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3. Révolutions en Russie

(livre pages 28 et 29)

A la veille de la guerre, l'immense empire Russe est la proie de vives tensions. Tensions sociales, la masse des Russes, paysans sans terre et ouvriers vivent dans des conditions terribles de pauvreté. Tensions politiques : l'empereur, le tsar Nicolas II, est un monarque absolu, il refuse toute réforme. Une première révolution en 19O5 a déjà failli renverser le régime.



une image de la pauvreté des paysans russes : une isba.

La révolution de février 1917 renverse le tsarisme.

un exercice sur l'évolution des prix et des salaires pendant la guerre

La guerre désorganise l'économie déjà fragile, et rend insoutenables les souffrances de la population. Les villes, où le ravitaillement n'arrive plus, sont gagnées par l'agitation.
En février, à Pétrograd, (ex Saint- Petersbourg) la population se soulève et avec l'aide des soldats renverse le tsar.
Un gouvernement provisoire composé de bourgeois et de nobles libéraux le remplace. Les ouvriers, les soldats et les paysans élisent des assemblées populaires: les SOVIETS ("conseils" en russe).

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La révolution d'Octobre 1917

Mais le gouvernement provisoire continue la guerre et repousse les réformes attendues au retour de la paix. Aussi les difficultés demeurent et s'aggravent. La déception est grande.
Les BOLCHEVIKS , révolutionnaires marxistes, dirigés par LÉNINE, appellent à une nouvelle révolution qui donnerait le pouvoir aux travailleurs par l'intermédiaire des soviets (thèses d'avril de Lénine). L'aggravation de la situation fait grandir leur popularité .
Une nuit d'octobre 1917, les Bolcheviks avec les ouvriers et les soldats de Pétrograd renversent le gouvernement provisoire et donnent le pouvoir aux soviets. Le nouveau gouvernement soviétique présidé par Lénine décide immédiatement les réformes attendues par la population et recherche la paix avec l'Allemagne (décrets de novembre)


Lénine en 1918







Lénine haranguant les ouvriers des usines Poutilov, Printemps 1918.
Tableau d'Isaac Brodski (1884-1939)

La guerre civile

Dès 1918, Les adversaires du nouveau régime, , déclenchent la guerre civile. Ce sont les "blancs". Ils sont appuyés par les forces militaires des pays de l'Entente . Face à eux les ouvriers et les paysans soutiennent le nouveau régime soviétique, ce sont les "rouges" Malgré la faiblesse de leurs moyens grâce au soutien populaire et à des mesures radicales (le communisme de guerre) les "rouges" l'emportent en 1921, mais la guerre a ruiné le pays.


Lénine lors d'un rassemblement sur la place rouge vers 1920

Vague révolutionnaire sur l'Europe.

(voir page 36 et 37).
A la suite de la révolution russe, l'Europe entière est gagnée par une vague révolutionnaire Partout les socialistes se divisent entre d'un côté les partisans des soviétiques et de la révolution. (ils prennent le nom de "communistes") et de l'autre les modérés réformistes qui s'y opposent (ils conservent le nom de "socialistes").
Mais partout sauf en Russie, la révolution est un échec .

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DOCUMENTS

Appel du Soviet de Petrograd le 27 février 1917

Lancé le jour même de la création du soviet des ouvriers et des soldats, il est publié le 15 mars 1917 dans l'organe du Soviet, les lsvestija.

"L'ancien régime a conduit le pays à la ruine et la population à la famine. Il était impossible de la supporter plus longtemps et les habitants de Petrograd sont sortis dans la rue pour dire leur mécontentement. Ils ont été reçus à coup de fusil. Au lieude Pain, ils ont reçu du plomb, les ministres du Tsar leur ont donné du plomb.

Mais les soldats n'ont pas voulu agir contre le peuple et ils se sont tournés contre le gouvernement. Ensemble, ils ont saisi les arsenaux, les fusils et d'importants organes du pouvoir Le combat continue et doit être mené à sa fin. Le vieux pouvoir doit être vaincu pour laisser la place à un gouvernement populaire. Il y va du salut de la Russie.

Afin de gagner ce combat pour la démocratie, le peuple doit créer ses propres organes de gouvernement. Hier, 27 février, s'est formé un soviet de députés ouvriers composé des représentants des usines, des ateliers, des partis et organisations démocratiques et socialistes. Le Soviet, installé à la douma s'est fixé comme tâche essentielle d'organiser les forces populaires et de combattre pour la consolidation de la liberté politique et du gouvernement populaire.

Le Soviet a nommé des commissaires pour établir l'autorité populaire dans les quartiers de la capitale. Nous invitons la population tout entière à se rallier immédiatement au Soviet, à organiser des comités locaux dans les quartiers et à prendre entre ses mains la conduite des affaires locales.

Tous ensemble, avec nos forces unies, nous vaincrons pour balayer complètement le vieux gouvernement et pour réunir une Assemblée constituante sur la base du suffrage universel, égal, secret, et direct. "

(cité dans Marc. Ferro, La révolution russe de 1917, Flammarion éd.. 1967, P. 96)


La situation au début d'octobre 1917


Le journaliste américain John Reed, alors présent en Russie, y décrit la situation au début du mois d'octobre 1917:

" La situation devenait de jour en jour plus chaotique. Les soldats, qui désertaient le front par centaines de milliers, refluaient comme une vaste marée et erraient sans but à travers tout le pays. Les paysans, fatigués d'attendre leurs terres et exaspérés par les mesures répressives du gouvernement, incendiaient les châteaux et massacraient les propriétaires terriens. Des lock-out * et des grèves immenses secouaient Moscou, Odessa et le district minier du Donetz. Les transports étaient paralysés, l'armée mourait de faim et les grandes villes manquaient de pain."

John Reed. "Les 1O jours qui ébranlèrent le Monde." 1919

* lock-out. Fermeture d'usine décidée par les patrons pour briser un mouvement de grève


Lénine devant le Congrès panrusse des soviets


Le 26 octobre ( 8 novembre ) , les délé gués des soviets de toute la Russie sont réunis à l'Institut Smolny. La scène est décrite par un journaliste américain acquis aux l'dées de la révolution bolchevique.

« Il était exactement huit heures quarante, quand un tonnerre d'acclamations annonça l'entrée du bureau, ave Lénine, le grand Lénine. Une silhouett courte, ramassée, une grosse tête ronde et chauve enfoncée dans les épaules, de petits yeux, un nez camus, la bouche large et généreuse, le menton lourd. (... Son costume était râpé, son pantalon beaucoup trop long. Peu fait, physiquement, pour être l'idole de la foule, il fut aimé et vénéré comme peu de chefs au cours de l'histoire. Un étrange chef populaire, chef par la seule puissance de l'esprit. Sans brillant, sans humour, intransigeant et détaché, sans aucune particularité pittoresque, mais ayant le pouvoir d'expliquer des idées profondes en termes simples, d'analyser concrètement des situations et possèdant la plus grande audace intellectuelle.

Kamenev donna lecture du rapport sur l'activité du comité militaire révolutionnaire. (... ) Ensuite vint le représentant des mencheviks-internationalistes. "Comment, encore vous?" L'orateur ex-
pliqua qu'une partie seulement des mencheviks-internationalistes avait quitté le Congrès; les autres étaient décidés à rester.
- Nous estimons dangereuse, peut-être même fatale pour la révolution, la remise du pouvoir aux soviets (Interruptions). Mais nous considérons qu'il est de notre devoir de rester au Congrès et de voter ici contre elle. (... )
Enfïn Lénine se leva. Se tenant au rebord de la tribune, il promena sur l'assistance ses petits yeux à demi fermés, en apparence insensible à l'immense ovation, qui se prolongea plusieurs minutes. Quand'elle eut pris fîn, il dit simplement :
- Nous passons maintenant à l'édification de l'ordre socialiste.
De nouveau, ce fut dans la salle un formidable déchaînement humain. »

John Reed Dix jours qui ébranlèrent le rnonde, (publié pour la première fois en 1919), Editions Sociales, 1974.


La dictature du prolétariat


"La République russe est une société socialiste libre. Tout le pouvoir appartient au peuple travailleur de Russie, réuni en soviets urbains et ruraux. La République considère le travail comme le devoir de tout citoyen ; sa devise est : celui qui ne travaille pas ne mangera pas. Ne jouissent ni du droit de vote ni du droit d'être élues, les personnes qui ont des revenus sans travailler, tels que les intérêts du capital, les revenus des propriétés, etc., les négociants privés, les courtiers ; les moines et les membres du clergé quels qu'ils soient ; les employés et les agents de police et du gouvernement précédent."

Constitution de la R.S.F.S,R., juillet 1918.

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Dictature du prolétariat et société future


La marche en avant, c'est-à-dire vers le communisme, se fait en passant par la dictature du prolétariat; et elle ne peut se faire autrement, car il n'est point d'autres classes, ni d'autres moyens qui puissent briser la résistance des capitalistes exploiteurs. En même temps qu'un élargissement considérable de la démocratie, devenue pour la première fois démocratie pour les pauvres, la dictature du prolétariat apporte une série de restrictions à la liberté pour les oppresseurs, les exploiteurs, les capitalistes. Ceux-là, nous devons les mater afin de libérer l'humanité de l'esclavage salarié ; et il est évident que là où il y a répression, il y a violence, il n'y a pas de liberté, il n 'y a pas de démocratie (...)
La justice et l'égalité, la première phase du communisme ne peut donc pas encore les réaliser ; des différences subsisteront quant à la richesse et des différences injustes. C'est seulement dans la société communiste, lorsque la résistance des capitalistes est définitivement brisée, lorsque les capitalistes ont disparu et qu'il n'y a plus de classes, c'est alors seulement que « l'État
cesse d'exister et qu'il devient possible de parler de liberté » (...). Alors seulement, l'État commencera à s'éteindre pour cette simple raison que, délivré de l'esclavage capitaliste, des horreurs, des sauvageries, des absurdités, des ignominies sans nombre de l'exploitation capitaliste, les hommes s'habitueront graduellement à respecter les règles élémentaires de la vie en société, à les respecter sans violence, sans contrainte, sans cet appareil spécial de coercition qui a nom l'État.

Lénine, L'État et la révolution, 1917.


Pendant la guerre civile:

la terreur blanche


"On entourait un morceau de chair humaine ensanglantée qui gisait à terre. Le malheureux respirait à peine. (...)
Cet homme martyrisé, qui perdait tout son sang et s'évanouissait à chaque instant, raconta, d'une voix faible et pâteuse, les tortures infligées par les brigades de répression et les tribunaux militaires de l'armée blanche. On l'avait condamné à la pendaison, puis on avait commué la peine, décidé de lui couper un bras et une jambe et de l'envoyer, ainsi mutilé, dans le camp des partisans pour les épouvanter."

Boris Pasternak, Docteur Jivago. Gallimard 1958

La terreur rouge


"Afin de protéger la République soviétique contre ses ennemis de classe, nous devons isoler ceux-ci dans des camps de concentration. Toutes les personnes impliquées dans des organisations de gardes blancs, dans des complots ou des rebellions doivent être fusillées."

Décret du conseil des Commissaires du peuple, 5 septembre 1918


extraits de films

vers l'URSS de 1921 à 1941

suite : bilan de la guerre

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