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Eveline Tourolle, Appoline,
2004 pastel à l'huile, 12 x 12 cm Elle a baissé la tête et le monde a retenu son souffle. Le soleil d'Egypte caressait sa longue chevelure, accrochant des rayons violets où les regards des hommes se perdaient. Ils l'entouraient et lui glissaient à l'oreille des mots de miel. La jeune vierge leur échappait toujours. Son coeur immense n'avait pas de préférences. Elle était pur amour, sans aucune différence. Elle a baissé les yeux et le silence, autour d'elle, s'est fait. Quand elle pensait à Lui, une douce lumière nimbait ses joues. Les hommes la contemplaient, reculant d'un pas, comme tenus en respect par quelque chose qu'ils ne comprenaient pas. Elle avait rencontré un être qui semblait avoir changé sa vie. Elle parlait de Lui, parfois. Et on la prenait pour une folle. Elle a joint les lèvres en un sourire d'espoir et de fraternité. Mais des doigts brutaux ont forcé sa bouche, lui arrachant les dents avant de la jeter au bûcher. Tandis que les flammes la dévoraient, paisible, elle dévisageait ses bourreaux. Pour la dernière fois, son coeur immense a connu la compassion. L'instant d'après, elle disparaissait, morte d'avoir trop aimé. |
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Momina Janvier
2005 Voir aussi : ( Eveline Tourolle ) |
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