À l'occasion du 40e anniversaire de la conquête des Territoires
palestiniens par Israël, l'Office de coordination de l'ONU pour les
affaires humanitaires (Ocha) publie un rapport mettant en doute la possibilité
d'une solution à deux États.
(...) selon ce rapport, les colonies construites par Israël en
Cisjordanie, les restrictions de circulation imposées aux Palestiniens
qu'elles engendrent et la présence de zones militaires ont totalement
morcelé la Cisjordanie.
Présentées d'abord comme un impératif sécuritaire,
puis comme une arme de négociation par l'ancien premier ministre
Ariel Sharon, les colonies ont en réalité conduit à
l'engloutissement de la Cisjordanie par Israël. (...)La croissance
de la population israélienne dans les Territoires est trois fois
supérieure au développement de la population au sein de l'État
hébreu. L'Ocha rappelle que les colonies sont illégales au
regard du droit international.
Les Territoires palestiniens comptent 161 colonies juives et 96 implantations
sauvages. Des barrages interdisent l'accès des Palestiniens aux routes
qui desservent les colonies. Celles-ci se sont transformées en des
corridors, réservés aux colons et reliant les implantations
au territoire israélien. « Les Palestiniens sont désormais
obligés de se déplacer d'une enclave à l'autre en utilisant
un réseau de barrages militaires, de routes et de tunnels qui leur
sont réservés », relève le document.
Les autorités israéliennes peuvent fermer ces points d'accès
à volonté. Cela compromet la contiguïté territoriale
de l'État palestinien, prévue dans la feuille de route, le
dernier plan de paix international resté lettre morte.
Si l'on additionne les zones militaires israéliennes, les colonies,
les réserves naturelles, les routes et les terres grignotées
par la construction de la barrière de séparation israélienne,
il ne reste pas plus de 60 % de la Cisjordanie aux Palestiniens, selon
les calculs de l'Ocha. De surcroît, celle-ci est morcelée en
neuf poches. « Le développement des colonies et des
infrastructures israéliennes empêche le développement
d'une économie palestinienne jusqu'alors dynamique en Cisjordanie »,
écrit l'Ocha. (...)
P. Saint-.Paul, correspondant du FIGARO à Jérusalem.
Extraits de l'article publié le 02 juin 2007 dans le Figaro
Grâce à une colonisation ciblée, Israël étend
son emprise sur Jérusalem-Est
L'organisation Ateret Cohanim est vouée au rachat des maisons
palestiniennes en faveur des colons juifs.
SOUS les airs paisibles de la vieille ville se joue le sort de la bataille
pour judaïser Jérusalem. Depuis sa création en 1978,
Ateret Cohanim, une organisation juive s'étant fixé pour mission
de coloniser Jérusalem-Est, a fait l'acquisition de plusieurs dizaines
de maisons dans la partie arabe de la vieille ville. Elle y a installé
environ 200 familles de colons juifs et des yeshivas, les écoles
d'étude de la Torah. « Il n'y a que deux sortes de maisons
dans la vieille ville de Jérusalem, lance très sérieusement
Daniel Louria, directeur d'Ateret Cohanim. Les maisons juives et celles
qui vont le devenir. »
Quelque 800 colons y cohabitent tant bien que mal avec leurs voisins
palestiniens. Ils se sont construit une véritable cité fortifiée,
protégée par des barbelés, sur les toits de la vieille
ville. Les enfants juifs y jouent dans des bacs à sable et des toboggans,
d'où ils peuvent observer l'agitation des ruelles commerçantes
en contrebas, à travers des grilles d'aération. Yuval habite
l'appartement voisin de celui qu'a acquis l'ancien premier ministre Ariel
Sharon dans les années 1980. Il reste toujours sur ses gardes. « Avec
nos voisins arabes, les Qawasmeh, ce n'est pas l'amour fou, explique
Yuval. L'important, c'est qu'ils comprennent qu'ils sont ici chez nous.
Nous gardons toujours un oeil sur eux. »
(...)
Vendre une maison arabe à un Juif est considéré comme
un acte de haute trahison par l'Autorité palestinienne. Cela n'empêche
pas Ateret Cohanim de mettre la main légalement sur les propriétés
des Arabes. Les transactions se font dans la plus grande discrétion.
« Évidemment, la plupart du temps, nous utilisons un
homme de paille arabe, explique Louria. J'offre 20 000 dollars
de commission à Moustapha, pour acheter la maison de Mahmoud. Après
la transaction, il nous remet les titres de propriété. Parfois,
je vais voir directement Mahmoud et je lui dis : tu veux ouvrir un
hôtel à Manhattan, envoyer tes enfants à l'Université
Columbia ? On peut t'aider, si tu vends. »
L'essentiel des fonds utilisés pour acheter des maisons dans
la vieille ville est envoyé par de riches donateurs, pour la plupart
installés aux États-Unis. Le plus célèbre est
le milliardaire américain Irving Moskowitz, qui possède plusieurs
immeubles à Jérusalem-Est. Les « donateurs »
restent le plus souvent propriétaires en titre des maisons achetées
par l'intermédiaire d'Ateret Cohanim, mais ils s'engagent à
louer les lieux à des colons sélectionnés par l'organisation
à un tarif préférentiel.
Ateret Cohanim connaît l'histoire de chaque maison dans la vieille
ville. Ainsi que l'histoire de chaque famille palestinienne, pour exploiter
la moindre faiblesse. Daniel Louria a appris le cadastre par coeur. Rien
ne le contrarie davantage que d'évoquer les nombreuses propriétés
de l'Église grecque orthodoxe dans la vieille ville. Il n'ira cependant
pas jusqu'à avouer qu'Ateret Cohanim a fait l'acquisition des hôtels
Impérial et Petra, situés porte de Jaffa et dont la vente
par le patriarche grec orthodoxe, il y a deux ans, avait fait grand bruit.
« Je peux juste vous dire que les bâtiments sont entre
les mains de propriétaires juifs », lâche-t-il
tout sourire.
La politique de la tache d'huile
Les colons bénéficient aussi de l'aide des autorités
israéliennes. Quelque 300 caméras et 120 gardes
assurent jour et nuit la sécurité des habitants juifs de la
vieille ville, aux frais du gouvernement. Cependant, Ateret Cohanim estime
que la meilleure garantie de sécurité est d'augmenter le nombre
de Juifs vivant dans la vieille ville.
La mairie de Jérusalem soutient les colons. « Normalement,
il est interdit de construire dans la vieille ville, mais le conseil municipal
vient d'approuver la construction d'un ensemble de logements pour les colons,
affirme Meir Margalit, du Comité israélien contre les destructions
de maisons. La municipalité a changé le plan d'occupation
des sols pour eux. Depuis 1967, environ 14 000 structures ont
été détruites dans la vieille ville. Mais les bulldozers
ne viennent jamais pour les maisons des colons, même lorsqu'elles
sont illégales. »
Ateret Cohanim pratique la politique de la tache d'huile. Les colons
s'installent dans des maisons éparpillées dans le quartier
arabe, puis s'étendent en prenant peu à peu possession de
tout un immeuble, puis d'appartements dans les bâtiments voisins.
« Les taches d'huile vont s'étendre, puis se rejoindre
entre elles, explique Louria. Pour l'instant, les Juifs ne sont que
3 800 dans la vieille ville sur 32 000 habitants. Mais, grâce
à nous, il n'est déjà plus question de restituer la
vieille ville aux Arabes. »
Épaulée par deux autres organisations de colons religieux,
Ateret Cohanim étend aussi ses activités en dehors des murailles
de la vieille ville. Ces organisations installent des familles juives dans
des complexes fortifiés situés dans les quartiers arabes,
de façon à pouvoir un jour relier entre elles toutes les colonies
qui ceinturent la partie orientale de la ville. Confiscations, récupérations
d'anciens biens juifs... presque tous les coups sont permis. (...)
PATRICK SAINT-PAUL. correspondant du FIGARO à Jérusalem.
extrait de l'article publié le 02 juin 2007 dans Le Figaro
D'innombrables interdits pour les Palestiniens
Voici la liste des interdictions concernant les Palestiniens, selon une
étude de l'Office des Nations unies pour la coordination des affaires
humanitaires (OCHA).
Interdictions permanentes :
- les Palestiniens de la bande de Gaza ne peuvent demeurer en Cisjordanie
;
- les Palestiniens n'ont pas le droit d'entrer dans Jérusalem-Est
;
- ceux de Cisjordanie ne peuvent pas entrer dans Gaza par le point de contrôle
d'Erez ;
- ils ne peuvent pas se rendre dans la vallée du Jourdain ;
- ils ont l'interdiction d'aller dans les villages, les terres, les villes
et les alentours de la zone (seam line) située entre le mur
de séparation et la "ligne verte" ;
- ils n'ont pas le droit d'entrer dans les colonies (même si leurs
terres sont à l'intérieur de la zone colonisée) ;
- ils n'ont pas le droit d'entrer en voiture à Naplouse ;
- les Palestiniens résidant à Jérusalem ne peuvent
pas aller en zone A (dans les villes palestiniennes de Cisjordanie) ;
- ceux de la bande de Gaza ont l'interdiction d'entrer en Cisjordanie par
le check-point d'Allenby (frontière jordanienne) ;
- ils ne sont pas autorisés à partir à l'étranger
par l'aéroport Ben-Gourion ;
- les enfants de moins de 16 ans n'ont pas le droit de quitter Naplouse
sans un certificat de naissance (original) et sans être accompagnés
par leurs parents ;
- ceux qui ont des permis pour entrer en Israël ne peuvent le faire
par les mêmes points de contrôle que les Israéliens et
les touristes ;
- les résidents de Gaza ne peuvent pas s'installer en Cisjordanie
;
- les résidents de Cisjordanie n'ont pas le droit de s'établir
dans la vallée du Jourdain, ni dans les communautés de la
zone proche de la "ligne verte" ;
- les Palestiniens ne sont pas autorisés à transporter des
marchandises entre les différents check-points de Cisjordanie.
Assignation à résidence :
- les résidents de certaines localités de Cisjordanie n'ont
pas le droit de voyager dans le reste de la Cisjordanie ;
- les personnes d'un certain groupe d'âge (essentiellement les hommes
de moins de 30, 35 ou 40 ans, suivant les niveaux d'alerte) n'ont pas le
droit de quitter les zones où ils habitent - en particulier Naplouse
et d'autres villes du nord de la Cisjordanie ;
Points de contrôle et barrières :
- en janvier, on comptait 75 points de contrôle gardés en Cisjordanie
;
- il y a en moyenne quelque 150 check-points mobiles ;
- il y a 446 obstacles placés entre les routes et les villages (cubes
de béton, murs de terre, 88 grillages en fer), et 74 km de barrières
le long des routes principales ;
- il y a 83 portes en fer le long du mur de séparation, coupant les
propriétaires de leurs terres. Seulement 25 d'entre elles sont ouvertes
de temps en temps.
LE MONDE
Article paru dans l'édition du 06.06.07
Une agence des Nations unies doute de la possibilité d'un Etat
palestinien
(...)
A l'occasion du 40e anniversaire de la guerre des Six-Jours (1967), deux
rapports, le premier d'Amnesty International et le second de l'office de
coordination de l'ONU pour les affaires humanitaires (OCHA), illustrent,
faits à l'appui, que l'emprise d'Israël sur la Cisjordanie est
telle que la création d'un Etat viable et continu n'est plus qu'une
fiction. En effet, selon le rapport auquel OCHA met la dernière main,
parce qu'ils sont occupés par des colons, par l'armée ou décrétés
réserves naturelles, 45,47 % des 5 600 km2 que compte la Cisjordanie
sont soit interdits d'accès, soit soumis à un régime
de permis pour les Palestiniens. Selon le rapport, le taux de croissance
des colonies israéliennes est de 5,5 % par an, "soit l'équivalent
de deux bus entiers qui, chaque jour, s'ajoutent aux 450 000 personnes déjà
installées, c'est-à-dire trois fois la croissance naturelle
de l'Etat juif".
Les chances d'une inversion de tendance ou d'un démantèlement
des implantations apparaissent illusoires. Ce qui signifie que les perspectives
de la création d'un Etat palestinien comme le président George
Bush en avait exprimé la "vision" le 24 juin 2002, et comme
ne cessent de le répéter les autorités israéliennes,
relève de plus en plus d'une chimère.
En cela le rapport d'OCHA est on ne peut plus instructif. Il révèle
tous les détails de la façon dont l'Etat juif fait main basse
sur la Cisjordanie, la tronçonnant en une quinzaine de cantons desquels
il est pratiquement impossible de sortir pour les 2,5 millions d'habitants
qui vivent sur ce territoire. (...)
Le constat d'Amnesty International est tout aussi accablant. Dans un rapport
de 45 pages intitulé "Supporter l'occupation", l'organisation
internationale dénonce "les violations répétées
pendant presque quarante ans des lois internationales que les légitimes
préoccupations d'Israël en matière de sécurité
ne justifient pas". Amnesty International passe en revue toutes
les atteintes aux droits de l'homme et le non-respect des conventions internationales.
Pour Malcolm Smart, directeur du programme sur le Moyen-Orient d'Amnesty
International, "le niveau de désespoir, de pauvreté
et d'insécurité alimentaire dans les territoires occupés
a atteint un niveau jamais atteint jusqu'à présent".
"Les restrictions imposées sont disproportionnées
et discriminatoires. Elles sont imposées aux Palestiniens parce qu'ils
sont palestiniens dans le seul bénéfice des colons dont la
présence en Cisjordanie est illégale", souligne
le rapport, pour qui "la charité et l'aide internationale
n'absolvent pas Israël de ses obligations". Le ministère
de la justice a répliqué, affirmant que ce rapport était
"biaisé, immoral, rempli d'erreurs et d'imprécisions
factuelles et légales" et "parle à la légère,
sans leur donner l'importance qu'ils méritent, des besoins sécuritaires
légitimes d'Israël".
Michel Bôle-Richard, correspondant du Monde à Jérusalem
Article paru dans l'édition du Monde du 06.06.07
La conquête inexorable de la Vieille Ville de Jérusalem
par les colons israéliens se poursuit
Pour Ismaïl Mohammed, un petit homme au front plissé par les
soucis, l'Histoire n'en finit pas de bégayer. Ce retraité
d'une agence de tourisme habite un trois-pièces voûté
et décrépit en surplomb du mur des Lamentations et de l'esplanade
des Mosquées. L'une de ces maisonnettes en escalier dont la Vieille
Ville de Jérusalem a le secret, mi-grotte, mi-perchoir. "C'est
là que je suis né et que je vis, avec ma femme, mes cinq enfants
et ma soeur", dit-il.
A la mi-mai, comme chaque année depuis quarante ans, la famille observe
depuis la courette les parades des juifs religieux venus célébrer
la "réunification" de leur "capitale"
aux cris de "Jérusalem est à nous !". (...)
A cette occasion, symbole du début de l'occupation pour les Palestiniens,
Ismaïl Mohammed se remémore toujours la destruction du quartier
des Maghrébins, sur les ruines duquel fut aménagé l'actuel
quartier juif. Plusieurs milliers de musulmans et de chrétiens furent
chassés hors de la Vieille Ville, comme une réplique de l'expulsion
de la communauté juive par la Légion arabe de Transjordanie
en 1948. "Je me souviens toujours du bruit des pelleteuses,
dit Ismaïl Mohammed. A la radio, Moshé Dayan (ministre
de la défense de l'époque) disait qu'il voulait faire la
paix et, sous mes yeux, les maisons de mes voisins étaient rasées."
Le souvenir est d'autant plus douloureux pour le vieil homme que, quarante
ans plus tard, un sort similaire plane sur les siens. Il y a quelques mois,
un appel de la police lui a annoncé que sa présence dans la
maison était illégale dans la mesure où il l'avait
vendue. Stupéfait, Ismaïl a couru au commissariat et reçu
des mains de son chef un acte de vente signé prétendument
de sa main, au bénéfice d'un autre Palestinien. Un faux, accuse-t-il,
avec un collaborateur en guise d'homme de paille.
"Les organisations de colons comme Ateret Cohanim sont familières
de ce genre de machinations, confirme Ziad Al-Hamouri, un avocat de
Jérusalem. Elles tablent sur la complaisance de certains juges,
sur les tours de passe-passe qu'autorise la loi des Absents (un texte
de 1950 qui place sous la tutelle de l'Etat tous les biens dont les propriétaires
ont fui durant la première guerre israélo-arabe en 1948) ou
sur le fait que leurs victimes n'ont pas les moyens de supporter le coût
d'une procédure judiciaire à rallonge."
"NOUS ACHETONS TOUT"
Avec sa pension de 1 600 shekels (300 euros) et les sept personnes placées
sous sa charge, Ismaïl Mohammed sait déjà qu'il ne pourra
pas tenir longtemps. "Les Israéliens veulent que Jérusalem
soit unifiée, mais ils veulent surtout qu'elle ne soit peuplée
que de juifs. La célébration de la victoire de 1967 équivaut
à la célébration d'un vol. Jérusalem n'appartient
pas aux Israéliens. Elle appartient aux trois religions. Celui qui
refuse cette évidence pousse les peuples à la guerre."
(...)
les agents d' "Nous achetons, nous achetons partout, plastronne
Arieh King, l'un de ces discrets limiers (de l'organisation de colons Ateret
Cohanim ) qui traquent tous les jours de nouvelles proies dans les ruelles
du quartier musulman. Si j'avais de l'argent à volonté,
je pourrais changer la démographie de la Vieille Ville en un clin
d'oeil. L'objectif est d'empêcher la création d'un Etat palestinien
avec Jérusalem pour capitale."(...)
Benjamin Barthe, correspondance de Jérusalem pour Le Monde, publiée
le 6 juin 07
Des Israéliens construisent une centaine de logements en Cisjordanie
Une organisation de colons israéliens est en train de construire
une centaine de logements en Cisjordanie malgré les engagements pris
par le premier ministre, Ehoud Olmert, auprès des Etats-Unis et de
la Jordanie, selon des déclarations de la radio militaire et d'un
chef des colons, mercredi 6 juin.
Une trentaine de logements ont déjà été construits
dans le colonie d'Alon, près de la mer Morte, et une douzaine dans
l'implantation de Yakir, dans le nord de la Cisjordanie. "Nous construisons
comme en Israël, il s'agit de terrains privés détenus
par des entrepreneurs qui ont obtenu des permis de construire",
a déclaré à la radio Bentzvi Liberman, le chef du lobby
des colons en Cisjordanie.
L'Autorité palestinienne a condamné "la poursuite
de la politique israélienne de colonisation qui viole les lois internationales
et sape les efforts déployés pour relancer le processus de
paix", selon le négociateur palestinien en chef, Saëb
Erakat. ­p; (avec AFP)
autres documents :