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Valérie
Favre, Lapine Univers, 2004 huile sur toile, 50 x 40 cm De l'autre côté du miroir, les lapins ne sont pas toujours en retard. Ils ne portent pas tous la montre au gousset, sautillant d'un rendez-vous à l'autre, trop pressés pour vous écouter. J'en connais de plus subtils, de plus fragiles, oui, j'en connais. Comme toi mon esquisse, mon ravissant délice en guêpière anis. Si je ferme les yeux tu poseras sur mes cils, ton petit nez humide et la fraîcheur de cette caresse m'emmènera là-bas, malgré moi. Ma lapine, toi qui ne dis mot, toi la secrète, la discrète, celle qui oriente le jeu sans rien imposer, celle qui a déjà écrit le conte que je pensais imaginer. Ma coquine en bottes de sept lieues, mon étrange messagère au sillage irisé. Dans une pluie de lumière, tu surgis comme les anges, toi mon songe et mon éveil. Ma câline, traversons ton univers diapré, ton royaume où tout commence sans jamais s'achever. Ici règne un printemps frêle, enivrant. A perte de vue, des pommiers en floraison, des collines dodues, des frémissements d'ailes de papillons. Mon enchanteresse, ma tendre illusion au bracelet vermillon, viens, foulons l'herbe mouillée de rosée, comptons les pois des coccinelles avant l'envol des demoiselles. Ma charmeuse, à tes côtés, demain semble si loin et le passé s'est effacé. Ton museau doux contre ma joue, je m'endormirai sans te remercier et je devine que tu en profiteras pour visiter d'autres bras, pour toucher de tes oreilles ou de tes cuisses, ceux qui en ont plus besoin que moi. |
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Momina Mai 2005 Voir aussi : ( Valérie Favre ) |
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