CHAPITRE IV



 

                                                                             

La  Virtualité

de


1957


Le symbole de la Virtulité La" 630 S" MasseyHarrs
Conduite par Eugène Chauvaut Chef de Culture à La Glazière de mars 1957 à octobre 1961.(Sur le côté mon Père).

                Lorsque mon Père tentait d’analyser son expérience en agriculture il disait avoir dû affronter

trois années initiales désastreuses. Ce jugement me paraissait excessif. Certes,  la première année

 avait connu un ensoleillement très médiocre. Mais il me semble que ces douze mois-là ont été moins

mauvais que les précédents. Le handicap fondamental , à mes yeux, était constitué par les Lingier.

C’était un héritage lourd à porter.

            Cet héritage ne consistait pas seulement en leur apathie. Il y eut pire. Un ordre donné trop

tardivement un dimanche soir troubla les habitudes d’Henri Lingier. Il remit à mon Père les clefs

principales de la ferme. Cela signifiait qu’il donnait sa démission.

                    Après une nuit de réflexion, et sur l’insistance de ma Mère, mon Père se décida à

Téléphoner à Daté :

-« Surtout ne le raccrocher pas » suplia-t’il , il avait disait-il quelqu’un à présenter.(Ce que j’avais deviner au cours de sa dernière visite il y quelques semaines

     En effet un homme très grand et très fort prit contact avec nous, vers le 15 février. Je vis en Eugène Chauvaut

tout d’abord un guide et pour demain un bon professeur ,aussi bien qu’un excellent soutient professionnel éventuel. Ce fut ce que je dis à mes parents en commentant sa nouvelle arrivée. Elle était fixée au 1er mars.

Il m’était sympathique.

       Mais à homme nouveau, outils nouveaux.. Tel fut le raisonnement que tint mon Père à ses bailleurs de

fonds. Ce fut un excellent levier. Entrèrent donc à la ferme, un tracteurs,  deux remorques à pneus, une tonne

à traitement, sans oublier le broyeur à fourrage et la première moissonneuse-batteuse.

 

Ainsi équipée, La Glazière pouvait connaître un nouveau départ et une nouvelle espérance.

Mais tout cela n’était que virtuel et optatif.

                                    

 A coup sûr, ma  Mère, quoique ébranlée dans ses premières convictions par la

vulnérabilité de mon Père, il y avait deux ans,-et par la pénible et peu généreuse récolte de ces derniers

mois, retrouva son optimisme et sa confiance dans l’avenir.

Le soir du 1er mars, elle me fit cette remarque :

-« Enfin la ferme va tourner rond, et peut-être même un jour,  pourrez-vous travailler avec Chauvaut ».

 

      Mes parents en prenant la décision d’exploiter directement La Glazière avaient caressé le rêve de

Me procurer là une situation d’avenir. Et ma Mère, avait réussit à me faire envisager ce projet  avec une                                                       

compréhension réaliste pour l’époque.

 

   Les choses allèrent tellement bien dans les mois qui suivirent que nous nous permîmes d’embaucher

un stagiaire ( mon cousin Philippe du Vignault). Il vint à La  Glazière achever son rapport d’étude sur

la castration scientifique des Porcs. 

      

Est-ce à lui que je doit d’avoir trouver cet été-là moins sombre que le précèdent ? Quoiqu’il en

soit sa présence conforta ma Mère dans le projet qu’elle avait formé pour mon avenir.

Philippe du Vignault étrenna en grande partie le matériel nouveau qui aida la moisson.

 

Sans doute frappée par ma prostration de l’automne 1956, ma Grand’Mère consentit

à la présence auprès de moi d’un nouveau compagnon : un chien . Et ce fut Grisby. Chien Boxer.


-"Grisby! un Léraut"

Il entra non seulement dans la maison, mais aussi dans nos vies. Il devait la partager pendant

Neufs ans. Il était un dérivatif et tint de compagnon de tous de la façon la plus irréprochable.

           Eugène Chauvaut eut une idée lumineuse,-celle que seules les  gens de la terre peuvent

avoir. Il conseilla de faire coucher ce  nouveau compagnon sur du linge qui avait été réçement le

mien, afin qu’il se familiarisa avec mon odeur. Ayant suivit ce conseil, il devint impossible à nos

visiteurs de me saluer trop affectueusement. Grisby faisait trop bonne garde !

    Fut aussi notable cette année-là le passage d’une comète dans le ciel de France ; probablement

celle de Halley, qui avait marqué déjà l’année 1914. Nous la regardions tous les trois par la fenêtre

de la cuisine, pendant nos dîners de mai ou juin.

   

          En bons agriculteurs, nous comptions les années par ou mauvaises récoltes. Celle de

Cet été-là reste dans mon souvenir comme  ayant été correcte. Un vrai début en agriculture…

En tout cas meilleure qu la précédente et nous trompa sur la suivante…

 

      Pour des questions d’horaires de repas, trop stricts d’un côté et trop élastiques du nôtre

nous nous éloignâmes de Grand’Mère. Nous déjeunions et dînions seuls dans le petit corps

de bâtiment qui faisait suite à la Tanière.                  

 

                On l’appelait le Caveau. Y passèrent beaucoup d’amis qui acceptaient bien simplement

notre joyeuse hospitalité.

    Des difficultés ancillaires avaient conduit ma Mère à prendre la queue des casseroles. Malgré

un état de santé déjà précaire. Est-il nécessaire d’ajouter que les visiteurs mettaient souvent la

main à la pâte. Et c’est là que fut célébré dans la discrétion le 25ème anniversaire de mariage de

mes parents. C’était le 17 septembre 1957 Une jeune amie Ecossaise, de passage en France

Jean Buckner, prononcez « Djinn », s’était charger du côté matériel, Achat du cadeau : Une

Assiette en Etain, l’Argent étant trop cher pour nos deux moyens avec les deux dates gravés.  

 

   C ‘est à cette table familiale que fut enregistré le succès du matériel nouvellement arrivé. Dans

ce matériel, il faut mentionner le « Silorator »,  propre à récolter et réduire en poudre le fourrage

destiné aux bêtes. Les résultats obtenus ne devaient pas être si médiocres, puisque pour la première

et unique fois de son histoire la ferme servit de cadre à un dîner, point final de la moisson 1957.

  Il réunissait touts ceux qui y avaient participé. J’y vis une raison d’espérer. Elle était peut-être

Illusoire. 

 

 A quelques semaines de ce dîner et au cours d’une conversation de mes parents sur la ferme

mon Père eut sur Chauvaut ce jugement :

-« Je trouve qu’il s’embourgeoise, Chauvaut » !

Ma Mère lui répondit évasivement..

 Ce qu’on peut dire avec une quasi certitude. C’est que Chauvaut avait été fortement ébranlé par les réaction

pessimistes et moroses de mon Père. Ainsi que ses perpétuelles interrogations face à une Nature difficile. voir

hostile. 

Si j ‘ai poser ainsi le problème c’est que Chauvaut vint un jour faire part à ma Mère de son étonnement :

-« Il ne faut pas que Monsieur de Maindreville se mette dans des états pareilles ! Il y a du retard, mais

tout va bien » .

 Ma Mère et moi,  lui apprîmes qu’il suffisait effectivement d’un rien pour déclencher son découragement.

Notre brave interlocuteur resta sans réponse.     

 

Il choisit alors peut-être de modérer sa marche tout en restant à nos côtés. Ce qui précède n’est qu’une

opinion personnel, car nous n’avions rien remarquer d’analogue chez Eugène, quand mon Père avait eu

ce commentaire sur le Chef de culture.

  Et comment oublier les premiers jours que Grisby passa auprès de nous ! par ses pitreries, il contribua

à créer la légende du célèbre petit couloir.

 

   Et faut-il ajouter à tout cela la joie que j’eus de revoir l’abbé Jeantet ! C’était après un an de séparation

de vraies retrouvailles ! on m’avait habituer à ne plus les espérer…

 

 Malgré ce bienheureux retour, cette fin d’année me parut dépourvue d’intérêt.

 

     Mes parents s ‘étaient momentanément séparés : mon Père à la Glazière et ma Mère à Paris.

Je vécus donc quelques temps en tête à tête avec mon Père à la Glazière. Le régime alimentaire

s’en ressentit ;-forcément. Et je garde de ce bref duo un souvenir de grande faim..  et une envie

de cigarettes ! jamais éprouvé jusqu’alors !

 

 On m’avait promis une courte permission parisienne. Durant  les quelques jours qu’elle

dura, son repos n’empêcha ma Mère de veiller aux nécessités matérielles.

                      

                     La nuit de Noël se passa en compagnie des Jean à courir tout Paris à la poursuite d’une

Messe de Minuit. Nous la découvrîmes finalement dans le 8ème ! tout près de notre point de départ…

 

                     A l’extérieur, l’Europe se remettais doucement des blessures de l’an dernier.

Genève, ville éternelle de la Paix servait encore une fois de cadre aux entretiens de paix.

 

 

 Pendant que l’Europe libre pensait ses plaies les Soviétiques confirmait victorieusement  leur

idéologie et avance scientifiques en envoyant le premier satellite dans l’espace. « Spoutnik »

allait tourner ainsi durant pas mal de temps au dessus d’un monde encore éberlué par cette

audace. 

Serais-un bon présage que tous ces sourires ?


Faite silence le moment est historique...