retour vers sommaire
1ère guerre mondiale
retour vers sommaire
histoire
retour vers page
d'accueil
vérifiez si vous savez votre leçon :
Traités de paix.
1 Où et quand s'est déroulé la conférence
de la paix ?
2 Quels Etats y participèrent ? Quels sont ceux qui y jouèrent
le rôle le plus important ? Donnez le nom des principaux négociateurs.
3 Sur les principes de quel texte le président américain
orienta-t-il la conférence ? Donnez le point principal.
4 Où fut signé le traité de paix avec l'Allemagne
? Pourquoi ?
5 Quelles sont les clauses militaires de ce traité ?
6 Qu'est-ce que le "corridor de Dantzig"? Quelle conséquence
sa création a-t-il sur le territoire allemand ?
7 Donnez deux nouveaux Etats créés après la première
guerre mondiale. Précisez au détriment de quels autres Etats
se sont faites ces créations.
8 Dans le traité de Versailles à quoi correspondent les Réparations
imposées à l'Allemagne ?
9 Que devient l'empire Austro-Hongrois ?
10 Qu'appelle-t-on le "cordon sanitaire" ?
11 Quelle va être l'attitude des Etats-Unis vis à vis des engagement
pris à Paris par le président Wilson ?
12 Tous les problèmes de nationalités sont-ils règlés
après la guerre?
Une paix fragile.
Une paix imposée par les vainqueurs.
Lors de la Conférence de la Paix à Paris au début
de 1919, seuls le président des États-Unis W. WILSON, le président
du conseil français Georges CLÉMENCEAU et le premier ministre
britannique David LLOYD GEORGE y prirent les décisions importantes.
Les idées de Wilson (les "14 point") surtout, vont dominer
la conférence : droit des peuples à disposer d'eux-mêmes;
chaque peuple doit avoir son territoire pour éviter le retour d'affrontements;
nécessité d'une Société des Nations pour préserver
la paix.
Le traité de Versailles
Le principal traité fut le traité de Versailles avec l'Allemagne,
signé le 28 juin 1919. Il impose à l'Allemagne:
- des pertes territoriales importantes, surtout à l'est. (Posnanie
et corridor de Danyzig, ce qui isole la Prusse Orientale du restant de l'Allemagne).
Retour de l'Alsace Lorraine à la France.
- des conditions militaires : limitation de l'armée à 100.000
hommes sans armement lourd avec interdiction du service militaire . Occupation
et démilitarisation de la Rhénanie .
- L'Allemagne est déclarée responsable de la guerre et devra
payer de lourdes réparations .
Le nouveau visage de l'Europe
D'autres traités avec les alliés de l'Allemagne transforment
complètement le découpage de l'Europe centrale et orientale
:
· éclatement de l'Autriche-Hongrie,
· détachement de la Russie d'un large "cordon sanitaire"
pour tenter d'isoler ce pays révolutionnaire du restant de l'Europe.
Cela permet la naissance de nouveaux États comme la Pologne ou l'agrandissement
d'autres comme la Roumanie ou la Serbie qui devient le royaume de Yougoslavie
.
Une paix fragile et dangereuse
Mais c'est une paix imparfaite et dangereuse car elle humilie les vaincus:
La paix n'a pas été négociée mais imposée
c'est un "Diktat" disent les Allemands.
Les problèmes de nationalités ne sont pas tous résolus
par les nouvelles frontières.
La paix ne satisfait même pas les vainqueurs qui ont dû abandonner
lors de la négociation une partie de leurs buts de guerre, comme
l'Italie qui se voit refuser la Dalmatie et les colonies allemandes. Les
Américains ne ratifieront pas les traités négociés
par leur président. La France abandonnée par ses alliés,
se retrouve isolée face à une Allemagne affaiblie et humiliée
et potentiellement beaucoup plus forte qu'elle.
Ainsi cette paix laisse des ressentiments et de nombreux ferments de
conflits en Europe.
Les trois grands négociateurs de la conférence de la
paix à Paris (janvier à juin 1919)
de gauche à droite : Lloyd George, Clemenceau, Wilson
Synthèse des "14 points" du président
Wilson
Texte diffusé en janvier 1918, annonçant les buts de guerre
des États-Unis.
Il ont été à la base des discussions des participants
à la «Conférence de la paix»
1. Suppression de la diplomatie secrète
2. Liberté de navigation sur les mers
3. Suppression des barrières économiques
4. Limitation des armements
5. Tenir compte des intérêts des populations lors des revendications
coloniales
6. Evacuation du territoire russe
7. Rétablissement de la Belgique
8. Retour de l'Alsace-Lorraine à la France
9. Fixation des frontières italiennes en tenant compte du principe
des nationalités
10. Autonomie des peuples d'Autriche-Hongrie
11. Libre accès à la mer pour la Serbie
12. Ouverture des détroits de navigation
13. Création et indépendance, avec accès à la
mer, de la Pologne
14. Création d'une Société des Nations
Dans la galerie des glaces du chateau de Versailles, de dos le diplomate
allemand signe le traité de Versailles, en face de lui de gauche
à droite : Wilson, Clémenceau et Loyd George. (tableau de
Sir W. Orpen, 1925, Impérial War Museum, Londres)
cette signature , dans les mêmes lieux où le roi de Prusse
Guillaume premier avait été proclamé empereur d'Allemagne
le 18 janvier 1871 ....
(peinture de A. von Werner, Bismark-Museum)
La nouvelle carte de l'Europe
extrait du débat sur les prétentions territoriales
françaises
du Conseil des quatre* de la Conférence de la Paix,
séance du 28 mars 1919
* (Wilson, Lloyd George, Clemenceau et Orlando)
- Le président des États-Unis T.W. Wilson :
" Il n'y a pas de nation plus intelligente que la nation française.
Si vous me laissez lui exposer franchement ma manière de voir, je
n'ai pas peur de son jugement. Sans doute, s'ils voyaient que nous n'appliquons
pas partout le même principe, les Français n'accepteraient
pas une solution qui leur paraîtrait défavorable ; mais si
nous leur montrons que nous faisons de notre mieux pour agir justement partout
où se posent des problèmes analogues, le sentiment de justice
qui est dans le coeur du peuple français se lèvera pour me
répondre : "Vous avez raison". J'ai une si haute idée
de l'esprit de la nation française que je crois qu'elle acceptera
toujours un principe fondé sur la justice et appliqué avec
égalité. L'annexion à la France de ces régions
n'a pas de base historique suffisante. Une partie de ces territoires n'a
été française que pendant vingt-deux ans ; le reste
a été séparé de la France pendant plus de cent
ans. La carte de l'Europe est couverte, je le sais, d'injustices anciennes
que l'on ne peut pas toutes réparer. Ce qui est juste, c'est d'assurer
à la France la compensation qui lui est due pour la perte de ses
mines de houille, et de donner à l'ensemble de la région de
la Sarre les garanties dont elle a besoin pour l'usage de son propre charbon.
Si nous faisons cela, nous ferons tout ce que l'on peut nous demander raisonnablement."
( texte cité par Pierre Milza, De Versailles à
Berlin (1919-1945), Paris, Masson, 1981)
- Georges Clemenceau, chef du gouvernement français :
"Je prends acte des paroles et des excellentes intentions du Président
Wilson. Il élimine le sentiment et le souvenir : c'est là
que j'ai une réserve à faire sur ce qui vient d'être
dit. Le Président des Etats-Unis méconnaît le fond de
la nature humaine. Le fait de la guerre ne peut être oublié.
L'Amérique n'a pas vu cette guerre de près pendant les trois
premières années ; nous, pendant ce temps, nous avons perdu
un million et demi d'hommes. Nous n'avons plus de main-d'oeuvre. Nos amis
anglais, qui ont perdu moins que nous, mais assez pour avoir aussi beaucoup
souffert, me comprendront.
Nos épreuves ont créé dans ce pays un sentiment profond
des réparations qui nous sont dues ; et il ne s'agit pas seulement
de réparations matérielles : le besoin de réparations
morales n'est pas moins grand. Les doctrines qui viennent d'être invoquées
permettraient si elles étaient interprétées dans toute
leur rigueur, de nous refuser aussi bien l'Alsace-Lorraine. En réalité,
la Sarre et Landau (*) font partie de la Lorraine et de l'Alsace. Nos grands
ennemis de 1815 contre qui nous nous étions battus pendant tant de
siècles, les Anglais, ont insisté, après la chute de
Napoléon, pour que la Prusse ne prenne pas le bassin de la Sarre.
Un geste de générosité vis-à-vis d'un peuple
qui a tant souffert ne serait pas perdu. C'est une erreur de croire que
le monde est mené par des principes abstraits. Ceux-ci sont acceptés
par certains partis, rejetés par d'autres je ne parle pas des doctrines
surnaturelles, sur lesquelles je n'ai rien à dire ; mais j'estime
qu'il n'existe pas de dogmes humains, il n'y a que des règles de
justice et de bon sens.
Vous cherchez à faire justice aux Allemands. Ne croyez pas qu'ils
nous pardonneront jamais ; ils ne chercheront que l'occasion d'une revanche,
rien ne détruira la rage de ceux qui ont voulu établir sur
le monde leur domination et qui se sont crus si près de réussir."
(texte cité par Pierre Renouvin, Le traité de
Versailles, Paris, Flammarion, 1969)
(*) Il exista un département français de la Sarre de 1795
à 1814.
Landau est une ville de Rhénanie qui appartint à la France
de 1680 à 1815.
Un jugement sur les traités de paix, celui de Charles de Gaulle
, né en 1890 , il est alors capitaine.
Ma bien chère Maman 25 juin 1919
Voici donc la paix signée. Il reste à la faire exécuter
par l'ennemi, car tel que nous le connaissons, il ne fera rien, il ne cédera
rien, il ne paiera rien, qu'on ne le contraigne à faire, à
céder, à payer, et non pas seulement au moyen de la force,
mais bien par la dernière brutalité. C'est le seul procédé
à employer à son égard. Ses engagements sont une fumée,
sa signature une mauvaise plaisanterie.
Heureusement nous tenons. et il nous faut absolument garder, la rive gauche
du Rhin. Les motifs d'y demeurer ne manqueront certes pas, car je ne crois
pas une seconde à des paiements sérieux d'indemnités
de la part de l'Allemagne. Non pas certes qu'elle ne puisse payer, mais
parce qu'elle ne le veut pas.
Nous allons donc nous heurter de suite à toute cette science de chicanes
gémissantes, de délais prolongés, d'entêtements
sournois, qui est la plus claire aptitude de cette race. Nous avons éprouvé
cette science à mainte occasion, et notamment à propos de
chacun des articles du traité d'armistice qu'il fallut plusieurs
interventions impatientées du maréchal Foch pour faire exécuter
à peu près.
Seulement nous n'allons plus avoir à brandir d'épée
flamboyante, avec nos troupes démobilisées, et celles de nos
alliés rentrées chez elles. Au fur et à mesure des
années, l'Allemagne se redressant deviendra plus arrogante, et finalement
ne nous paiera pas à beaucoup près ce qu'elle nous doit. Il
faut craindre du reste que nos alliés ne soient d'ici à très
peu de temps nos rivaux et ne se désintéressant de notre sort.
La rive gauche du Rhin devra nous rester.
Charles De Gaulle. Lettres, notes et carnets (1919-1940). Plon, 1980.
La Société des Nations. (SDN)
caricature sur le président Wilson
Proposée par le Président Woodrow Wilson dans ses 14 points
le 8 janvier 1918, cette organisation internationale est annoncée
dans le traité de Versailles. Elle est destinée à résoudre
les conflits entre les Etats et à maintenir la paix par la concertation.
Elle va développer l'idée du maintien de la paix par la "sécurité
collective". La SDN comprend les 32 membres fondateurs de l'Entente
auxquels de joignent 13 Etats neutres. Elle est ouverte à tout candidat
s'engageant à respecter les obligations prévues par le Pacte.
L'Allemagne y sera admise en 1926, la Turquie en 1932 et l'URSS en 1934.
La SDN a son siège à Genève, en Suisse.
Le Sénat américain, ayant refusé de ratifier les traités
négociés par le Pt Wilson, les Etats-Unis n'adhéreront
pas à la SDN.
Palais Wilson, Genève, premier siège de la SDN
le nouveau visage de l'Europe après la guerre
Entraînez-vous à identifier les nouveaux territoires et États
retour vers sommaire
1ère guerre mondiale
retour vers sommaire
histoire
retour vers page
d'accueil