« Les invasions qui l'ont balayé de façon presque
continue depuis les temps antiques - en dernier lieu l'invasion mongole
- font de sa population un sable mouvant, où chaque vague à
peine formée s'est vue recouverte et effacée par une autre;
de sa civilisation une mosaïque barbare, où le raffinement extrême
de l'Orient côtoie la sauvagerie des nomades. Sur cette base mal raffermie,
la vie politique s'est développée à la manière
de pulsations aussi brutales que déconcertantes : tantôt le
pays, en proie aux dissensions, s'affaisse sur lui-même et semble
prêt à s'émietter en clans féodaux opposés
par des haines de race mortelles - tantôt une vague mystique, née
dans le creux de ses déserts, fond ensemble toutes les passions pour
faire un moment du Farghestan une torche aux mains d'un conquérant
ambitieux.»
« La plus grande sécurité de l'Afghanistan est
constituée par sa situation naturellement imprenable. Dieu nous a
donné dans chacun de nos sommets montagneux des forteresses naturelles
et les étrangers savent que les Afghans sont nés guerriers
qui peuvent continuer à se battre toujours et toujours tant qu'ils
peuvent se cacher derrière leurs rochers et ne pas affronter l'ennemi
en terrain découvert. »
« Un autre grand secret, la cause de la force du gouvernement afghan,
c'est que le peuple partage une religion commune l'Islam. Le peuple d'Afghanistan
est viscéralement prévenu contre tout souverain qui ne serait
pas de même foi que la leur, car il considère les rois relevant
de toutes les autres religions comme des infidèles. Et hommes et
femmes prendront les armes pour combattre pour leur foi, convaincus s'ils
meurent au combat contre l'infidèle d'être reçus au
ciel. C'est pourquoi c'est la constante prière de tout homme et toute
femme en Afghanistan « Dieu donne moi une mort de martyr ». En
vérité les Afghans sont amoureux de liberté, d'indépendance
et d 'émancipation, à peine s'ils tolèrent de se soumettre
à un prince de leur propre foi, ils n'accepteront jamais la domination
d'un autre. »
Emir Abdel Rahman régnant sur Afghanistan de 1866 à 1868
puis de 1880 à 1901
"Nous savons certes ,Sire, depuis très longtemps combien
votre pays paraît éloigné de nous, certes par la distance,
mais aussi parcequ'il est d'un accès difficile. Et nous savons aussi
qu'il est par excellenrce un peuple courageux noble et tenace. Nous n'ignorons
pas davantage que par une sorte de décret de la nature, il se trouve
au coeur de l'Asie centrale. Et depuis plus de 1000 ans* en train de se
rencontrer avec les dominations, celles qui venaient des Perses ou celles
des conquérants de l'occident qu'ils fussent helléniques ou
romains ou avec la pénétration indienne ou avec les grandes
marées mongoles ou encore avec les ambitions contraires des Russes
et des Britanniques. Et nous savons aussi que les Afghans sous les flots
qui se rencontraient chez eux ont su garder leur personnalité propre.
Je lève mon verre en l'honneur de sa majesté Mohammed Zaer
Shah , roi d'Afghanistan."
Charles de Gaulle, président de la République, lors de la
réception du roi d'Afghanistan, Palais de l'Elysée. 1 juin
1965
* l'histoire de l'Afghanistan est plutôt trois fois millénaire..
(voir chronologie ci dessus)