article repris du Nouvel Observateur/Paris-Ile-de-France
(20 juin 2002)
LE TRACÉ DE LA BIEVRE À PARIS
Entourés, les jardins et les rues envisagés pour la résurgence
de la Bièvre: parc Kellermann (13e), sur 800 mètres ; square
Renê-Le Gall et rue Berbier-du-Mets (13e)@ sur 1 100 mètres
; au niveau de la rue Buffon (5e), dans les annexes du Muséum d'Histoire
naturelle, sur 400 mètres.
Vieux projet... Ces sites on été déterminés
par l'Apur pour la Mairie de Paris en février 2001, avant l'électioN
de Bertrand Delanoë.
Après 8 kilomètres sous Paris, la rivière rejoint
la Seine vers la gare d'Austerlitz. Le Maire vient de donner son accord
pour étudier sa remise à l'air libre. Sur 2 kilomètres.
Entretien avec Myriam Constantin, adjointe chargée de l'eau.
Le Nouvel Observateur Paris-Ile-de-France. - La Bièvre va-t-elle être réellement découverte
.?
Myriam Constantin. - Oui, mais n'allez pas trop vite ! Nous allons proposer
au conseil de Paris au mois de juillet prochain une concertation et une
étude dans ce sens. Mais ce sera aux Parisiens, aux associations
et à la quarantaine de communes en amont de nous dire, lors des débats,
si le projet correspond à leur rêve et au possible ou si nous
sommes a côté de la plaque.
. Quelles sont les possibilités techniques d'une résurgence
de la Bièvre dans la capitale ?
- Il faut savoir qu'aux siècles passés, la Bièvre était
un tout petit cours d'eau transformé petit à petit en véritable
égout à ciel ouvert ! C'est pourquoi elle a été,
à Paris, recouverte au début du XXe Siècle. Aujourd'hui,
à Paris, c'est encore un égout souterrain. Si l'on veut la
faire revivre comme c'est le cas en amont, il faudra séparer son
eau des eaux usées ! d'autre part, ii est impensable qu'elle passe
à ciel ouvert sur les 8 kilomètres de son parcours parisien,
sauf à détruire les immeubles ! En revanche, dans les jardins
et le long de certaines rues, c'est envisageable. L'Apur [l'Atelier parisien
d'urbanisme, NDLR] avait deja étudié trois possibilités
avant notre arrivée à la Mairie dans le parc Kellerman, square
René-Le Gall et rue Berbier-du-Mets, et au niveau de la rue Buffon,
dans le Muséum d'Histoire naturelle, avec un débouché
en Seine. Au final, on pourrait la mettre au jour sur 2,300 kilomètres.
Ailleurs, dans sa partie souterraine, on peut imaginer une évocation,
des aménagéments.
- Qu'est-ce qui justifie aujourd'hui un projet aussi coûteux ?
On parle de plusieurs millions d'euros...
- Je pense que la Bièvre a un rôle à jouer aujourd'hui.
Un rôle symbolique et environnemental. Elle raconte le labeur des
hommes et des femmes d'ici, l'histoire et des histoires. D'ailleurs, Paris
n'est pas la seule ville à se pencher sur ses anciens cours d eau
au Japon, aux Etat-Unis, en Italie, ils réfléchissent aussi
à la renaissance de leurs rivieres, notamment en milieu urbain.
- Un calendrier ?
- Si, et seulement si, on a le feu vert à l'issue de la concertation,
alors on espère avancer, lentement mais sûrement. Si un site,
sur les trois, était aménagé avant la fin de la manda-
ture, cela nous ferait plaisir...