Le festival de la bande dessinée d’Angoulême a attribué à son dernier ouvrage Poulet aux prunes le prix du meilleur album de l'année 2004.
Je l'ai lu d'une traite et n'ai pu en détacher mes yeux. L'histoire d'un musicien dont la guitare ("le tar") est cassé et qui n'arrive pas à en retrouver un ayant la bonne sonorité. Il tombe dans une grande quête pour retrouver LA bonne guitare qui aurait LE bon son. Tout cela explique très bien la relation entre l'artiste et son instrument, et l'importance de l'instrument pour l'artiste. Il est à la fois à mille lieux de Persepolis, et à la fois si proche car a conservé les mêmes éléments de sa réussite (la beauté des dessins, l'humour toujours, l'enfance, la sincérité, la tristesse, les rappels à certains faits historiques). Très différent mais à la fois aussi efficace que Persepolis. Je suis conquise. Source: chronique de Océane Un livre sensible qui raconte la touchante agonie d’un homme qui a perdu le goût de vivre et dont Marjane n’exclut pas qu’il soit un jour un film. Dans cet album, Marjane Satrapi y dessine une femme nue : Sophia Loren. Source: magazine StudioMarjane Satrapi: "Pour moi ce livre correspond plutôt au portrait de l’artiste, sans parler du fait que ce personnage est un membre de ma famille et que j’aime beaucoup écrire sur les gens dont je connais l’histoire. On fait tout un flan autour de l’Artiste. Mais l’artiste est avant tout un être égocentrique et narcissique qui se voit comme le centre du monde, convaincu non seulement qu’il écrit des choses extraordinaires mais aussi que les gens doivent payer pour les apprécier, et il faut qu’ils l’adorent et l’applaudissent. Nous sommes tous comme ça. De façon générale c’est l’expression même de nos névroses. Si vous êtes content vous n’arriverez pas à écrire des poèmes magnifiques. Il faut que vous soyez un peu dans un état mélancolique. C’était ce que je voulais montrer de l’artiste. Parce que je connais bien tout ça, je suis moi-même égocentrique et narcissique, ben voilà, c’est comme ça. Je pense qu’on écrit toujours pour quelqu’un, pour une ou deux personnes. Je sais toujours pour qui j’écris mon histoire. Je veux toujours épater quelqu’un en particulier. Il y a un personnage inquiétant dans votre livre qui intervient sur la fin d’une façon un peu cachée, c’est l’ange de la mort. Vous pourriez nous parler de ce personnage ?
Source: interview de cuverville.com, juillet 2005Informations techniques :Editeur : L'Association Interview de Marjane sur Poulet aux Prunes :
"Love is a desert" En 2006, Sarah Sundberg a interviewé Marjane Satrapi sur "Poulet aux Prunes". Très intéressant, avec des extraits de la BD. A lire ici.
Dans le cadre du Festival de la BD à Bastia, le 2 avril 2005, découvrez cet interview dans laquelle Marjane Satrapi nous parle de Poulet aux prunes, d’artistes névrosés, de critiques injurieuses, d’Européens nombrilistes et d’une grand-mère très méchante, tout ceci avec beaucoup d'humanité. A découvrir ici!
Quelques couvertures étrangères :Extraits illustrés : |