F. Mitterrand dissout l'Assemblée nationale. Aux élections le P.S. obtient la majorité absolue des sièges. Le gouvernement du socialiste Pierre Mauroy comprend des ministres radicaux et trois communistes. Il entreprend un vaste programme de réformes. Réformes économiques avec la nationalisation des principaux groupes industriels et bancaires. Réformes sociales : abaissement de la durée du travail, la cinquième semaine de congés payés, retraite à 6O ans. Réforme administrative : la décentralisation.
Pour combattre la crise et le chômage un politique de relance est engagée (augmentation du S.M.I.C. et des allocations familiales, crédit moins cher). Mais le contexte économique international est défavorable (hausse du dollar) et les mesures prises aggravent le déficit commercial et l'endettement extérieur, alors que l'inflation reste élevée et que le chômage ne diminue pas. Devant cet échec, dès le printemps 1983, une politique diamétralement opposée est alors décidée pour rétablir les équilibres: c'est la politique de rigueur .
Cette politique néo-libérale remporte des succès (réduction de l'inflation) mais sans pour autant rallier les mécontents à droite, alors qu'elle déçoit la gauche par l'arrêt des réformes. En 1984, les communistes refusent de siéger dans le gouvernement de Laurent Fabius qui accentue cette politique néo-libérale.
Les élections législatives de 1986 redonnent une courte majorité aux partis de droite. Pour la première fois depuis 1958, le président de la République n'a pas de majorité à l'Assemblée. F. Mitterrand doit nommer premier ministre un adversaire politique : le chef du R.P.R. Jacques Chirac. La politique menée, ouvertement libérale, entreprend la privatisation des entreprises nationales et la libération des prix (Édouard Balladur). Mais les difficultés demeurent, ce qui permet la réélection de F. Mitterrand en 1988.
€ Les élections législatives anticipées donnent une faible majorité de gauche. La reprise de la croissance depuis 1987 ne permet pas la baisse du chômage. Les gouvernements de Michel Rocard (1988-1991), puis d'Édith Cresson (1991-1992) enfin de Pierre Bérégovoy doivent poursuivent la politique de rigueur et le renforcement de l'intégration européenne qui mobilise peu l'opinion. (le référendum pour l'adoption du traité de Maastricht n'est ratifié qu'à une faible majorité). La nouvelle récession depuis 1992 qui multiplie le nombre des chômeurs et des exclus, les scandales politico-financiers, la crise généralisée de l'État providence, créent au contraire une crise de confiance dans le pays qui permet la victoire de la droite aux législatives de 1993.
€ C'est une seconde cohabitation. Le gouvernement du R.P.R. Édouard Balladur poursuit la politique de rigueur. Pour financer les déficits publics; il vend au privé de nombreuses entreprises nationalisées.
4. Chirac succède à Mitterrand (1995 - 2002)
La persistance de la crise, des scandales politiques et les ravages grandissants de l'exclusion entrainent au premier tour des élections présidentielles d'avril 1995 un grand éparpillement des voix et un vote "protestataire" important. Au second tour, le R.P.R. Jacques Chirac est élu avec 52,6 %des voix face au socialiste Lionel Jospin. Alain Juppé est nommé premier ministre.
Mais de nombreuses mesures impopulaires (réforme de la sécurité sociale), et l'absence d'amélioration de la situation économique mécontentent l'opinion, incitant le président Chirac à dissoudre l'Assemblée nationale. Les élections législatives anticipées de mai 1997 sont pour lui un grave échec, la droite est battue et une nouvelle cohabitation commence avec le socialiste Lionel Jospin pour premier ministre. Son gouvernement dit de la "gauche plurielle" rassemble socialistes, communistes et verts. Là encore, confrontés au chômage qui ne se réduit pas, à la mondialisation de l'économie qui menace les emplois, à la montée de l'insécurité, au renforcement de unification européenne mal acceptée par une part importante de la population, l'opinion se détache d'une gauche dont on ne voit plus ce qui la différencie de la droite. Cette désaffection pour les partis de gouvernement de droite comme de gauche s'est traduite au 1er tour des présidentielles de 2002 par la montée des partis extrêmes et de l'abstention. Réélu avec plus de 82% des voix grâce à un " sursaut républicain " face à J-M Le Pen. J. Chirac nomme J-P Raffarin premier ministre. Malgré une abstention record, les législatives de juin donnent un large majorité à la droite.