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L'Europe et le monde au début du XX° siècle
Grâce à la révolution industrielle, l'Europe occidentale
a connu un développement économique spectaculaire. Aussi :
l'Europe domine le monde en 1914
- par sa puissance économique et financière
- par l'étendue de ses empires coloniaux
- par son avance technologique et scientifique
La civilisation européenne semble s'imposer partout. Seuls, États-Unis
(mais ne sont-ils pas les « enfants » de l'Europe ?) et le Japon
échappent à sa domination et développent leur puissance.
La situation économique en Europe.
Seuls les pays de l'Europe du Nord-ouest (dont le Royaume-Uni, la France,
l'Allemagne) se sont industrialisés et équipés avec
la révolution industrielle. C'est là que se trouvent la richesse
et la puissance de l'Europe. Ailleurs les transformations sont fragmentaires
(Par exemple en Italie seul le nord s'est industrialisé). Le plus
souvent, l'économie conserve, inchangés, les caractères
du passé (c'est le cas pour la plupart des pays de l'Europe du sud
et de l'est), l'agriculture y reste donc l'activité principale.
Les États industrialisés ont utilisé leur puissance
pour achever la conquête du monde et se constituer des empires coloniaux
(impérialisme). Les plus vastes sont ceux du Royaume-Uni, de la France
et de la Russie.
La situation sociale en Europe.
Elle dépend de l'état de l'économie. Là où
l'économie s'est modernisée, la bourgeoisie tend à
dominer la société, les ouvriers sont nombreux et les classes
moyennes se développent (cas de l'Allemagne, de la France ou de l'Angleterre).
Au contraire là où l'économie reste traditionnelle,
les propriétaires terriens, souvent la noblesse, conservent la prééminence
et les paysans constituent l'essentiel de la population (cas des pays de
l'Europe du sud et de l'Est).
La situation politique en Europe.
Pendant le XIX°s, La démocratie, c'est à dire le choix
des dirigeants par tous les citoyens majeurs, ne s'est imposée qu'en
France et au Royaume-Uni. Ailleurs, malgré l'existence d'assemblées
élues, le pouvoir personnel de souverains héréditaires
reste prédominant comme en Allemagne ou en Autriche-Hongrie. En Russie,
le Tsar conserve un pouvoir absolu.
Trois idéologies* politiques s'opposent alors en Europe.
Définition : Idéologie : ensemble des idées,
des croyances, des doctrines propres à une société
ou à une classe sociale.
1. L'idéologie traditionnelle d'Ancien Régime est souvent
celle de la noblesse et du clergé. Elle s'appuie sur la religion
et veut conserver les larges pouvoirs du monarque, et maintenir la domination
de l'aristocratie. La soumission, l'obéissance, le respect de l'ordre
et des traditions en sont les valeurs dominantes.
2. L'idéologie libérale est répandue dans la bourgeoisie
. Elle s'oppose à l'idéologie traditionnelle. Les libéraux,
adeptes de la philosophie des lumières, affirment la supériorité
des capacités sur la naissance. Ils sont donc partisans d'un système
de choix des dirigeants, mais par et parmi les seuls plus capables (en fait
par les riches, la réussite économique étant pour les
libéraux le signe de la capacité, c'est le système
censitaire). L'individualisme, l'esprit critique, la raison, les droits
de l'homme, le refus des atteintes à la liberté individuelle
sont les valeurs dominantes.
3. L'idéologie socialiste est répandue surtout chez les ouvriers
. Elle s'oppose au libéralisme en affirmant que l'intérêt
collectif passe avant les intérêts individuels. Le socialisme
veut réduire ou supprimer les inégalités matérielles
entre les hommes. Le marxisme est le socialisme le plus répandu au
début du XX° siècle. Il préconise la lutte des
classes, et la prise du pouvoir par la révolution pour instaurer
une société juste et égalitaire.
La question nationale en Europe.
En Europe sous l'Ancien Régime, les États regroupaient
des territoires et des populations dont la seule unité était
celle d'être la possession d'une même dynastie souveraine. Le
sentiment national n'existait pratiquement pas.
C'est avec la révolution française et l'Empire que le sentiment
national s'est développé en France, et de là s'est
répandu en Europe au XIX° siècle.
Le sentiment national est celui d'appartenir à une même communauté
humaine qui se définit par la même langue, ou la même
culture ou encore la même histoire, c'est à dire le souvenir
des mêmes épreuves et des mêmes succès vécus
ensemble. Ce sentiment national donne ainsi plus de cohésion entre
les habitants d'un pays en révélant leurs liens de solidarité.
Mais ce même sentiment sépare aussi davantage les peuples,
car il fait prendre conscience de ce qui distingue les nationalités
entre elles.
Aussi le sentiment national est souvent utilisé par les dirigeants
pour renforcer la cohésion de leurs États, face aux États
voisins.
Au XIX° siècle, les États d'Ancien Régime ont
ainsi fait place à des États nationaux, dont la population
a plus ou moins conscience d'appartenir à une même communauté
humaine. L'Italie et l'Allemagne se sont ainsi constitués entre 186O
et 1871 sur une base nationale.
Mais au début du XX° siècle, États et nations
coïncident rarement en Europe. Certains États regroupent plusieurs
nationalités comme l'Empire d'Autriche-Hongrie où les Autrichiens
et les Hongrois dominent les autres nationalités. Ailleurs d'autres
nationalités n'ont pas d'État et sont dominées (exemple:
les Polonais, partagés entre la Russie, l'Allemagne et l'Autriche-Hongrie).
Mais c'est dans les Balkans encore largement occupés par les Turcs
au début du XX° siècle, que la situation est la plus
complexe. De nombreuses nationalités s'y trouvent juxtaposées
et souvent mêlées: Grecs, Turcs, Slaves du sud ( Serbes, Croates,
Slovènes) Albanais, Bulgares, Roumains). A cela s'ajoute les divisions
religieuses entre orthodoxes, catholiques et musulmans, ce qui y accroît
encore les tensions.
Le sentiment national qui se teinte alors souvent de ressentiment ou d'agressivité
envers les autres nationalités devient le nationalisme .
Ainsi au début du XX° siècle l'Europe domine le
monde, mais des rivalités de toutes sortes existent entre ses États
et les nationalismes la divisent profondément.
Quelques chefs d'État en 1914
L'empereur d'Allemagne, le Kaiser Guillaume II de Hohenzollern
Photopostkarte Reichard und Lindner Verlag: Gustav Liersch & Co. 1905
17 x 7 cm DHM, Berlin Pk 95/403
Raymond Poincaré (1860-1934) président de la république
française
(Photographie DHM, Berlin F 69/1299)
George V , roi d'Angleterre
par Sir (Samuel) Luke Fildes (1843-1927) © Royal Collection
Nicolas II Romanov, Empereur (tsar) de Russie
suite "la
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