernière ligne. Mais si, c’est possible. Pour cela il faut attirer son regard. Lettrine, surtitre, titre, intertitres, exergues, photos… les journaux de la presse magazine savent user de cet attirail visuel pour le moins redoutable.


  ’heure de la mise en ligne approche. Mais avant, comme sur papier, il est impératif de passer chacune des pages du journal au peigne fin. Il vous faudra traquer la plus petite coquille, la moindre faute d’orthographe, les liens erronés, remédier au problème des images qui ne se chargent pas. Mais aussi aux aberrations visuelles qui n’apparaissent qu’à l’affichage de la page en mode navigateur. Avec un site impeccable vous gagnerez en crédibilité.

Les conseils : l’écran est traître. Procédez donc de préférence à une lecture sur papier en vous munissant de ce qui se fait de mieux : le dictionnaire. Ouvrez-le dès que vous avez un doute. Et si les vérificateurs d’orthographe sont plus performants qu’avant, ce ne sont pas des érudits de la langue française. Vérifiez aussi systématiquement chacune des pages sous Netscape et Explorer (les versions 4 devraient suffire), ces deux navigateurs équipent aujourd’hui neuf internautes sur dix.

Si tout est OK, ouvrez votre logiciel de transfert de fichiers (FTP) et copiez tous les fichiers de votre journal sur le serveur de votre hébergeur gratuit.


  nrichissez votre site en lui ajoutant des services. Un formulaire d’abonnement permettra de fidéliser les lecteurs qui auront déjà oublié votre email exotique. En récupérant leur adresse électronique vous pourrez les informer aussi souvent que possible des mises à jour effectuées.

Quant aux forums de discussion et aux chats (dialogue en direct), mieux vaut attendre. Un chat implique forcément que votre site génère du trafic. Pour savoir si votre site est mûr pour le dialogue en direct, testez donc le service. Connectez-vous à votre site à différentes heures de la journée. S’il y a toujours une personne en face acceptant de discuter avec vous, vous avez feu vert. Idem pour le forum qui n’a d’autre intérêt que d’offrir à vos lecteurs la possibilité de discuter entre eux.

www.legratuit.com
Comme son nom l’indique, Le Gratuit vous fait profiter des bons plans du Web. Vous y trouverez surtout la liste des hébergeurs mécènes. Un bon point de départ pour créer son webzine… gratuitement, bien évidemment.

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lgeslin@ifrance.com et olivtal@ifrance.com