Les transformations de la vie en France depuis
1945
pages 298 à 309
1945-1975 d'une société traditionnelle aux début
d'une société de consommation
L'essor économique des « trente glorieuses » accompagné
par la reprise de la natalité (baby-boom)
modifie profondément le cadre de vie.
Alors que la modernisation de l'agriculture provoque une diminution de moitié
du nombre des agriculteurs, les ouvriers et les professions du tertiaire
se multiplient. La France achève ainsi son urbanisation et pour faire
face à la crise du logement et à l'afflux des ruraux vers
les villes, de grands ensembles d'immeubles collectifs (barres, tours) se
multiplient dans les banlieues des villes. A ces ruraux s'ajoutent de nombreux
immigrés venus des pays du sud, Espagne, Portugal, Maghreb attirés
par le plein emploi.
Le niveau de vie très modeste jusqu'au milieu des années 50
s'élève progressivement et permet à des couches grandissantes
de la population d'accéder à des biens d'équipement
ménager (aspirateur, réfrigérateur, machine à
laver, et dans les années 60 automobile et télévision):
c'est le début d'une société de consommation.
1975-2000 La société française face à la
crise, remise en cause et adaptation
Les difficultés économiques depuis les années 70 sont
accompagnées par la baisse de la natalité et un vieillissement
rapide de la population (la génération du « baby-boom
» est appelée à devenir celle du « papy-boom ».
Le chômage laisse de plus en plus de laissés pour compte débouchant
pour certains sur l'exclusion sociale, alors que ceux qui conservent leur
emploi, certains conservent des ressources assurées et voient leur
revenu continuer à progresser lentement, mais beaucoup d'autres connaissent
une précarité grandissante. (voir
une étude d'avril 2005)
De profondes transformations de la famille, l'émancipation féminine
s'achève avec l'autorisation légale de la contraception puis
de l'interruption volontaire de grossesse (1975). La femme travaille de
plus en plus souvent et acquiert ainsi son indépendance financière.
Cette émancipation s'accompagne d'une forte augmentation des divorces
(un ménage sur 3) dont les formalités sont simplifiées
et de l'union libre. Le nombre d'enfants nés hors mariage atteint
près de 40% dans les années 90.
Les anciens repères collectifs se défont, les Eglises traditionnelles
perdent leur influence alors que les sectes se multiplient, les partis politiques
et les syndicats perdent leur audience avec l'évanouissement de projet
ambitieux de société. Le repli sur soi, l'individualisme se
développe, chacun visant à l'acquisition et la préservation
de son bonheur individuel et de sa qualité de vie sans trop s'émouvoir
de l'exclusion du voisin.
L'enseignement secondaire s'est généralisé, de même
l'accès à l'enseignement supérieur s'accroît
permettant aux jeunes d'accéder à plus de qualification et
de possibilités d'adaptation aux bouleversements grandissants des
conditions de travail et des techniques.
La crise économique et le chômage massif ont rendu difficile
l'intégration d'une partie des jeunes issus de l'immigration. L'acquisition
de la citoyenneté française par un droit du sol généreux
ou par naturalisation ne peut empêcher que ces jeunes connaissent
plus souvent que les autres des difficultés d'insertion et qu'ils
se sentent en marge de la société. Aussi violences gratuites
et délinquance aggravent parfois les conditions de vie déjà
difficiles de nombreuses cités de banlieue. Ces difficultés
favorisent le développement de solidarités ethniques risquant
de fragmenter la société. Face à ces problèmes
touchant à l'identité française se développe
un débat d'opinion. Certains réclament le droit à la
différence et revendiquent un projet de France multiculturelle à
l'image du communautarisme américain. Ce projet est dénoncé
par les partisans de l'intégration pour lesquels l'individu est avant
tout un citoyen disposant d'une égalité des droits quelque
soit son origine.
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