Réchauffement climatique : le coût de l'imprévoyance

extrait d'un article paru dans LE MONDE ECONOMIE le 01.09.2003

La canicule du mois d'août annonce d'autres catastrophes, faute de maîtriser l'effet de serre.

"Pour les scientifiques comme pour les politiques, la cause est entendue : les 11 500 morts de la canicule ne forment que l'avant-garde des victimes et des dommages à venir du fait du réchauffement climatique provoqué par les émissions de gaz à effet de serre (GES). Inondations, sécheresses, tempêtes ne sont désormais plus l'apanage des pays du Sud. La nomination, en France, de William Dab, un spécialiste des catastrophes sanitaires, à la tête de la direction générale de la santé, montre que ce défi fera désormais partie du quotidien des pouvoirs publics. La déclaration du président Jacques Chirac le 21 août, lors du conseil des ministres de rentrée, sur la nécessité d'une stricte application du protocole de Kyoto de lutte contre l'effet de serre, indique aussi que le mode de production des entreprises comme nos propres modes de consommation vont se trouver concernés par ce nouvel horizon de l'action publique.


D'ici la fin de l'année, les grandes entreprises françaises se verront fixer par les ministères de l'industrie et de l'environnement le nombre de tonnes de gaz carbonique (CO2), en partie responsable du réchauffement climatique, qu'elles devront s'abstenir de rejeter dans l'atmosphère d'ici à 2012. Cette nouvelle obligation est la conséquence de l'adoption définitive par le conseil des ministres européens, le 22 juillet, d'une directive instaurant un système d'échanges de permis d'émission de GES."

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"Malheureusement, même le strict respect des objectifs de la directive ne suffirait pas à diminuer les émissions de GES au niveau fixé par la Commission dans son programme européen sur le changement climatique (PCCC), lancé en mars 2000. Car si l'industrie, engagée dans des programmes de réduction de sa consommation d'énergie depuis le premier choc pétrolier, émet de moins en moins de GES, ce n'est pas le cas de la construction immobilière - bureaux et logements - et surtout des transports. "
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En France, les transports automobiles : principale cause de la pollution :

"l'industrie produit un quart du CO2 rejeté, le bâtiment en rejette un autre quart et les transports un tiers."

comment réduire cette pollution ?

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"Un tel résultat ne sera atteint qu'en jouant sur trois tableaux : augmentation de l'efficacité énergétique des véhicules, utilisation de carburants d'origine non fossile (biocarburants) ou renouvelable (propulsion hybride, piles à combustible), limitation des déplacements et transfert sur des modes de transports collectifs. Ce qui suppose des réglementations plus contraignantes, des crédits accrus de recherche-développement et des fiscalités incitatives. Mais aussi des mesures impopulaires comme le péage urbain, l'interdiction d'emprunter un véhicule individuel à certaines périodes et des crédits d'investissements colossaux pour la construction d'infrastructures ferrées à grande vitesse ou réservées au fret. Beaucoup dépend aussi des comportements individuels en matière de déplacements, depuis le choix du transport jusqu'à... la façon de conduire. Et il faudra une volonté politique particulièrement ferme pour obtenir de chacun d'entre nous ce qu'il est déjà difficile d'obtenir des entreprises."

Alain Faujas et Antoine Reverchon
(Le Monde, Économie 1 septembre 2003)


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