III. Les bases économiques de la puissance américaine
A. Une économie « postindustrielle ».
Les services regroupent les 3/4 des actifs
et réalisent 70 % du PIB.
Les Américains sont les premiers exportateurs de services (20% du
total mondial). et le premier pays touristique du monde par l'importance
des recettes. Les banques américaines gèrent les plus grosses
sommes d'argent de la planète, la bourse de New York (Wall Street)
est de loin la plus importante du monde.
Les grandes multinationales de services s'implantent dans le monde entier
(Walt Disney, Microsoft, American express, Time Warner, etc.) et contribuent
largement à la mondialisation de la culture américaine.
Si les emplois de cadres et de spécialistes qualifiés du tertiaire
se sont développés (droit, comptabilité, informatique,
enseignement, etc.), la plupart des services utilisent des
travailleurs peu qualifiés, mal rémunérés et
au statut précaire (commerce, transports, hôtellerie, entretien,
etc.). Ce sont ces emplois très nombreux qui permettent le faible
taux de chômage actuel aux Etats-Unis.
Les activités de service sont de plus en plus imbriquées avec
les activités de production dont elles contribuent à renforcer
l'efficacité et la productivité par l'intermédiaire
des bureaux d'études, des services financiers, des sociétés
de transports et de communication, de la sous-traitance, etc.
Document 1
Les entreprises virtuelles.
Les entreprises industrielles « virtuelles » sous-traitent entièrement
leur fabrication pour se concentrer sur la recherche et le marketing.
Bien réelles, ces entreprises « virtuelles » font preuve
d'une souplesse et d'une flexibilité poussée à son
comble en confiant à d'autres entreprises le soin d'industrialiser
leur production, voire même de conce-voir leurs produits. Leur motivation
est commune : une meilleure maî-trise des fluctuations de marché
en particulier dans les secteurs « high tech » et une réduction
des charges fixes (...). L'initiateur de ce mouvement est, semble-t-il la
société Cirrus Logic. Créé il y a dix ans ce
groupe californien revendique le rang de leader mondial dans les cir-cuits
intégrés pour applications multimédias. Avec près
de 2500 employés (... ) Cirrus Iogic ne pos-sède aucun site
industriel.
Les Echos. 12 avril 1995
B. Une agriculture productive.
Les Etats-Unis sont au premier rang mondial et exportent massivement leur
production. Cette puissance productive repose sur des conditions naturelles
favorables, mais surtout sur des techniques de production très modernes
(mécanisation, utilisation massive d'engrais et de pesticides, irrigation,
etc.)
· Cette efficacité est aussi liée à un puissant
complexe agro-industriel dominé par de grandes firmes multinationales
(exemples: Philip Morris, Monsanto, United Fruit, ou Coca-Cola) (schéma
5 page 223 à reproduire dans vos notes). Les agriculteurs (très
peu nombreux: moins de 3% des actifs) exploitent de vastes exploitations
très mécanisées et sont totalement dépendants
de ce complexe agro-industriel. L'ensemble des activités du complexe
assure 18% du PIB et 17% de l'emploi.
(une agriculture victime de ses performances : lire un article
du "Monde" de juin 2002))
· Toutes les productions sont possibles sur le territoire. Mais partout
s'est développé la diversification des cultures sur les anciens
belts de monoculture. L'irrigation s'étend au sud et à l'Ouest
Les nouvelles techniques d'élevage ont multiplié les feedlots
installés entre les pays naisseurs et les espaces céréaliers.
C. Une industrie puissante et de haute technologie.
25% de la production industrielle mondiale. 25% des actifs et 22% du PIB.
Des évolutions contrastées selon les types d'industrie :
- Comme en Europe, les industries traditionnelles sidérurgie , textiles,
construction navales, sont en déclin.
- La construction automobile durement touchée au début des
années quatre-vingts après avoir renouvelé ses productions
et robotisé ses chaînes a retrouvé une part de ses marchés.
Le Michigan avec Detroit en reste la principale région de production.
- Les industries de pointe bien que concurrencées par l'Europe et
le Japon sont dans l'ensemble en essor et représentent le principal
atout de l'industrie américaine.
Les principales industries de pointe des E-U sont :
· l'industrie nucléaire
· l'industrie électronique 5O% de la production mondiale dont
l'informatique (I.B.M. et General Electric),
· l'industrie aéronautique (65% du marché mondial) avec
Boeing , l'aérospatiale (la N.A.S.A),
· l'industrie chimique (Dupont de Nemours)
L' efficacité des industries de pointe américaines est due
à leur étroite collaboration avec les universités et
les centres de recherche et l'Etat fédéral . Les technopôles
sont nées aux États-Unis. Les plus célèbres
sont la ".Silicon Valley" près
de l'université de Stanford à San Francisco et la "route
128" à Boston, le long de laquelle s'échelonnent industries
de pointe et universités (Harvard et M.I.T.). Les États-Unis,
premier centre de recherche du monde, attirent les scientifiques du monde
entier.
Pour faire face à la concurrence internationale les entreprises se
sont brutalement restructurées: licenciement massif de personnel,
forte flexibilité des salaires et de l'emploi, prise de participation
chez les concurrents étrangers et nombreuses délocalisations.
L'Etat aide ce redéploiement par une active politique de protection
du marché intérieur. (la reconversion
des activités)
Les nouvelles localisations sur les interfaces: glissement vers les façades
maritimes: métallurgie de la Delaware et de la Chesapeake, vers les
frontières du Mexique(emplois
bon marché et mal protégés) et les twin cities, (maquiladoras).
Le poids des héritages toutefois : gisements minerais et sources
énergie sidérurgie des grands lacs ou pétrochimie du
Golfe. Mais les foyers de population importants du N-E (le Manufacturing
belt) concentrant capitaux, centres décisionnels et consommateurs
attirent toujours les entreprises. Développement stratégique
de la façade pacifique depuis 1941 (boom de la guerre du Pacifique,
de Corée, du Vietnam...).
le Sun belt = 47% de la production totale contre 27 en 1963 (dynamisme de
la haute technologie)
Le N-E (manufacturing belt) 43% aujourd'hui contre 59 % en 1963, mais renouveau
avec haute technologie et les implantations étrangères. Quelques
centres isolés dans les régions centrales Denver, Minneapolis
ou Saint Louis.
synthèse : l'organisation du territoire américain
Document A
Le Nord-Est demeure le coeur et la tête de l'Amérique du
Nord, Là se trouvent les plus grandes concentrations humaines, les
nébuleuses industrielles les plus anciennes et les plus complètes
(...). Jamais les villes des Grands Lacs ou du littoral n'étaient
apparues aussi dynamiques, jamais leurs centres d'affaires ne s'étaient
renouvelés aussi vite (...). A côté des carcasses des
usines fermées fleurissent des entreprises de pointe, des laboratoires
de recherches appliquées et des myriades de petites firmes (...).
Face au Nord-Est s'impose de plus en plus une ceinture périphérique
qui s'étend des rivages du Pacifique ceux du Sud-Est atlantique,
jalonnée de quelques points forts bénéficiant particulièrement
des rapports privilgiés des Etats-Unis avec les mondes latino-américain
et du Pacifique. Tout un réseau de mégalopoles et de métropoles
s'est mis en place pour gérer et contrôler l'activité
débordante et loger la main-d'oeuvre. Les villes du Sud explosent
sous la pression de populations à la recherche d'emplois et du soleil
(...).
Entre cette ceinture et la tête du Nord-Est subsiste une longue diagonale
intérieure qui apparaît à bien des égards comme
leur arrière-cour.
D'après B. Dorel, Géographie universelle
- Etats-Unis, Canada, Hachette-Reclus, 1992
Document B
" A New York, à quelques pas de Wall Street et de la Bourse,
bat le coeur d'une nouvelle industrie poussée par Internet. Sur la
côte ouest, à Silicon Valley, " ils créent les
matériels informatiques dont nous avons besoin ", explique le
patron d'Agency Company. Créée en 1995 avec 80 dollars, deux
personnes et deux ordinateurs , sa société fait un chiffre
d'affaires de 18 millions de dollars. Elle prend en charge tout ou partie
de la communication sur Internet d'entreprises comme British Airways.
A New York, centre de la culture, de l'édition, de la publicité
et des affaires, les conditions sont réunies pour l'éclosion
de ces entreprises nouveaux médias. Dans Manhattan, leur nombre est
passé de 1175 à 2128 ces dix-huit derniers mois. "
D'après S. Kauffmann, Le Monde, 26 déc.
1997.
Document C
" New York accueille les premières banques des Etats--Unis;
deux Bourses assurent à elles seules 900 000 emplois. Quant à
Wall Street, elle est la première place financière de la planète.
Symbole de la puissance de la ville, le World Trade Center reçoit
chaque jour, dans ses deux tours jumelles de 410 mètres, près
de 50 000 employés. (...) 60 sociétés mondiales ont
leur puissance symbolisée par un siège dans Manhattan.
Les fonctions culturelles et de communication sont innombrables: agences
de presse (Associated Press et United Press) universités (960 laboratoires
sur les 6 000 laboratoires de Recherche-Développement recensés
aux Etats-Unis), musées prestigieux (Metropolitan of Art, Modern
Museum of Art), lieux de spectacles (Broadway, Carnegie Hall, Metropolitan
Opera). "