L’isolement du Morvan, l'abondance des forêts, des bois et
des friches, le dépeuplement lié à l'exode rural, la
dispersion de l'habitat, le puzzle administratif, les
habitudes d'autoconsommation et de relative autarcie ont
facilité ou permis la naissance, puis le développement et
la multiplication des maquis en l943 et en 1944.
Les grandes voies de communication routières et
ferroviaires contournent le massif. A l'intérieur, les
routes, souvent étroites, très sinueuses, fréquemment en
mauvais état, bordées de haies, constituent le terrain
idéal pour les embuscades.
Les bois et les friches couvrent plus de la moitié de la
surface du Morvan. Deux très vastes forêts domaniales de
1200 hectares chacune, la forêt au Duc et la forêt de
Breuil-Chenue, situées dans la région de Dun-les-Places,
Quarré-les-Tombes et Saint- Brisson, abriteront dès 1943
le maquis Camille et le maquis Bernard.
Le caractère irréversible du dépeuplement du Morvan a
commencé vers 1919-1920, même si le mouvement s'était
largement amorcé bien avant. En conséquence, il n'y a pas
un canton où les premiers groupes de maquisards ne
pourront trouver refuge dans une ferme abandonnée, une
maison inhabitée ou une grange inutilisée.
La densité de population se situe toujours autour de 17 à
25 habitants au 2 km2. Toute tentative des Allemands pour
anéantir un maquis se heurte à cette difficulté. Même si
les renseignements ont permis à l'occupant de savoir le
nom de la commune, on ne trouvera pas facilement vers quel
hameau se trouve exactement le maquis.
Le Morvan a toujours été partagé administrativement par
les limites de quatre départements. Les maquisards vont
pouvoir changer de département pour échapper aux
poursuites. Les Allemands n'arriveront pas à prendre de
décisions globales contre le Morvan, les Kommandanturs de
Nevers, d'Auxerre ou de Dijon prenant chacune leurs
décisions. La partie de chacun des quatre départements
incluse dans le Morvan est excentrique, donc lointaine et,
par conséquent, difficile à contrôler.
Les habitudes d’autoconsommation et de relative autarcie
vont faciliter l'adaptation à la vie de maquis.
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