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Le samedi 26 août au soir, les
flonflons de la liesse folle qui s'est emparée de Paris sont recouverts
par le bruit assourdissant d'un dernier bombardement vengeur de la
Luftwaffe (j'ai relevé 250 morts et les journaux parleront de 900
blessés). Le général Leclerc est avisé par son 2° bureau que des mouvements allemands s'opèrent vers Saint Denis, La Courneuve, Le Bourget et Porte de la Chapelle. On retrouvera, après guerre, dans les archives allemandes l'ordre suivant du Groupe d'Armées B : "A tous : l'ennemi répand un soi-disant ordre du général von Choltitz de cesser la résistance à Paris. Cet ordre est faux ! Tous les points d'appui sont à défendre jusqu'au bout". Le LVIII Corps blindé (47° et 48° divisions d'infanterie appuyées par un groupement de la 9° division blindée) est chargé "d'articuler la troupe en fonction de cette mission et de l'équiper de toutes les armes particulièrement propres au combat de rues". La poussée dans la capitale pour réduire les foyers d'insurrection doit s'opérer le 27 août. Cet ordre ne sera pas exécuté (peut-être faute de moyens ?) mais remplacé par une mission de barrage défensif, dévolue à la 47° division d'infanterie aux ordres du général major Karl Wahle qui installe les 103°, 104° et 105° régiments de grenadiers sur une ligne allant de Montmagny à Sevran. Le général Leclerc envoie le GTD (groupement tactique Dio) vers l'aérodrome du Bourget et le GTL (groupement tactique Langlade) vers Stains et Montmagny. (se reporter à l'organigramme de la 2° DB pour plus de précisions) Le colonel Dio déploie le sous-groupement Farret vers Dugny, le sous-groupement Noiret au Bourget et le sous-groupement Rouvillois au Blanc Mesnil pour envelopper le terrain d'aviation et s'en emparer. |
le général Leclerc installe son PC avancé rue de la Chapelle le 27 août au matin.
le brigadier André Barraud du 1° RMSM y est grièvement blessé et décède à l'hôpital de Suresnes le 28 août. |
... mais qu' il était dur quand même d'avoir si vite à
quitter les douceurs qui sont la récompense des jeunes libérateurs ...
Paris dort encore, abruti par des journées échevelées, hurlantes ... c'est
la fin d'un carnaval fantastique ... Paris est libre, mais la guerre n'est pas terminée comme le précise le général de brigade Duplay, alors lieutenant chef du peloton du 12° Cuir à l'escadron de protection, dans son article (Revue historique des Armées n°3 de 1974) d'où viennent bon nombre de ces précisions tactiques.
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Le sous-groupement Farret se battra contre le 105° Grenadiers jusqu'à 18h00 au prix de pertes élevées et subira une violente contre attaque dans la nuit. L'enseigne de vaisseau de Gaulle (le fils du général) du 1° peloton du 3° escadron de combat du RBFM, est de la bataille. Le lieutenant Humbert Van der Cruis de Wazier, 1° compagnie du 1° RMT et cousin du général Leclerc est tué. | Le sous-groupement Noiret se heurte à des éléments des 105° et 103° Grenadiers sur le terrain d'aviation. Très bien enterrés et camouflés les fantassins allemands opposent une résistance farouche et meurtrière. Le combat cessera à 19h30; les pertes sont très fortes du côté français, mais bien plus encore du côté allemand où l'on compte les morts par centaines, les hommes du 4° escadron du 12° Cuir ne faisant pas de quartier (beaucoup des leurs ayant été tués par traîtrise) |
Le sous-groupement Rouvillois s'empare du Blanc Mesnil et empêche le 103° Grenadiers de venir à la rescousse. | De nombreux FFI locaux participent à la bataille, apportant en plus de leur rage de combattre, la connaissance indispensable du terrain. |
Bilan : 29 soldats de la 2° Division blindée, 10 FFI, 5 victimes civiles et 2 colonels américains du 922° régiment de génie de l'US Air Force venus, en pleine bataille, reconnaître l'état des pistes pour les remettre immédiatement en fonction.
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