La bombe "coupeuse de marguerites"
Le Pentagone a révélé, mardi 6 novembre, que,
pour la première fois, un avion Hercules avait largué, la
semaine dernière, deux bombes BLU-82 ,"daisy-cutter"
(coupeuse de marguerites) , en Afghanistan. Pesant 6,8 tonnes et
de la taille d'une voiture Coccinelle de Volkswagen, la BLU-82, jetée
à 2 000 mètres d'altitude et freinée par
parachute, est dotée d'une sonde externe qui lui permet d'exploser
à un mètre du sol de façon à augmenter l'effet
de souffle et l'incendie qu'elle provoque. Elle contient 5,7 tonnes
d'explosifs. La BLU-82 a été utilisée au Vietnam,
pour offrir à des troupes d'assaut une zone d'héliportage
de 90 mètres de diamètre débarrassée de
toute végétation. Dans le Golfe, elle a visé des concentrations
de troupes et dépollué des champs de mines. Le Pentagone n'a
pas détaillé les conditions de son emploi en Afghanistan,
indiquant qu'elle était "très utile" contre
des positions défensives. - (AFP.)
------------------------------------------------------------------------
Des avions-espions prêts pour l'hiver
Les Etats-Unis ont décidé de déployer au-dessus
de l'Afghanistan deux systèmes de reconnaissance aérienne
qui peuvent s'affranchir, selon le Pentagone, des mauvaises conditions atmosphériques
hivernales et ainsi détecter les déplacements de véhicules
par tous les temps.
Il s'agit de l'avion E8 Jstars (Joint Surveillance Target Attack Radar
system), conçu par le groupe industriel de défense Northrop
Grumman à partir d'un quadriréacteur Boeing-707 et doté
d'un radar qui localise des cibles fixes ou traque les mouvements d'objectifs
mobiles en les discriminant les uns des autres. L'autre système est
le drone (engin de reconnaissance sans pilote) à long rayon d'action
Global Hawk, qui a la capacité d'observer malgré le mauvais
temps, de jour comme de nuit. Les Américains affirment que ces deux
systèmes d'espionnage ne sont pas sensibles aux basses températures
et à des pluies verglaçantes.
paru dans "Le Monde" du 08.11.01
"les medias US et la guerre" vu par Pancho.
caricature parue dans "Le Monde" le 30/11/2001
La propagande comme arme de guerre
· LE MONDE 22 février 2002
Les récentes révélations du "New York Times"
selon lesquelles Washington envisagerait une stratégie délibérée
de désinformation, notamment auprès des médias étrangers,
dans le cadre de la guerre contre le terrorisme, continuent de provoquer
un tollé. Tandis que les médias américains ont accordé
un large écho à cette affaire, les organismes de défense
de la liberté de la presse et de surveillance des médias s'indignent
de cette éventualité.
Jusqu'à quel point les Etats-Unis sont-ils prêts à manipuler
les médias pour arriver à leurs fins ? Information partisane,
rumeur, désinformation ? Les récentes révélations
du New York Times ont de quoi inquiéter les défenseurs de
la liberté de la presse. Dans son édition du 19 février,
le quotidien américain affirme que le Pentagone a conçu des
plans visant à fournir des informations biaisées, voire fausses,
à des organes de presse, dans des pays "amis" ou "ennemis"
des Etats-Unis.
Selon le New York Times, un service peu connu du Pentagone, le Bureau de
l'influence stratégique (OSI), créé après
le 11 septembre, a proposé une vaste campagne médiatique qui
pourrait inclure l'envoi de fausses informations à destination de
pays hostiles, mais également de nations alliées, dans le
cadre d'une nouvelle stratégie de communication liée à
la guerre contre le terrorisme. L'OSI aurait en outre proposé "un
vaste éventail de mesures, allant de campagnes "noires"
utilisant la désinformation et d'autres activités secrètes,
aux relations publiques "blanches" reposant sur les communiqués
véridiques". Ce pourrait être des "campagnes agressives
qui n'utilisent pas seulement la presse étrangère et Internet,
mais aussi des opérations sous couverture ".
La réaction du Pentagone ne s'est pas fait attendre. Dès mercredi,
les autorités militaires américaines, sur la défensive,
sont montées au créneau. Le secrétaire d'Etat américain
à la défense, Donald Rumsfeld, a assuré que le
Pentagone disait "la vérité" et n'entendait pas
"désinformer le public ou la presse". Il n'a toutefois
pas exclu que pour déjouer l'ennemi les Etats-Unis n'usent de "tactiques
de manipulation". Allant dans le même sens, le chef d'état-major
interarmes Richard Myers, rendant visite aux soldats américains en
Afghanistan, a ensuite affirmé catégoriquement : "Nous
ne mentirons jamais au peuple américain ou à nos partenaires
de la coalition" antiterroriste. "C'est quelque chose que, tout
simplement, nous ne faisons pas", a-t-il dit, insistant cependant sur
l'importance pour les stratèges américains de contrer "les
fausses informations et la propagande" de l'ennemi.
CONSTERNATION
Les responsables américains ont ainsi cherché ainsi à
"calmer le jeu", mais ne sont pas parvenus pour autant à
faire taire l'indignation provoquée par cette possible désinformation
au sein des défenseurs de la liberté de la presse et
organismes de surveillance des médias.
D'autant plus que, jeudi, emboîtant le pas au New York Times, l'Institut
international de la presse (IPI) a rendu public son rapport annuel dans
lequel l'administration Bush est accusée de manipuler l'information.
"La manière dont l'administration Bush a réagi au travail
des médias pendant la guerre en Afghanistan, sa tentative de supprimer
l'expression des médias indépendants, a été
notre grande surprise en 2001", s'insurge David Dadge, auteur du rapport.
Selon lui, "il y a, au sein de l'administration Bush, un désir
de contrôler l'information".
M. Dadge s'est également déclaré très inquiet
face aux révélations du quotidien new-yorkais. "Si elle
est avérée, c'est une nouvelle consternante. Il sera désormais
très difficile de faire confiance aux informations communiquées
par le gouvernement américain. (...) Il semble que l'Amérique
soit en train de prendre modèle sur la Russie sur la manière
dont il faut traiter les médias. (...) Cela aura un effet dévastateur
dans le reste du monde. Jusqu'à présent on donnait l'Amérique
en exemple pour le respect des principes démocratiques, cela ne sera
plus crédible", a-t-il regretté.
Critiquant les "pressions" exercées par le département
d'Etat américain à l'encontre de médias américains
ou étrangers, l'IPI révèle par ailleurs que "deux
éditorialistes ont perdu leur emploi après avoir critiqué
l'action du président Bush le jour des attentats [du 11 septembre],
un animateur de télévision a été réprimandé
par la Maison Blanche pour avoir fait une remarque jugée non patriotique
lors d'une émission".
Reporter sans frontières (RSF), organisation de défense des
libertés de la presse, a demandé, dans un courrier au secrétaire
d'Etat américain à la défense, de "rejeter catégoriquement
le recours à la propagande". Pour Robert Ménard, secrétaire
général de RSF, "une telle décision ne peut (...)
que ruiner l'image des Etats-Unis et discréditer les informations
délivrées par le secrétaire d'Etat à la défense".
"Comment expliquer que les Etat-Unis recourent à la propagande
et à la désinformation après avoir eux-mêmes
violemment dénoncé la "propagande" d'Oussama Ben
Laden et les médias qui la diffusent ?"
"Mentir délibérément ou répandre de la
désinformation ne peut avoir qu'un impact terrible à long
terme pour tout pays se prétendant ouvert et démocratique",
a estimé pour sa part Paul McMasters, du Forum de la liberté,
un centre de recherches sur la liberté d'information à Washington.
"Il n'existe aucune justification pour cela. Il n'y a que des désavantages
pour le gouvernement américain à copier les communistes et
l'ex-Union soviétique dans la bataille de la désinformation",
a affirmé de son côté Reed Irvine, fondateur du groupe
Exactitude dans les médias.
Domitille Hazard avec AFP et Reuters
Le Monde diplomatique OCTOBRE 2001 Page
22
GUERRE TOTALE CONTRE UN PÉRIL DIFFUS
De « vraies-fausses » images
Quelques heures après l'attentat, plusieurs télévisions
diffusaient un reportage montrant des Palestiniens se réjouissant
de l'action des terroristes à New York et à Washington. Montrées
en boucle dans le monde entier, ces images accréditaient l'idée
que les Palestiniens, massivement, approuvaient ces attaques. Pour contrer
cette « mauvaise image », de nombreux groupes favorables
à la cause palestinienne répercutèrent sur Internet
cette information : les scènes dataient de... la guerre du Golfe.
Pourtant, vérification faite, c'était bien une équipe
de Reuter qui avait tourné le film le 11 septembre 2001. Mais ces
images étaient-elles pour autant « vraies » ?
Le consulat américain à Jérusalem avait reçu
des milliers de lettres et de fax de condoléances d'individus et
d'organisations palestiniennes. Mais il n'y avait personne pour filmer...
Andy Clarno, un Américain présent à Gaza dans l'après-midi
du 11 septembre, raconte les réactions autour de lui : « Soudain,
le monde s'arrêta de tourner. Choqués et incrédules,
nous nous précipitâmes tous devant un poste de télévision.
Durant des heures nous avons regardé CNN ou Al-Jazirah. Avec le reste
du monde, nous avons regardé avec horreur les immeubles s'effondrer.
Nous avons ressenti un mélange inexplicable de peur, de dégoût,
de rage, de frustration, de tristesse et de confusion. (...) La plupart
de gens exprimaient leur peine et leur tristesse. Ils étaient outragés
et furieux contre les attaques. » Là encore, il n'y
avait personne pour filmer... Même des images « vraies »
peuvent mentir.
Avec des drones non armés, les Américains
espionneront aussi leurs alliés
LES ARMÉES américaines ont décidé
d'adapter le travail discret de renseignement confié à leurs
avions-espions sans pilote (drones). Sur la base de l'expérience
acquise en Afghanistan, où ces appareils conduisent aussi des attaques
au sol.
Et cela avec l'espoir de pouvoir surveiller sans danger des pays alliés
dont les dirigeants sont invités à ne pas se méprendre
sur les intentions, non belliqueuses, de Washington. Dans cette optique,
l'armée de l'air américaine s'est résolue à
mieux distinguer désormais entre les drones armés UCAV (Unmaned
Combat Aerial Vehicles) et les drones non armés UAV (Unmaned Aerial
Vehicles).
Après la Serbie et le Kosovo, l'usage de ces engins automatiques
de reconnaissance s'est intensifié durant l'opération «
Anaconda » en Afghanistan, aux mains de contrôleurs au sol de
l'armée de l'air ou de la Central Intelligence Agency (CIA).
D'abord installés au Pakistan et en Ouzbékistan, puis déployés
en Afghanistan même, certains de ces drones ont tiré des missiles
Hellfire anti-véhicules contre des combattants talibans ou d'Al-Qaida.
L'armée de l'air américaine a décidé d'armer
les drones UCAV Predator A et B, qu'elle prévoit de baser à
Indian Springs (Nevada) et qui peuvent, en opération, voler jusqu'à
vingt-quatre heures d'affilée entre 7 500 et 13 500 mètres
d'altitude selon la mission. Les Predator continueront d'embarquer des Hell-fire.
Des tests sont en cours pour les équiper de bombes de 250 kg, de
missiles JDAM guidés avec précision ou de mini-missiles de
croisière Locaas.
En revanche, les avions-espions sans pilote Global Hawk UAV , qui sont beaucoup
plus lourds et plus performants, ne seront pas armés. Ils seront
basés à Beale, en Californie, en attendant que la marine ait
décidé d'en doter ses porte-avions.
Les Etats-Unis veulent pouvoir utiliser des Global Hawk en mission d'espionnage,
dit « non menaçant », au-dessus de territoires alliés.
Y compris en Europe. Le droit aérien international restreint ces
activités d'espionnage aérien et les soumet à certaines
conditions.
Le Global Hawk est assimilé au fameux avion-espion U2, dont un exemplaire
fut abattu par l'URSS, en mai 1960, au dessus de chez elle et le pilote,
Gary Powers, échangé contre un de ses espions déjà
détenu à l'Ouest. L'armée de l'air américaine
basera ses premiers Global Hawk là où elle déploie
aujourd'hui ses U2 modernisés encore en service. Signe des temps
: elle envisage de relancer les chaînes de fabrication des U2.
Jacques Isnard (Le Monde 31 mai 2002)
"LE MONDE" 8 mars 2003
Le Pentagone veut expérimenter et produire
des mini-bombes nucléaires
Les Etats-Unis ont prévu de consacrer 21 millions de dollars (autant
d'euros), dans leur budget 2003-2004, à concevoir une nouvelle génération
d'armes nucléaires suffisamment miniaturisées pour pénétrer
à l'intérieur de bunkers enterrés qui abriteraient
des postes de commandement ou des matériels sensibles.
Everet Beckner, directeur adjoint de l'administration fédérale
pour la sécurité nucléaire, en a informé le
Congrès, le jour même où le Sénat ratifiait,
à l'unanimité, le traité de désarmement, signé
en mai 2002, qui réduit quasiment des deux tiers les arsenaux stratégiques
(missiles nucléaires à longue portée) des Etats-Unis
et de la Russie.
Le projet de Washington consiste à développer et à
expérimenter la "géométrie" de cette future
arme ("robust nuclear earth penetrator") pour qu'elle perce
des couches de pierre, de rochers et de béton avant d'exploser à
l'intérieur de l'objectif.
De telles munitions nucléaires sont autrement appelées "mini-nukes"
et elles se différencient des actuelles bombes B83 ou B61 en
ce sens que ces dernières dégagent une énergie relativement
puissante. La nouvelle "mini-nuke" pourrait délivrer
une énergie inférieure à 1 kilotonne - dans la
gamme dite des hectotonnes - quand la bombe d'Hiroshima était
de 18 kilotonnes.
Une première réunion technique a déjà eu lieu,
le 10 janvier, au Pentagone et il est prévu qu'un séminaire
secret, entre militaires et savants, débattra du sujet en août
à Omaha (Nebraska), au siège même du commandement stratégique
américain.
La mise au point de cette nouvelle génération d'armes nucléaires
requiert, sans doute, qu'elle soit testée en vraie grandeur. Certes,
depuis 1992, les Etats-Unis se sont imposés un moratoire sur ces
expérimentations. Mais, à ce jour, le Congrés a toujours
refusé de ratifier officiellement le traité international
qui interdit les essais nucléaires dans le monde.
Il existe des moyens de réaliser des explosions nucléaires
sinon tout à fait clandestines, du moins "furtives",
c'est-à-dire difficiles à détecter, quand on est une
puissance avancée sur le plan technologique. Ainsi, en dessous d'une
à deux kilotonnes, selon des experts en géologie, on estime
que des expériences peuvent être menées en violation
avec le traité international. Il suffit de les pratiquer dans des
milieux du sous-sol, comme du granit, des alluvions ou des dépôts
salins, qui en atténueraient les effets. Dans ces conditions, les
méthodes actuellement connues ne seraient pas suffisamment fiables
pour détecter de tels essais.
Le cas des Etats-Unis a ceci de paradoxal, en la circonstance, que, par
ailleurs, l'administration de George Bush entend lutter, y compris par la
menace de l'emploi de la force, contre des pays qu'elle accuse de contribuer
à la prolifération nucléaire mondiale.
Jacques Isnard
Des débris de bombes
à fragmentation près d'Al-Hilla
LE COMITÉ international de la
Croix-Rouge (CICR) s'interroge,
après les bombardements meurtriers
d'un village proche d'Al-
Hilla, à 80 km au sud de Bagdad,
sur la nature des munitions utilisées
par les Américains. Sur les
lieux mêmes du drame, des
témoins, dont un envoyé spécial
de l'AFP, rapportent avoir découvert
des débris de ce qui semble
être des bombes à fragmentation,
associées à de petits parachutes
qui ralentissent leur descente.
En 1991, lors de la première
guerre du Golfe, puis en 1999, au
Kosovo, et, plus récemment, en
Afghanistan, les Américains ont
largué de telles munitions qui portent
le nom de Cluster Bombs et qui
existent en plusieurs versions.
Les bombes à fragmentation
peuvent être lancées notamment
par des F-16, des B-52, des A-10,
des AC-130 Spectre ou Spooky,
voire par des Tornado GR4 ou des
Harrier GR7 britanniques. Plusieurs
associations outre-Atlantique
et outre-Manche ont demandé
qu'elles ne soient pas utilisées
en Irak, s'attirant la réponse qu'elles
font un armement « efficace ».
La Cluster Bomb est une bombe
qui disperse, à l'impact ou en
approche du sol, des mini-munitions
explosives de 12 cm de long
et 6 cm de diamètre. Soit la taille
équivalente à une canette de bière.
A titre d'exemple, la CBU-87 et
la CBU-10, d'un poids de 400 kg,
emportent 202 mini-bombes à
fragmentation contenues dans de
petits cylindres jaunes. Ces bombes
freinées par parachute éclatent
au choc de l'impact ou elles
s'ouvrent au-dessus du sol pour
libérer, sans une extrême précision,
des mini-bombes qui vont se
casser en des centaines de fragments
et recouvrir ainsi une large
superficie de quelques hectares.
Le coût d'une CBU-103 est estimé,
dit-on, à environ 22.000 euros.
L'emploi de ces armes a été interdit
par les conventions internationales
dans le cas où il est à destination
anti-personnel et est alors assimilé
à une mine, prohibée il y a
quatre ans par le traité d'Ottawa.
En revanche, les Cluster Bombs
anti-matériel (blindés, véhicules
divers, pièces d'artillerie, blockauss,
pistes d'aviation, etc.) sont
restées en dotation dans les
armées. Or, elles sont dangereuses
puisque 10 % d'entre elles n'explosent
pas au sol, et elles constituent
donc des armes mortelles pour des
civils, notamment pour les
enfants, qui viendraient à les manipuler
après les combats.
Au Koweït, entre la fin de la première
guerre du Golfe, en février
1991, et décembre 2002, quand
une campagne de dépollution fut
terminée, on a dénombré plus
d'un millier de blessés à cause de
ces munitions. En 2002, les experts
koweïtiens parlaient de 1 610 blessés
depuis février 1991. Au total,
les Américains ont largué quelque
62 000 bombes à fragmentation
contre l'armée de Saddam Hussein,
au Koweït et en Irak.
Lors de la guerre de l'OTAN, au
Kosovo, en 1999, les Américains
ont lancé des Cluster Bombs. Ils ont
réédité leurs largages en Afghanistan
où, selon l'organisation
Human Rights Watch, basée à
New York, quelque 1 200 d'entre
elles ont été jetées et ont libéré
240 000 mini-bombes. On évalue à
12 400 celles qui n'ont pas explosé
à l'impact et qui, aujourd'hui encore,
représentent un grave péril.
Jacques Isnard "Le Monde" 3 avril 2003
retour vers sommaire
histoire
retour vers page
d'accueil