Journée sans voitures, dimanche, dans une centaine de villes françaises


Une journée "en ville sans ma voiture"... L'idée, lancée en France en 1998, a fait des adeptes en Europe et jusqu'au Canada. Dimanche 22 septembre, 99 villes françaises et 1 321 à l'étranger devaient participer à la cinquième édition de l'opération.

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"L'OCCASION DE RÉFLÉCHIR"

Depuis 1998, les objectifs affichés n'ont pas changé. Présentée par la ministre de l'environnement de l'époque, Dominique Voynet, comme une manière de "repenser les transports en ville dans un meilleur partage de la voirie", cette journée particulière doit être pour Roselyne Bachelot, actuelle ministre de l'écologie et du développement durable, "l'occasion de réfléchir sur la mobilité en ville et de tester de nouveaux modes de transport"."L'objectif poursuivi est d'inscrire dans la durée les expérimentations qui se sont avérées concluantes", a souligné Mme Bachelot.

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DEUX VOITURES PAR FOYER

En attendant, selon l'organisation non gouvernementale Alliance pour le climat, les Européens effectuent toujours deux tiers de leurs déplacements en voiture. Et en onze ans, de 1989 à 2000, la part de la voiture a progressé de 23 % dans les déplacements quotidiens, alors que celle des deux-roues a chuté de 55 % et celle de la marche à pied de 35 %.

Résultat : en 2002, un quart des ménages de l'Union européenne possèdent deux voitures. Or, si cet exemple faisait école à l'échelle de la planète, il y aurait dans le monde, à l'horizon 2020, 3 milliards de voitures de tourisme contre 829 millions actuellement, prévient Alliance pour le climat.


Pour éviter ce scénario, "il faut que les élus s'engagent", assure Jean-Pierre Brard, maire (app. PCF) de Montreuil (Seine-Saint-Denis), un des promoteurs de la journée. A cet égard, l'exemple vient désormais de l'étranger. A Londres, Ken Livingstone, le maire, devait profiter de la journée de dimanche pour annoncer la mise en place d'un péage électronique : à partir du 17 février 2003, automobiles, poids lourds et camionnettes devront payer un droit d'entrée de 5 livres (environ 8 euros) pour pouvoir circuler entre 7 heures et 18 h 30 dans le centre de Londres. Et les recettes serviront à moderniser les transports publics de la capitale britannique.

Anne-Françoise Hivert extrait du journal "Le monde" 22 septembre 2002

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