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Agé de 24 ans, originaire de Maisons Alfort, marié et père d'un enfant, André Collibeaux est entré dans la police le 1 décembre 1941. Gardien de la paix, il est affecté au commissariat du 11° arrondissement.

 

Dans la nuit du 17 au 18 août 1944, il fait partie du groupe de FFI chargé de prendre le contrôle de Radio Paris, 116 avenue des Champs Elysées (voir cet épisode) . Envoyé en camion au commissariat du 11° arrondissement pour récupérer des armes supplémentaires, il aurait été capturé vers minuit trente dans le quartier de la Porte Saint Martin et conduit à la Caserne de la République.

Si le corps de Louis Claeysen, disparu dans les mêmes conditions, est bien retrouvé dans le charnier de la Caserne au lendemain de la Libération, pas de traces d'André Collibeaux.

 Il est porté disparu.

En 1947 un prisonnier de guerre rapatrié vient voir le père d'André Collibeaux qui tient un petit commerce à Maisons Alfort.  Il prétend avoir croisé André dans une colonne de prisonniers en URSS. Bien sûr il ne le connaissait pas personnellement, mais on lui avait signalé qu'un français, originaire de Maisons Alfort comme lui, était là.

Monsieur Collibeaux s'adresse à la Préfecture de Police. Une enquête est aussitôt diligentée auprès des autorités soviétiques qui répondent qu'elles ne détiennent aucun prisonnier français. L' Inspection Générale des Services de la PP estimant que le prisonnier de guerre est un affabulateur, met un terme à l'enquête......

Par jugement déclaratif en date du 19 décembre 1952 l'absence d'André Collibeaux est officiellement constatée.

 

 

 

        Née le 4 août 1918 à Escoublac La Baule (Loire Atlantique), fille de Henry Charbonnel et de Solange Reybaud, mariée à Jean Marie Grimpel, surnommée Tot, Micheline s'engage le 1° juin 1943 sous le pseudonyme de Scarabée dans le réseau Alliance de Marie Madeleine Fourcade.

Le 16 mars 1944 elle est obligée de gagner Londres pour échapper aux recherches de la Gestapo. Elle s'engage dans la 2° Division blindée en qualité d'infirmière Rochambelle à la compagnie n° 1 du 13° bataillon médical.

Elle  disparaît le 13 août 1944 quand son ambulance (le dodge 4x4 "Gargamelle") à bord de laquelle elle transporte le soldat Bosquet Eugène prend par mégarde la route d'Argentan encore tenue par les allemands.

L'ambulance est retrouvée avec les cadavres de Bosquet et d'un infirmier du régiment de spahis marocains mais Micheline a disparu.

Elle aurait été emprisonnée à Strasbourg puis déportée à Ravensbruck. Certains prétendent l'avoir vue après guerre en Sibérie aux camps de Potma, Norlisk, Magadan et Monino. Sa soeur a écrit un livre faisant état de ses nombreuses et vaines recherches sur son sort.

  

S'inspirant d'histoires, comme celle de Micheline Charbonnel, qui paraissaient dans la presse de l'époque le prisonnier de guerre a-t-il menti ? Les autorités soviétiques ont-elles dit la vérité à la Commission d'enquête, elles qui ont caché jusqu'aux années 1990 la vérité sur le sort de Raoul Wallenberg diplomate suédois sauveur d'environ cent trente mille juifs hongrois, arrêté par le NKVD et mort dans les prisons staliniennes.
Que dire de la conclusion du Directeur de l'Inspection Générale des Services de la Préfecture de Police, Arthur Airaud, chef du réseau  Résistance Fer, membre influent du Front National Communiste parachuté haut fonctionnaire de la Préfecture après la Libération. En 1947 le Monde vient d'entrer dans la Guerre Froide ....  

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Le 10 mai 2004 Monique Collibeaux, sa petite fille, découvre cette page et écrit :

"Je suis la petite fille d'André Collibeaux et vous remercie pour cet article; je serais curieuse de savoir comment vous avez eu ces éléments... Ma grand mère m'avait raconté ces anecdotes, je suis surprise de les découvrir ici..."

Monique a bien voulu rechercher dans ses archives familiales et faire revivre pour nous André Collibeaux, son grand père.

(voir)