Chapitre XXIX
LA NEUTRE
1982
-
Devinant
que mon alitement serait long, ma Mère bouleversa ses habitudes et vint
dîner avec moi, dans ma chambre. Ceci nous
permettait de nous rencontrer au moins une fois par jour.
Cette présence voulait combattre l’influence
supposée que la Polonaise pouvait avoir sur moi.
Je
revois encore ma Mère courbée en deux vers une petite table roulante à deux
étages, -absorbant
quelques spécialités Buitoni, tandis que Christine
Ockrent,- qu’on appelait la Reine à la Télévision, - elle
savait, - nous faisait boire l’écume des jours.
Une fois
Madeleine partie, la coutume de ces dîners pique-nique demeura. Elle ne
s’interrompit qu’en juillet
1986. lorsque l’état de santé de ma Mère nous
sépara en nous maintenant chacun dans nos chambres respectives.
Mais c’est encore réunis que 1982 nous trouva. Année neutre, qui ne nous légua
le souvenirs de nos deuils privés et de ses regrets publics.
Heureuse évolution du bobo Mais…
Certains
aspects de cette année furent discrets et de long terme. Mais à y revenir après
coup, certains
d’entre eux me remontent à la mémoire..
Une
bonne nouvelle inaugura cette année. Mademoiselle de Montbelle laissa entrevoir
la fin de mes pansements ; - pour le mois suivant peut-être…
ou pour le mois de mars. Elle restait pourtant sceptique quant aux suites de
l’affaire et elle recommandait une hygiène scrupuleuse.
Je dois
à la vérité de dire que malgré la diversité des personnes qui se chargèrent de
ces soins, la prédiction de notre Infirmière se trouva confirmée.
Ce ne sera qu’à partir de janvier 1987 que ce problème de santé si gênant
se fit de nouveau virulent et très gênant.
Marie-Andrée avait donc bien jugé de la chose en devinant le lien étroit de la
reprise du mal avec les assauts que subissait mon moral. Les occasions se
multiplièrent
de le vérifier de février 1982 à décembre 1986. Ce
furent des perturbations qui ne recouvraient pourtant rien de particulièrement
fâcheux.
Mais j’étais ainsi faits…..
Le
Châtelain de Coubert.
Le rassurent pronostic de Marie-Andrée avait
été émis dès la fin de l’automne 1981. Ma
Mare
en avait profité pour commander un fauteuil Relax
qui devait me permettre de sortir des quatre murs qui
formait mon exclusif horizon depuis déjà 12 mois.
« Sortir » est
un bien grand mot. On doit tout simplement comprendre : se déplacer de ma
chambre
à celle de ma Mère ou je passais au maximum 5
heures, entre midi et 5 heures . C’est à dire entre l’heure
d’arriver de Jehanne et celle de son départ..
Sur cet évolution de mon état, je crois, ma Mère,
se leurra. Le fauteuil étant articulé. Ma Mère m’imagina
complètement assis. Elle reparla donc du corset,-
mais prudemment elle envisagea une nouvelle mise au
point de l’appareil.. Roux , consulté se
récusa. Il fallait pour cela un spécialiste de la Rééducation. C’est
Nicole Arnouat qui cette fois signala le Docteur
Noël François, Chef de Service au Centre de Talasso-Thérapie
de Coubert.
Rendez-vous fut pris par elle pour le 11 mars.
Cette fois encore – la dernière –ce furent Louchrd et sa voiture
qui nous emmenèrent ma Mère et moi, à Coubert.
Nicole Arnouat, dont ma Mère avait demander le soutien,
devait nous rejoindre par ses propres moyens.
Le Docteur François me parut vif et dynamique.
Ayant examiné son client et considéré les donnés morales
du problème, il parla peut-être trop vite et trop
fort de ce qu’il envisageait.
Il voyait possible un nouveau port de corset, mais
pensait pour cela à un court séjour du propriétaire au près de
lui. Autant le dire tout de suite, il choqua ses
deux principaux auditeurs. Personnellement plus attaché que jamais
à mon milieu ambiant, je ne compris pas que l’on
songea à m’en retirer – même temporairement, - même pour mon bien.
Ma Mère
de son côté, était trop âgée pour voir les choses de façon active et encore une
fois dynamique. Là
comme ailleurs, elle devait se sentir lasse de
devoir prendre trop de grandes décisions propres à engager l’avenir.
Ce devait
être un curieux tableau que de voir notre hôte : une vieille dame cassée
par les ennuis drapée dans
son manteau de veuve, et ce fils trop obéissant, et
tout compte fait assez peu pressé de changer de situation
devant un changement qui supposait un départ pour
une aventure. Il ne se sentait pas enclin à s’y engager.
Ma Mère tenta de gagner du temps en
négociant :
- Il me semble Docteur, que Martial est encore trop
sous le coup de la perte de son Père pour prendre une
telle décision maintenant, pouvons-nous réfléchir ? .
Bien entendu, il n’était pas du dessein du Docteur
François de nous mettre le couteau sous la gorge. Un
nouveau rendez-vous fut donc pris pour après les
grandes vacances.. Ce laps de temps devait permettre au Docteur François
d’étudier plus à fond le dossier qui me concernait. et que ma Mère lui avait
remis dès notre arrivée devant lui.
Quant nous fumes de nouveau revenu au calme à la
Glazière, ma Mère reprit mot pour mot le raisonnement
qu’elle avait tenu au Docteur, et fini par me
convaincre.
.
Ce
sera d’ailleurs son cheval de bataille que de dire que j’étais trop frappé par
la mort de mon Père. Je crois
que ce départ – et surtout l’endroit où il nous
avait laisser – m’avait effectivement, et personnellement frappé
de telle façon qu’il devait nous interdire à ma
Mère et à moi à jamais tout mouvement physique ou intellectuel.
Si le
Docteur avait exposé comme on le sati la première partie de son raisonnement,
il ne confia qu’à
une lettre destinée à d’éventuels confrères le plus
important de ses réflexions. Il se trouva qu’une fois
réinstallés à Paris, cette lettre me tomba sous les
yeux. On y lisait qu’une mise en collectivité était
souhaitable « Bien que la mère semble s’y
opposer » sic. Cette lettre demeura inconnue de celle-ci.
Petit
détails annexe de notre équipée ; il à trait aux Louchard., Cédant aux
instances de sa femme,
Louchard consentit à quitter non seulement la Seine
et Marne, mais aussi son emploi dans la
Police
parisienne, pour regagner le Nord. Il y eut échange
d’adresses : mais le vent d’un autre déménagement
emporta presque tout et balaya leur traces. Mais
avant qu’ils ne s’éloignent, ma Mère remit à Jean-Pierre
la carabine 22 Long Rifle de mon Père.1
Le
désert polonais.
Ma Mère eut raison de retarder pour moi le séjour à Coubert. Elle
n’ignorait pas l’effroi que ressentais
à propos de Madeleine à la perspective de son
voyage en Pologne. Celui-ci était prévu pour mai. En effet
Jaruzelski ayant depuis peu réouvert les
frontières, nous n’avions plus aucun motif pour empêcher cette
rencontre entre Mère et Fille, puisque tel était le
but de ce déplacement.
Qu’allions-nous devenir en son absence ?
Le
premier dérapage.
Le
voyage en Pologne était sur les rails pour notre collaboratrice, il fallait
prévoir son remplacement et
y pourvoir.
Il fallait
que ma Mère fût bien à court d’adresses
pour qu’elle retint celle d’une Communauté qui se donnait
pour tâche la réinsertion des malades mentaux et
des drogués dans la vie sociale ! On devine les protestations
que ne manquerait pas de susciter un pareil
projet !
-
Mais pourquoi vous être embarqués dans cette
affaire ! avec des gens si peu sûrs !
alors que vous aviez Jehanne sous la main.
Elle vous aurait certainement donné le coup de main nécessaire.
C’était ignorer que la précieuse Jehanne ne pouvait
être utiliser qu’avec circonspection.
D’abord, elle voyait ses journées suffisamment
remplies par notre blanchissage et notre nourriture pour ne
pas se laisser embarquée dans une autre chose. Mais
en outre, et surtout, elle traînait un lourd handicap :
elle ne pouvait dispenser des soins hospitalier
sans que sa Bile se manifeste immédiatement et dangereusement.
Bref : elle était allergique à ce genre de
choses. Lors de son arrivée chez nous et dès les premières semaines de
1976, elle n’avait pas manqué de nous en avertir.
Mais ma Mère accaparée par notre projet fantôme d’installation
à Fontainebleau, avait assuré Jehanne que son champ
d’action se limiterait à la cuisine et au ménage.
La roue
avait tourné. Devant la situation nouvelle, il fallait que ma Mère continue à
tenir parole. Et il fallait
trouver une solution qui nous permette de demeurer
à La Glazière.
Qui donc
eut l’idée de recourir à la communauté de Blandy les Tours ? La question
est dépourvu d’intérêt l’important était
d’assurer la transition, - et celle que l’avenir allait rendre pressants.
Toujours
est-il qu’au mois de mai, ma Mère et moi, nous vîmes débarquer une
Marie-Christine dont le nom
de famille m’échappe. Elle n’imagina rien de mieux
que de se soutenir en chantonnant les couplets les plus
engagés de Claude Nogaro… Malgré tout
l’organisation de Blandy les Tours nous soutint dans nos moments
difficiles. Il devait y en avoir deux ou trois
jusqu’en août 1984.
Décrire le détail de ce mois de mai est sans
intérêt ; il est d’ailleurs tombé dans l’oubli.
A la fin du Festival de Cannes, la Presse
retentit du bruit du suicide de Romy Schneider qui donna son
visage à l’Impératrice Elisabeth d’Autriche,
l’inoubliable Sissy. Elle mourait de n’avoir pu oublier le drame de
la mort de son jeune fils, mort empalé sur la
grille de leur maison, en tombant par la fenêtre, il y a quelques
années Romy
Schneider avait eu un deuxième drame avec la perte d’une petite fille. – à
moins que mes souvenirs ne me trompent
et qu’elle n’ait pas pu surmonter son chagrin et abandonné cette petite fille
en se donnant la mort ? … Cela m’est sorti de l’esprit.
Seul survit le contraste de ce joli visage de Romy
et de l’arrière-fond dramatique de son existence secrète.
Ainsi va
la vie des stars….
Ci-gît Arthème Georges Tuhault..
La mi-juin fut vite
atteinte. A ce moment un deuil atteignit tous les hôtes de La Glazière, les
anciens
et les plus jeunes. Ce deuil nous toucha de très
près. Chacun se sentit personnellement concerné. Le 18 juin
s’éteignait Tuhault, notre vieux Garde-Chasse..
Avec
lui s’éloignait encore plus cette Glazière que j’avais connue et où il était si
présent. Cette mort emportait
avec elle non seulement les chasses, mais les
faisans dont il nous avait aidés à mener à bien l’élevage, sous les
pommiers de l’allée qui fuyait vers les champs,
juste devant la maison.
Son flair
cynégétique, de qui le tenait-il ? sinon de Monsieur Hardeiller, le Père
de Daniel qui nous aidait huit ans.
Cet
enterrement donna l’occasion à tous les vieux amis de venir à La Glazière
escortés de leurs épouses. La
Glazière en effet était placée sur le chemin de
Saint Brice, proche banlieue de Provins où devait avoir lieu la
cérémonie.
Quelques
jours plus tard, comme je parlais à ma Mère de cette nouvelle disparition, elle
me dit que pour elle
Tuhault ne s’était jamais remis de nous avoir
quittés et avait quelque peu mouillé les bonnes raisons que,
lui nous avait donner de son départ.1 Effectivement, depuis la mort de mon Père,
je l’avais de moins en moins vu.
Il avait perdu son Beau-Père peu de temps avant la
mort de mon Père. Et il était venu à la Messe de Repos, en
costume civil (gris), barré d’un crêpe noir qui
avait fait croire à tout le monde, et à moi le tout premier, qu’il voulait
porter deuil. Nous y avions vu la dernière élégance
du vieux serviteur qui respectait le Maître.
Ce fut là le
dernier vrai souvenir que je conserve d’Arthème Tuhault, il se faisait appeler
Georges, prénom
qu’il devait trouver plus moderne qu’Arthème, au
charme si vieillot.
Avec son
vrai et définitif départ, c’est encore une borne vers l’inconnu que j’avais à
franchir.
Un autre souvenir du temps professionnel
de Tuhault me revient. Agriculture et Chasse
ne se sont jamais bien entendus. L’arrivée de
Grisby en 1957 avait été mal vu par Tuhault.. Le chien
ayant l’habitude d’être laissé en liberté courait les
champs à la poursuite de tout ce qui lui paraissait y
courir. Cela choquait profondément paysanne du
Garde. Excédé, il lui avait même administré un bon
coup de fouet. Grisby en avait conserver le
souvenir et saluait l’ennemi d’aboiements furieux chaque
fois qu’il le rencontrait
En
automne 1966, Grisby fut piqué. Au printemps suivant, Tuhault flattait de la
main devant moi Jalna,
le seul des deux chiens qui nous restât à l’époque.
-Tu est belle tu est gentille !
Puis s’adressant à moi :
- Oui, Elle est plus simple, plus bonne fille,
que Grisby, Voyez-vous Monsieur Martial, Grisby, j’l’aimais
pas bien il était trop arrogent ! (sic)
-Oh Tuhault, est-ce possible ? Je ne l’ait
jamais remarqué !
En
fait j’eus toutes les peines du monde à lui cacher que c’était justement parce
qu’il était « arrogent »
qu’il me plaisait à moi. Quoi qu’il en soit, le mot
fit le tour de famille et des amis. On a déjà trouvé dans ces
pages des photos de mon arrogent petit ami.
Mais en
ce début d’été 1982, Tuhault venait de mourir, encore relativement jeune (il
avait 73 ans)1. Quant
à la silhouette de Grisby, elle était déjà bien
lointaine…
Ce deuil
fait partie des évènements privés dont je parlais en commençant d’évoquer cette
année 1982.
Il ouvrit un été assez morne et sans aspérité
particulière. Mais si en France même, l’été fut calme, il fut
sur le plan international à l’heure Libanaise. Le
jeune Président de ce Pays, Michel Gemayel fut assassiné ;
et cet attenta marqua semble-t-il un tournant dans
la lutte que se livraient pour le pouvoir les Familles
Frangié et Gemayel. Dans mon souvenir, cet acte eut
pour effet d’éloigner le Liban des préoccupations
des Français… Mais peut-être me trompé-je ?
D’autres préoccupations occupaient mon esprit.
Avant
d’aborder un automne de changement, je n’aurai garde d’oublier de saluer ce 17
septembre-là. En
effet, si mes Parents avaient été encore réunis,
ils auraient célébré ce jour-là très précisément leur 50 ans
de Mariage, et d’entente particulière.
.
Le souvenir
détaillé de cette journée m’échappe aujourd’hui, (en 1992). Mais l’atmosphère
générale, pour
plus grave qu’elle ait été ne fut pas triste. Ma
Mère pensa sûrement à ce que ces heures représentaient
pour elle :j’en eus la pénible preuve le soir
même. Ma Mère avait quant même évoquer la radieuse journée
de 1932. Puis en terminant, elle me confia :
-Voyez-vous, mon grand regret est de n’avoir jamais
pu donner de beaux enfants à votre Papa….
Comme je m’excusais peut-être un peu trop lourd pour
leur vie de ménage, elle ajouta en guise de
Conclusion :
-Quoiqu’il en soit vous avez été la joie de
notre vieillesse….
Le
Changement Dans la Continuité.
J’ai
parlé de changement. En effet ; l’absence de notre Polonaise avait apporté
la preuve que
les deux Parties pouvaient se passer l’une de
l’autre. S’étant éloigné de nous sans que nous en mourrions
Madeleine commença à penser à d’autres horizons. De
notre côté, l’expérience de la solitude s’était soldée
avec un minimum de casse, -,pour ne pas dire
aucune. Aussi, ma Mère songea-t—à se débarrasser de
l’exécrée collaboratrice
.
Elle
pria donc Jehanne de nous trouver un ménage de Gardiens qui soit ce coup-ci
conforme à ses
souhaits. A la vérité, Jehanne se fit aider par un ménage
de ses amis Noël et Bernadette Ringot..
Ils nous procurerons les deux ménages de Gardiens qui accompagneront la fin de
notre séjour en Seine et Marne
le second eut la tâche particulière de nous aider
dans le déménagement de La Glazière.
En cet octobre
1982, ce sont Ghislaine et Jean-Louis Carruel qui viennent prendre contact.
L’heureuse
Impression réciproque fut si grande de part et
d’autre qu’on convient de ne pas attendre l’entrée en
fonction officielle fixée au 2 janvier, pour
demander à Ghislaine d’effectuer certaine toilettes délicates,
dans les grandes occasions. Cette forte Ardennaise
inaugura son mandat dès le mois de novembre
pour recevoir les trois générations Saint Remy.
Monsieur et Madame de Saint Remy venant faire leur
visite de condoléances pour la mort que l’on sait.
Ce fut, je crois, la dernière fois que le ménage Saint Rémy
rencontra ma Mère toujours ardente archéologue.
Dans un coin, Chantal me confie ses affres de femme
d’industriel : l’usine que dirige
François vient d’être visitée
par des gens qui ignorent certainement le 7éme
Commandement : « Tu ne Volera Point. »
On voit
par là combien la perspective du changement semblait réussir à ma Mère. Elle
avait retrouvé instantanément
la coutume des mondanités.
Ce fut au
cours de ces préparatifs extraordinaires, que la future Gardienne nous annonça
la mort de
Son Altesse Sérénissime la Princesse G race de
Monaco.
Que de souvenirs cet accident de la route ne fit-il pas remonter en
moi : ils m’avaient à leur époque déchiré.
En tout premier lieu, il y avait eu la campagne
mené par les Médias ! A travers eux, l’annonce de la nouvelle
n’’êtaiit plus une simple annonce ; cela
devenait une Proclamation ! Ensuite les cérémonies du mariage
avaient été, on se le rappelle peut-être, une
première pour moi ! C’était la découverte de la Télévision ;
du jamais vu encore…Et c’était à Brou, il y avait
déjà une trentaine d’années. Autant dire un demi siècle..
En tout, dans une autre vie…
. Quel souvenir resterait-il de la charmante
Princesse ? Sans doute de multiples photos. Puis une Rose
produite par le Rosiériste Mailland. Madame de
Monaco laissait seul le Prince Rainier III, avec ses deux filles
Caroline et Stéphanie, et un fils Albert promis à
la succession.
Si ces deux
Princesses devaient un jour défrayer la chronique, un autre personnage plus
humble disparaissait
aussi : il avait entouré mon adolescence. Il
s’agissait de Maurice Biot qui dans ses fantaisies à la Radio me fit pleurer
de rire entre les années 1961 et 1967.
La bourrasque de 1968 le balaya d’Europe numéro 1,
avec autant de facilité que le vent d’automne pouvait
balayer les feuilles,-dont Bibi avait toute la
légèreté. Son aisance à aborder tous les sujets et à tout moment,
avait attiré l’attention de mon Père qui jusqu’à la
fin s’amusa de sa prestation. Il mourut au volant de sa
voiture et ne pu obéir à
un feu tricolore qui l’autorisait à repartir.
Ces deux
disparitions accentuèrent en moi le
sentiment de ne plus avoir rien à attendre de la vie…
Autrement dit, je me
payais un bon coup de cafard.
Le
terrible Professeur Guillaumat.
Vers
la fin de l’année, ma Mère et moi, nous fîmes deux apparitions à Coubert,,
comme nous avaient demander de le faire quand même le Docteur François.
Ces deux
consultations n’apportèrent rien de neuf ;-sinon qu’ils nous firent
rencontrer le Professeur Guillaumat1
Il eut l’idée barbare de me proposer une Arthrodèse
Vertébrale ; -et ceci devant ma Mère. Ce qui pour effet, j’en
suis sûr d’avancer le
refroidissement et la raideur de la pauvre veuve.
Ainsi
s’acheva l’année 1982 ; telle qu’elle fut. Elle ne rendit en moi qu’un
son : celui d’une année neutre.
.
1 Acheté en 1955, par mon Père le reliquat d’argent qui lui revenait du partage qui eut lieu après la
disparition en Mer, de son frère : mon Oncle Etienne. Jugeant l’arme très dangereuse, à ma connaissance
mon Père ne s’en s’servit jamais.
1 J’ajouterais ceci aux soupçons de ma Mère, Tuhault fut certainement effrayé par l’état dans lequel il vit
mon Père à partir de 1973. Craignant sans doute quelques responsabilité à venir. Cela le précipita d’autant
plus volontiers sur la voie de la retraite.
1 Il était né je crois en 1909, et se disait contemporain d’âge de Madame Jean, (Tante Denise ).