La question palestinienne
(repris en grande partie de "histoire Terminales" sous
la direction de Jacques Marseille. Nathan 1998)
Voir sur votre livre le dossier pages 136 et 137
A L'échec de la partition en 1948
Berceau du peuple juif avant sa dispersion (commencée dès
l'Antiquité et appelée la "Diaspora"*), la Palestine
est l'objet d'une colonisation par le mouvement sioniste* depuis la fin
du XIX° siècle. La déclaration Balfour de 1917, qui se
prononce pour « un foyer national juif », encourage le mouvement
de retour. L'immigration prend une considérable ampleur après
la Shoah*. Détentrice d'un mandat* sur la Palestine depuis 1919,
la Grande-Bretagne est écartelée entre les pressions du monde
arabe qui réclame l'arrêt de l'invasion juive et les mouvements
armés juifs qui luttent contre l'occupation britannique. Londres
s'en remet à l'ONU qui décide, en novembre 1947, la division
de la Palestine entre un État juif et un État arabe. (voir
carte doc 2 p 136)
La guerre de 1948 marque le début du problème palestinien.
La proclamation de l'État d'Israël par Ben Gourion, le 14 mai
1948, entraîne l'intervention des armées de la Ligue arabe.
À la fin des combats, en janvier 1949, la surface de l'État
d'Israël dépasse de 40 % l'espace prévu dans le plan
de partage. Des milliers de Palestiniens se réfugient dans les pays
voisins, où ils sont désormais réduits à vivre
dans des camps. (voir carte 3 page 136)
B Cinquante années d'affrontements
Trois autres guerres ponctuent la rivalité entre Israéliens
et Arabes. En 1956, Israël attaque l'Égypte par surprise. En
1967, à la suite de la guerre
des Six Jours, Israël occupe le Sinaï, la Cisjordanie et Gaza,
le plateau du Golan pris à la Syrie, et proclame l'annexion de Jérusalem
(voir carte 3 page 136). En 1973, attaqué par l'Égypte, Israël
vacille un instant avant de rétablir la situation (guerre
d'octobre 1973) .
L'échec des armées arabes pousse les Palestiniens à
organiser leur propre résistance. En 1964, les différents
mouvements se regroupent dans l'OLP, l'Organisation de libération
de la Palestine, dont la direction échoit à Yasser Arafat.
Mais la charte de l'OLP, qui fixe comme objectif la destruction de l'État
d'Israël,et le recours au terrorisme réduisent l'audience des
fedayins*. En 1970, le roi Hussein de Jordanie chasse les combattants palestiniens
qui se réfugient au Liban et, en 1978, l'Égypte signe une
paix séparée avec Israël en échange de la restitution
du Sinaï. Mais Israël refuse jusqu'à aujourd'hui d'appliquer
la résolution 242 du Conseil de sécurité de l'ONU demandant
la restitution des territoires occupés depuis 1967. Israël entreprend
au contraire une politique de colonisation progesssive de ces territoires.
C Une paix impossible ?
L'impasse conduit les deux protagonistes à évoluer.
En intervenant à deux reprises au Sud-Liban, en 1978 et surtout
en 1982, Israël suscite une forte réprobation internationale
sans mettre fin aux harcèlements sur sa frontière Nord. Yasser
Arafat, contraint de quitter Beyrouth et de se réfugier en Tunisie,
évolue progressivement vers une solution politique. En 1988, il déclare
caduque la charte de l'OLP et proclame la création d'un État
palestinien limité à la Cisjordanie, à Gaza et à
Jérusalem, reconnaissance implicite de l'État d'Israël.
La première Intifada et la fin de la guerre froide accélèrent
le processus.
Déclenchée fin 1987, la première «guerre des
pierres », ou Intifada, pousse un nombre croissant d'israéliens
à souhaiter «échanger les territoires occupés
contre la paix ». La menace des missiles irakiens lors de la guerre
du Golfe et l'hégémonie américaine permettent à
Washington d'engager un processus de paix. En 1993, les accords d'Oslo
comportent la reconnaissance mutuelle des deux parties, symbolisée
par la poignée de mains historique entre le premier ministre israélien
Yitzhak Rabin et Yasser Arafat (voir photo 7 page 137), et un accord intérimaire
de 5 ans prévoyant une cession partielle des territoires occupés
à l'autorité* palestinienne présidée par Arafat.
(voir carte 6 page 137)
Le processus de paix reste cependant fragile.
L'assassinat de Rabin par un intégriste* juif, les attentats perpétrés
par les islamistes du mouvement Hamas, la mauvaise volonté du Premier
ministre israélien Netanyahou et la poursuite des implantations juives
dans les territoires occupés suscitent de graves inquiétudes,
d'autant que les accords provisoires ne règlent pas deux questions
essentielles : le statut de Jérusalem et le sort des réfugiés
palestiniens.
La seconde intifada et la nouvelle impasse
28 septembre 2000 - Le chef du Likoud, parti israélien d'extrême
droite, Ariel Sharon, se rend sur l'esplanade des Mosquées à
Jérusalem. Le lendemain, cette visite, considérée comme
un provocation par les Palestiniens, provoque les premiers heurts, les premières
victimes et le début de la seconde intifada. La répression
militaire des manifestants intensifie les actes de résistance des
Palestiniens à l'occupation et développe une vague d'attentats
suicides en territoire israélien. Attentats auquels répliquent
des opérations militaires israéliennes d'une ampleur grandissante
dans les territoires occupés. Armes lourdes, tanks et avions de combat
sont utilisés sur les villes palestiniennes. Devenu chef du gouvernement,
Ariel Sharon, systématise cette politique de répression avec
le soutien de l'administration Bush.
voir
une carte des territoires palestiniens au 15 janvier 2000
lire article sur le documentaire
de Charles Enderlein sur l'échec des négocciations israélo-palestiniennes
Vocabulaire
La Diaspora : mot grec signifiant "dispersion". Elle désigne
l'ensemble des communautés juives hors de la Palestine. La Diaspora
a commencé au IX° siècle avant J.C., elle s'est accentuée
après la chute de Samarie (-721 avant J.C.) et surtout après
l'exil à Babylone (-587 avant J.C.) et la chute de Jérusalem
(70 après J.C.). (d'après petit Robert 2)
Sionisme : ce mot a pour origine Sion, le nom d'une colline de Jérusalem.
Il désigne un mouvement politique et idéologique apparu en
Europe au XIX° siècle. Son principal théoricien étaot
Theodor Herl (1860-1904), auteur de L'État juif (1895). Le
sionisme affirme le droit des Juifs (de la Diaspora) au retour en Palestine.
Les sionistes organisent l'immigration juive dans l'entre-deux-guerres et
proclament la naissance de l'État d'Israël en 1948.
la Shoah :terme hébreu désignant le génocide de plus
de cinq millions de Juifs par les nazis pendant la seconde guerre mondiale.
Mandat : régime provisoire de tutelle confié à la France
ou à la Grande Bretagne au lendemain de la première guerre
mondiale. Ainsi la France avait reçu un mandat sur la Syrie et le
Liban et la Grande Bretagne sur la Palestine, l'actuel Jordanie et Irak.
Fedayin : combattant palestinien.
Autorité palestinienne : nom de l'État palestinien en formation
comprenant Gaza et des villes de Cisjordanie.
Intégrisme : Désigne les mouvements religieux les plus conservateurs
au nom de la tradition.
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