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Alphonse Boudard 

(1925-2000)

l'Hôpital

la Cerise

Cinoche

Bleubite

les Combattants du petit bonheur

le Corbillard de Jules

le Banquet des léopards

la Métamorphose des cloportes

le Café du pauvre

les Sales mômes

les Enfants de choeur

la Fermeture

l'Education d'Alphonse

l'Etrange Monsieur Joseph

     Le jeune Alphonse, 19 ans à peine, habite dans le 13° arrondissement ; il quitte l'imprimerie où il travaille pour s'enrôler dans un maquis du centre puis remonte à Paris à la veille de l'Insurrection et rejoint un groupe de FFI de l'O.C.M (Organisation civile et militaire). Le 19 août avec ses camarades il tient une barricade à l'angle de la rue Saint Séverin et du boulevard Saint Michel, leur mission : intercepter tout véhicule allemand se dirigeant vers la Préfecture de Police. Le surlendemain ils se déplacent à l'angle de la rue Danton au coin de la place Saint André des Arts et sont équipés de bouteilles d'essence pour attaquer les chars qui descendent des Jardins du Luxembourg ; dans l'après midi ils récupèrent au cours d'une escarmouche un fusil-mitrailleur 24-29 ce qui leur vaut d'aller s'installer en batterie au cinquième étage de l'immeuble de l'angle de la rue Surger et de la rue Danton.....

 

 

 

 

 

  

 

 

 

 

         De retour d'une brève promenade dans le quartier, vers 14h 30  Alphonse Boudard débouche rue Saint André des Arts en même temps qu'un side-car allemand qui a réussi à forcer les barrages ... une rafale part de l'immeuble d'en face ... le conducteur est touché et la machine vient s'écraser contre la façade d'une boutique de naturaliste (aujourd'hui une agence bancaire). Le passager du side-car parvient à s'extraire de son siège et se précipite mitraillette à la main dans le couloir de l'immeuble à côté du magasin ... le gardien de la paix Joseph Lahuec est en travers de sa route et veut s'interposer ...  il est abattu d'une rafale ... Alphonse se jette à la poursuite de l'allemand et grimpe quatre à quatre les escaliers derrière lui ... au cinquième étage une deuxième rafale de mitraillette le stoppe net ... un FFI venu en renfort ne s'arrête pas à temps ... il est touché ... s'engagent des tractations par l'intermédiaire d'un interprète, mais le soldat allemand ne veut pas se rendre aux "terroristes" et menace de tirer sur quiconque s'approchera .....

       La Préfecture de Police envoie la Brigade des gaz pour tenter de le déloger ... profitant d'un moment de calme Alphonse Boudard tire deux fois dans la direction du sixième étage et dévale à toute allure les escaliers ... le soldat réagit immédiatement ... tire ... mais le rate.

En bas de l'immeuble il est fraîchement accueilli par son chef de groupe qui parle d'abandon de poste ... de désobéissance ...

A la nuit tombée les policiers investissent les escaliers ... lancent les fumigènes et montent à l'assaut ... ils ne trouveront qu'un cadavre ... le soldat allemand n'avait que dix sept ans et ne voulait pas se rendre ... il s'était tiré une balle dans la tête ...

Agé de 40 ans, marié et père de trois enfants, en poste à la 7° compagnie de circulation, Joseph Lahuec revenait d'une mission de récupération d'armes au Fort de Verrières le Buisson.

" les Combattants du petit bonheur"

 
Alphonse Boudard poursuivra ses aventures dans le régiment de FFI du Colonel Fabien et les racontera  dans "le Corbillard de Jules"  

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