"Si le dollar reste la monnaie de référence dans
les réserves de change des pays, l'euro voit sa part grandir. (...)
la part de l'euro dans les réserves de change (des banques centrales)
s'est accrue graduellement, pour passer à 18,7 % en 2002 contre
16,4 % en 2001 et 15,9 % en 2000. (...) Dans ces réserves,
l'euro n'a toutefois pas supplanté le dollar en tant que monnaie
de réserve, puisque le billet vert (le dollar) représentait
encore, à fin 2002, 64,5 % des réserves mondiales, même
si sa part s'est amenuisée puisqu'elle était de 67,5 %
en 2001 comme en 2000. (...)
Dans l'ensemble des réserves mondiales des banques centrales, le
yen quant à lui ne représentait fin 2002 que 4,5 %,
contre 4,8 % en 2001 et 5,2 % en 2000.
Les deux principales devises mondiales, l'euro et le dollar, réagissent
comme si elles étaient placées l'une face à l'autre
dans une balance. Celle-ci penche actuellement du côté de l'euro,
qui enregistre régulièrement de nouveaux records. Mardi 6
janvier, l'euro a atteint 1,2813 dollar, au plus haut depuis
sa création en janvier 1999. (...)
"Les économistes se sont inquiétés publiquement,
à l'instar de Jean-Philippe Cotis, chef économiste de l'OCDE,
qui estimait fin décembre que l'euro entrait dans une "zone
dangereuse". Il craint que la hausse de la monnaie unique, pénalisant
les exportations européennes, ne sape la reprise. Les experts estiment
qu'une hausse de 10 % de l'euro coûte environ 1 point
de croissance à la zone euro. (...)
Les Européens doivent trouver un juste équilibre pour la valeur
de leur monnaie. L'euro fort réduit le coût des importations
d'un pays comme la Belgique - notamment en énergie - et pénalise
peu ses exportations qui se font avant tout dans la zone euro, explique
le ministre des finances belge Didier Reynders. Toutefois, une hausse excessive
pénalise les pays comme la France et l'Allemagne, qui ont des champions
mondiaux comme Airbus, ou l'Italie, qui a un tissu de PME fort exposé
à la concurrence mondiale, notamment chinoise. (...)
Toutefois, à moins d'un an de l'élection présidentielle,
la glissade du billet vert, qui réjouit les industriels américains,
est un atout supplémentaire pour le camp républicain.
extraits d'articles page 2 du Monde daté du 8 janvier 2004
Inquiètude
: vers l'effondrement des finances américaines ? lire extraits éditorial
du quotidien financier de Lausanne l'Agefi. 24 février 2004