CHAPITRE II
1955
Ces
faciles préliminaires étant achevés, les évènements commencent. Et d’abord,
pourquoi « D’eau et de Terre » ? Mon Père était à la fois Maire,
et la fin de l’année le verrait Fermier. Il était en outre chef de famille.
Or chacune
de ces charges comportait des obligations. Et chacune demandait un programme.
Le petit village des Ecrennes limitait à l’est notre propriété.. Mon
père tenait beaucoup à ce que
ses administrés aient l’eau courante chez eux. Il
l’avait promit durant sa Campagne Electorale. Il allait y
consacrer ses efforts. Mais en même temps, et dans
un proche avenir, il serait fermier. Et de plus, il était
chef de famille. Ce ne devait pas être sans peine
sur les trois fronts.
Si
1954 avait été une année lisse et paisible, l’année qui s’ouvrait serait plus
rugueuse et moins simple.
Dès
son ouverture, elle présenta des aspérités. D’abord, Grand’Mère tomba en
sortant de l’ascenseur
D’une amie et se cassa le col du fémur .
C’était le 3 Janvier ! Il fallut
l’emmener à la clinique Judet d’où ma
Mère sortait un an plus tôt à peine. Là encore ces
Messieurs se couvrirent de gloire. En effet les mêmes
prothèses qu’ils posèrent sur les deux opérées, les
portèrent, l’une 15 ans et 37, ans pour ma Mère.
Celle-ci rencontrant le Professeur Robert Judet
dans un couloire de la Clinique, lui confia son inquiétude
De voir opérer ma Grand’Mère, un vieillard de 78
ans.
-« Ne vous en faite pas Votre Mère a un beau
châssis ». lui répondit-t’il
.
Des lors
nous fumes rassurés ; mais il nous sembla pittoresque que Madame Schelcher
Aïeule, eut un beau châssis.
Secrètement, nous fumes flattés…
Pourtant,
il fallait faire exécuter l’ordonnance du Docteur Maury qui me prescrivait,
comme on le sait
le port d’un « Lombostat ». Naturellement,
ce fut l’ami Garin, orthopédiste, vieux soutient de mes efforts
d’enfant,
en matière de rééducation, qui se chargea de l’affaire. Mais tout son
art en orthopédie ne put
supprimer les difficultés de l’accoutumance. Un
supplément de repos les calmas momentanément. Pourtant
la tension[1]
nerveuse qu’elle engendrèrent persista et recouvrit l’année entière.
.
Profitant
lâchement de la faiblesse que j’avais manifestée en Octobre dernier j’avais
extorqué à mon père
la promesse d’un dernier séjour parisien. Cela
permit à notre Trio de se trouver auprès de ma Grand’Mère
lors de son accident, et nous pûmes ainsi
accompagner quelques temps une convalescence toujours longue
chez une personne de son âge. Mais tout a une fin
et Pâques nous renvoya sur le lieu des activités paternelles
Et c’est là que nous parvint,(par la radio), la
nouvelle de la mort du Père Teilhard de Chardin, à New-York où
Ii était exilé depuis plusieurs années.
Les échos qui nous arrivaient de l’avenue de
Messine n’étaient pas bons. Ma
Grand’Mère laissée seule
durant quelques jours supportait mal la solitude.
Cela nous
inquiéta fort, car s’était la première fois qu’on la voyait ne pas faire face.
Les gens les plus
énergiques ont ainsi des moments de faiblesse. Et
ma Mère savait combien Grand’Mère devenait difficile
lorsque sa santé connaissait quelque faiblesse.
Ainsi, elle exigeait des personnes qui
l’entouraient une
présence quasi continuelle. Aussi, avant le départ pour La Glazière, ma
Mère avait-elle fait placer
notre téléphone sur un certain buffet, à
l’intérieur de notre vestibule, en face de notre porte palière,
cela permettrait à la servante de Grand ‘ Mère, la
fidèle Calisse de nous avertir en cas de besoin,
sans attirer l’attention de l’aïeule. Le système
n’eut d’ailleurs à fonctionner qu’une seule fois..
On nous appela le Jeudi, ou le Vendredi Saint pour apporter à Grand ‘
Mère le secours d’une
simple conversation. Tout ensuite rentra dans
l’ordre, au retour de vacances des deux oncles.
Ensuite son fonds de santé
« Insolent »aux dires de son gendre, lui permit de profiter des
Vacances à La Glazière,- escortée de la fidèle
Calisse, qui lui sacrifia son propre congé.
-« Travaillez Prenez de la peine C’est le fond qui manque le (Plus) ».
Recherche de l’Eau aux Ecrennes. Juin –Août 1955.Photos Madame F.
De Maindreville
Durant
sa campagne électorale, mon père avait
promis l’eau courante sur l’évier à ceux qui voteraient
pour sa liste. Il fallait maintenant tenir
parole ! Depuis toujours les habitants s’abreuvaient et se lavaient à
l’eau de pluie qui voulait bien tomber du ciel.
Pour les plus chanceux, l’eau provenait de quelques poches
d’eau sans aucune réserve. J ‘ai connu ainsi
les puisards creusés dans les jardins et destinés à recueillir
l’eau de pluie.
Ce
projet devait être le Grand-Œuvre de la nouvelle Municipalité et de celui qui
l’animait.
Pour bien comprendre la suite, il faut faire un
crochet vers notre propre installation familiale. Lors
de son achat, mon Grand-père avait trouvé une
maison dépourvue de toute ressource hydraulique
appréciable. Il s’empressa de faire creuser un
puits. Les travaux finirent par atteindre un affluent
souterrain de la Seine ; Toute mon enfance
j’en entendis parler comme étant La Bièvre. Le puits
creuser mesurait 70 mètres de profondeur. Cela
faisait la fierté du propriétaire et après lui, de sa
fille !
L’inauguration fut solennelle,-présidée par
Grand-Père, escortée du célèbre Henri son Valet de Chambre
porteur d’un plateau et de quelques verres pour
saluer la fin des travaux et leur bon aboutissement. Cela
se passait en 1940.
Ce puits
alimenté, comme je l’ai dit, par la nappe d’eau souterraine parisienne, nous
assurait une quantité
d’eau pratiquement inépuisable.
Les
spécialistes de tout poil qui entouraient mon père pour l’adduction d’eau aux
Ecrennes, s’y
Intéressèrent. Ils préconisaient un jumelage de La
Glazière et du village.. Des difficultés techniques
surgirent et firent abandonner le projet.
La maison
Jeumont, dont le siège social se trouvait avenue Kléber, fit alors des offres
de service.
Elle proposait d’essayer gratuitement un nouveau
matériel de forage. La Préfecture de Seine-et-Marne
s’y intéressa. En effet le terrain des Ecrennes
présentait des avantages significatifs.
La réussite de
l’opération devait fournir un test favorable à
l’Administration pour d’éventuels travaux futurs.
Un derrick et son équipe de service s’installèrent
donc au village du 15 juin au 30 juillet 1955.
On usa pas mal de forets ; et la gratuité de
l’opération ne tint plus qu’à un fil. Heureusement
l’eau arriva assez à temps pour éviter à Monsieur
le Maire, de devoir envisager des frais
considérables1
. Ce qui eût été un drame pour les finances municipales…L’eau fut enfin
atteinte. D’autres travaux du même genre furent
sans doute engagés, mais ceux-ci furent
payants. Dans notre canton, seul le fermier de
« Maupertuis » obtint des gens de « Jeumont »
qu’ils lui trouvent de l’eau. La caravane se
déplaça à quelques encablures des Ecrennes.
Un gros chèque devait cette fois accompagner la
demande de Mr Drigny.
Or ce fut
durant les vacances générales que notre propre pompe donna des signes évidents
de faiblesse.
Ce fut l’alerte ! Mais elle fut vite calmée
par l’équipe de Jeumont. Tout est bien
qui finit bien.
Une des
branches d’activité de Jeumont était l’Hydroélectricité. Les forages auraient
donc dû
l’intéresser. Pourtant elle devait mettre fin à ces
expériences dès l’Automne…
Que
l’équipe se trouva au village ou sur
les terres de La Glazière son approche me fit entrevoir
une nouvelle tranche de travailleurs qui m’était
inconnue. Elle était moins sclérosée et plus ouverte
que la population agricole avec laquelle je serait
appelé bientôt à entretenir des rapports.
Je me
souviens d’un Pierre Buffone qui,, ayant travaillé toute la journée,(autour de
notre fameuse pompe),
en salopette bleue et chemise bariolée, revint
prendre un rafraîchissement en costume deux-pièce
foncé et cravate, aux côté de Madame Schelcher
toute étonnée de voir que ces « gens du peuple grimpaient volontiers au
dessus de leur condition.
Un autre personnage aussi ne peut s’oublier.
C’était un Monsieur Etienne Roux qui
faisait office de
chef de chantier tant aux Ecrennes qu’à La
Glazière. Monsieur Roux était de haute stature, coiffé
d’une brosse dure. Il ressemblait à Marc Aurèle et mon père le lui dit. Le sosie
de l’empereur qui
n’avait jamais pu prononcer notre nom correctement, lui
répondit :«Monsieur de Ville, vous êtes
fort civil
Lorsqu’elle était au village, l’équipe utilisait les ressources de
l’épicerie hôtel pour y passer la nuit.
La journée terminée, l ‘empereur s’y offrait
non de l’hydromel, mais une breuvage anisé plus conforme
à ses origines rabastinoise. Il apostrophait Melle
Charel ; « Monique,
inquiétez-vous de nos désirs » !
avec le plus pur accent de sa ville rose
originelle. Voulant les remercier, Monsieur le Maire réunit le petit
groupe au « grand Cerf » de Melun. A ces
agapes, ni ma Mère ni moi n’assistions. Mais nous eûmes droit
ensuite aux commentaires ! Ils célébraient la conduite véritablement
seigneuriale de « Monsieur de Ville ».
Quelques semaines plus tard c’est par Monsieur Roux11
que nous apprîmes la dissolution de la Section
Forages de Jeumont.
En somme
la Commune des Ecrennes et son Maire avaient bénéficié d’un vrai coup de
chance !
Photos de l’installation
de la Bombonne de « Feüel » et photo de groupe de caroline Alain & moi
Réparation de la pompe
(personnelle) de La Glazière. Août 1955, trois photos.
Tandis que l’eau
jaillissait aux Ecrennes, il fallait aussi que nous nous préoccupions de notre
pain quotidien.
La période de Noviciat en Agriculture
devait prendre fin vers le 20 Septembre. « Les Agriculteurs de
France »1, par le truchement de Monsieur Annebert
nous incitaient à aller voir Monsieur Philippe Ancelin
seul capable de tenir tête
à Monsieur Duhamel, expert et conseiller de la partie adverse. La rumeur
publique
et le fait qu’il
représentât Monsieur Banier nous en faisaient un épouvantail.
Monsieur Ancelin possédait un beau physique
de guerrier celte. Il y joignait un je ne sais quoi du militaire des
premières années du XXème
Siècle,-quoique ses activités fussent des plus civiles, puisqu’il avait été
fermier-. Mes parents
étaient allés le voir à Reims, en Mai, et je les y accompagnaient. Ce n’était
q’une
rencontre préliminaire.
En juin Monsieur Ancelin était venu à La Glazière pour prendre la mesure des
difficultés qui
l’attendaient . Je fis sa connaissance au cours d’un rafraîchissement
durant lequel je pus
le voir tout à
loisir ; puisque gentiment il s’était assis auprès de moi. L’homme que je
vis devant moi était
grand et maigre. Sa tête
dotée de cheveux blancs encore fournis. Le tout, éclairé par des yeux d’un bleu
sans nuages. A Monsieur
Banier qui exprimait le vœu qu’on ne se battit pas en août, il répondit
:
-« Monsieur, je n’ai
jamais battu personne. Je me suis battu, c’est tout ».
On le croyait sur
parole !
Sans compter l’expertise,
il devait revenir deux fois à La Glazière. Une première fois en 1956 par amitié
Nous en faisant ainsi la
surprise et une autre fois en 1959 à l’invitation de mes parents.
Mais pour le moment on en était à
l’euphorie . Nous arrêtions la date de notre prise en main de la
ferme. L’été qui suivit
peut être nommé : l’été des
derniers instants d‘insouciance, l’été des ultimes
illusions. Et pourtant,
déjà l’ambiance s’alourdissait, au fur et à mesure que les jours passaient. Je
me rappelle le retour
d’une journée de courses à Paris. Mon
Père tout en conduisant avouait à ma
Mère le vertige qui le
saisissait à la pensée d’engager l’argent de ses Beau-Frères. Et ce n’était pas
là la moindres de ses
obsessions.
L’été qui suivit fut calme et réfléchi. Mais
non exempt d’une certaine contrainte matérielle. Elle était
due aux plombier-chauffagiste qui
installait dans la maison un chauffage central plus adapter aux
besoins de confort par
notre époque, et surtout à notre nouvelle condition d’habitants perpétuels.
Mon Grand-Père en achetant La Glazière1 avait bien trouver la maison chauffer
par chauffage
central, mais il
alimenter au bois. Il était donc urgent d ‘actualiser le procédé.
Mon père acheta une bonbonne de 20.000
litres. Les terrassiers du pays creusèrent un emplacement
pour y enfouir la chose.
Le jour de son installation arriva. On amena la bonbonne jusqu’aux abords du
trou . A l’aide de cordes
et de planches on tenta de la faire « chuter » à l’endroit voulut.
Les employés
de la maison s’offrires
pour -Prêter la Main-. Au cours de l’opération quelqu’un lâcha quelques
centimètres
de cordes. La bonbonne
tomba bien à l’endroit désirer, mais elle s’inclina immédiatement sur le côté
gauche.
Il fallut de longues
heures de travailles pour remettre la nouvelle venue d ‘aplomb.
L’été 1955 me permit également de faire la
connaissance du premier de ces « aides de camp » qui allaient
se succéder auprès de moi
durant nos étés à La Glazière. Il s’appelle Alain Laroche. (J’ai eu le plaisir
d’évoquer
avec lui de vieux souvenir
il y a quelques temps) .
Caroline Smith, Alain Laroche et Martial. Au
2ème plan Madame Schelcher et
Son gendre. (Août 1955).
De la journée d’expertise proprement
dite, je dois avouer n’avoir conservé aucun souvenir
sinon que nous primes
Alain et moi, nos deux repas en compagnie de ma Grand’ Mère. Laissant
La Tanière libre pour les
discussions qui se déroulaient en ronds successifs.
Par malheur, j’ai oublier
le montant du chèque qu’il fallut débourser à la fin de cette fameuse journée.
Il devait s ‘agir de
20 à 30 millions de 1955.
En même temps qu’il reprenait le matériel
agricole, mon Père par mesure sociale, avait accepter de garder
le personnel qui
travaillait à la ferme. En particulier
le chef de culture, lequel au fil des ans était devenu paresseux à souhait. (Ou
l’était-il sur ordre ? La question reste posée).
Monsieur Banier consacrait ses promenades de
malade1 à venir visiter ses anciens
collaborateurs ; ce faisant
sans aucun doute
rapporter les premiers tâtonnement de nos premiers débuts. Lorsqu’il eut
disparu, ce fut le
tour de Madame
d’entretenir la flamme….
Ma Mère me raconta que, croisent un jour la Dame, elle se vit
reprocher âprement d’avoir précipité la mort
de l’inoubliable
mari.
En demandant à Henri et
Angèle Lingier,2 les régisseurs de
Banier, de rester avec nous, mes parents avaient
pensé que le ménage qui
nous voyait à La Glazière tous les étés, reporterai sur nous leur dévouement à
ancien
Maître. Il n’en fut rien. Et de là à imaginer une sorte de
complot téléguider depuis Melun et destiné à rendre plus
facile un retour
triomphal de l’exilé, il n’y avait
qu’un pas. Si l’été 1956 reste si désagréable à mon souvenir, c’est
aussi qu’une météo
désastreuse devint l’obsession de tout les matins, pour tout le monde à la
maison. Les lenteurs d’Henri Lingier s’y ajoutant, peut-être est-ce tout notre
effort agricole qui s’en durablement compromis.
Ne fut-ce que par le doute qui s’installa
dans nos esprits ; et peut-être aussi dans celui de bien d’autres.
Qu’en fut-il
alors de mon Père ?
Nous sommes en fin septembre, toute la
famille croyait que l’euphorie dans laquelle elle l’avait vu au long
des dix-huit derniers
mois l’aiderait à franchir ce cap difficile.
Il avait été convenu qu’Alain Laroche
rejoindrait les siens à la fin de ce mois. Après son départ, je me trouvai
directement mêlés à leur problèmes.
Alors à mon tour j’en fis la découverte. La présence d’Alain en avait détourné
un peu mon esprit.
Deux autres scènes
reviennent à mon souvenir.
Ma Mère, occupée à ses
taches ménagères, pensait son mari sur les terres. Elle le voit revenir dans un
Etat de vive
angoisse.(Ces premières grandes craintes auront pour thèmes La rentabilité,
problème déjà
difficile pour toutes
propriétés1. Réconforté, il retourne à son
bureau ; à quelques mètres de nous. Et le
voilà, revenant au
bout de quelques minutes, en proie à la
même angoisse qu’il nous avait confiée quelques
minutes plus tôt.
Une étoile se lèvera cependant dans cette
opacité, pour nous guider Ma Mère et moi.
Cet ami
ce guide, exista
réellement, il s’appelait . Jean Datée. Sa rencontre avec mon père
mérite d’être
relater. Malgré son état
mon père avait accepter un jour de faire ses courses, seul à Melun.
Ma Mère et moi l’entendîmes revenir beaucoup
plus tôt que prévu. De plus notre Peugeot
était
Escorter par une 15 CV.
Citroën . Il en sortit un inconnu qui saluait ma Mère en lui
disant :
-« Bonjour
Madame ! Je m’appel Jean Daté, il me semble que votre mari n’est pas bien.
Auriez
vous un endroit où nous
puissions parler tranquillement ».
Sous la conduite de mes
parents et particulièrement de ma Mère, il s’enferma avec eux dans
le fameux bureau dont
j’ai parler tout à l’heure.
De cet entretien, devait
naître une amicale confiance en Monsieur Daté. Il veillera sur nous très
spécialement pendant les
neufs ans fatidiques du fermage.2
La vie cependant son cours une fête attendait
mon Père : l’inauguration de l’église des Ecrennes
enfin restaurée. Elle eut
lieu le 16 Octobre. Il fallait que quelques mots fussent adressés à tous ceux
qui avaient collaborer à
relever la maison du Seigneur. Ce
devoir incombait à Monsieur le Maire.
Ma Mère, craignant pour
lui une émotion trop forte, avait téléphoné la veille au Docteur Faine.
1 Beaucoup plus tard vers les années 76-87 nous rencontrer un autre M.Roux.qui aura une certaine place dans ce récit puisqu’il s’agit de notre future Médecin..
1 Organisme professionnel agricole dont ma Grand’Mère se servait pour ses difficiles rapports avec M.
Banier.
1 Rappelons que mon Grand-Père acheta La Glazière pour en faire un rendez-vous de chasse plus confortable
que Montgeron. L’age et la 2e Guerre l’empêchèrent de réaliser les travaux qu’il souhaitait.
1 On l’a dit Leucémique. Il décédera en juillet 1956.
2 Couple Belge- Polonais. Lui était Belge et elle Polonaise.
1 Ce type d’angoisses durera assez longtemps, puis il évoluera vers une Phobie caractérisé, quand il s’apercevra
du Piège, tendu par Banier Son retour ou en cas de décès l’Introduction d’hommes à lui ou tout dévouer à sa cause.
2 Après la fin de l ‘expérience agricole nous devions revoir le Ménage Daté en 1968.M.Daté,disparaitra en 1974.
Elle lui avait posé la question de confiance ;
était-il opportun d’imposer à ce grand nerveux ce mélange de joie
et de fatigue ? Il lui fut répondu que
désirant faire un effort de courtoisie à l’égard des personnalités religieuses
invitées, mon Père prendrait sur lui. Et de fait,
il tint le coup et ne s’émut qu’à la toute dernière phrase de son
allocution. Celle-ci retraçait toutes les
péripéties de cette remise à neuf. Le texte en est malheureusement perdu.
La semaine qui suivit fut remplie d’allers et retours et se termina par
le passage de notre vieil ami
l’Abbé Jeantet. Ce fut une rencontre-surprise. Il y
fut discuté d’un éventuel retour à Paris, bien imprévu il y avait
encore quelques mois ! La date en devait être
déterminée par la rentrée de la dernière voiture de betterave….
C’était un revirement total. Il me surprit. Peut-être fut-ce une
griffure dans la confiance absolue que
j’avais en mon Père…J’étais alors trop ignorant des
causes scientifiques de son dé désarroi.
Peut-être
pensais-je aussi que ce nouveau séjour à Paris mettrait un terme aux scènes de
larmes dont
j’avais été le témoin…. Etonné et impuissant.
Cela
ressemblait à une capitulation. Ma Mère tentait de maintenir. Les conseillers
se succédaient, qui
proposaient des solutions financières toutes
différentes. Ils ne s’accordaient que sur un point : la tâche
leur paraissait lourde, financièrement hasardeuse
et sans doute démesurée.
Mon Père demanda l’assistance de tante Marie-Anne, à laquelle se joignit
tante Denise ; Elle prirent
Ainsi conscience du profond trouble où se trouvait
mon Père. Elles l’incitèrent aussi à
regagner Paris.
L’historique
des trajets qui remplirent ce trimestre serait sans intérêt. Certes la
réinstallation de notre trio
dans la Capitale ne me déplaisait pas. Pourtant
cette fin de 1955 me laisse un goût de tourmente. Ce fut
le premier. Un nouveau visage de mon Père m’apparaissait ;
tout autre. Le plus faible de nous trois n’était
peut-être pas celui qu’on aurait pu penser….
La Providence au moins avait mis sur notre route
l’amie Faine, spécialiste de ces troubles profonds. Elle sut
trouver les remèdes, - mais aussi les mots qui
pouvaient apaiser mon Père ; et lui épargner des décisions plus
graves.