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Gustave
Caillebotte, Les Orangers, 1878
huile sur toile, 154,9 x 116,8 cm
Il
y aura toujours un matin d'été avec une
demoiselle pour s'écrier : "Les orangers meurent
de soif !".
Un homme assis lèvera les yeux du journal. Il observera la
jeune fille à contre-jour et pensera : "Elle a
bien grandi,
c'est presque une femme désormais". Dans l'allée,
un chien se prélassera au soleil, ses longues pattes
étendues sur le gravier, sa gueule baveuse près
de l'herbe parfumée.
Ce
sera un matin d'une quiétude à peine
troublée par les cris des mésanges. Un
été comme une parenthèse, une bulle
où le temps fait mine de s'arrêter. Un moment
proche du bonheur qu'un peintre aura soudain envie d'immortaliser. Il
s'imprégnera des couleurs, de la lumière, de ce
rien de poésie et de douceur qui flottera dans l'air.
Puis
il lancera : "Vous feriez un beau tableau tous les trois !".
La
demoiselle se tournera vers lui, un sourire de défi
accroché aux lèvres : "Eh bien, Gustave.
Qu'est-ce que tu attends pour le peindre ?".
Alors
Gustave ira chercher son matériel qu'il installera
près des siens. Sur la toile, l'instant deviendra unique.
Pourtant, il nous semblera familier car il y aura toujours un matin
d'été...
Momina
Mars 2004
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