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Socialisme et mouvement ouvrier au XIX° siècle.
Le spectacle de la misère et l'exploitation sociale engendrées
par la révolution industrielle vont pousser des penseurs à
critiquer l'organisation économique et sociale. Ils veulent rendre
la société plus juste et le système économique
plus efficace en faisant passer les intérêts de la société
avant les intérêts privés. Ces penseurs sont appelés
socialistes. Parallèlement, la dureté de la
condition ouvrière développe chez les ouvriers des formes
variées de résistance. Mais privés de droits, ils eurent
beaucoup de mal à améliorer leur sort.
1. Le socialisme
La théorie socialiste qui aura le plus d'influence est celle de l'Allemand
Karl Marx (1818-1883). Ses ouvrages les plus célèbres
sont le "manifeste du parti communiste" paru en 1848 et "le
capital" paru en 1867. Selon Marx l'histoire n'est que le résultat
de la lutte entre les classes sociales, de la lutte entre ceux qui ont et
ceux qui n'ont pas. Au XIX° siècle, cette lutte oppose la bourgeoisie
aux ouvriers (le prolétariat). La bourgeoisie possède les
moyens de production et les fait mettre en oeuvre par les ouvriers. Mais
elle les paye le moins possible pour réaliser le plus de profit.
Le pouvoir d'achat des ouvriers est donc faible, aussi tous les objets produits
ne pourront être vendus. D'où des crises périodiques
de surproduction.. Ainsi, dans le cadre du capitalisme, tous les besoins
humains ne peuvent être satisfaits malgré la puissance des
moyens techniques de production. Pour Marx les travailleurs doivent se regrouper
et former des partis de classe pour renverser la bourgeoisie et le système
capitaliste par une révolution. Le prolétariat arrivé
au pouvoir collectivisera les moyens de production. La production pourra
alors grandir sans entrave et atteindre progressivement l'abondance économique.
les inégalités sociales auront disparu : ce sera le "communisme".
Cette théorie s'imposera dans le mouvement ouvrier après 187O.
Le français Pierre-Joseph Proudhon développera un autre théorie
socialiste, l'anarchisme. Les anarchistes actifs dans les syndicats se proposent
par la grève générale de renverser l'État et
le capitalisme et de les remplacer par une libre fédération
de producteurs. Les anarchistes, hostiles à toute organisation, tenteront
à la fin du XIX°s d'imposer leurs idées par des attentats.
2. le mouvement ouvrier
On appelle mouvement ouvrier, l'ensemble des actions des ouvriers pour améliorer
leur sort.
Jusque vers 1860, privés de moyens légaux de défense,
les nombreuses luttes ouvrières ne purent empêcher une profonde
dégradation de leur condition.
Après 1860, les syndicats sont d'abord tolérés puis
deviennent légaux. Les luttes ouvrières vont être stimulées
par la Première internationale fondée par Marx en 1864. Le
mouvement ouvrier s'organise alors selon deux formes parallèles et
souvent liées entre elles :
1. les syndicats, qui sont une organisation des travailleurs
d'un même métier pour défendre et améliorer leurs
conditions matérielles de vie et de travail. (La C.G.T. en France,
fondée en 1895, où l'influence anarchiste restera longtemps
importante)
2. Les partis ouvriers ou socialistes, qui sont des organisation
ayant pour but de rendre la société plus juste, plus égalitaire
en influant sur le pouvoir politique. Les partis ouvriers s'inspirent le
plus souvent du marxisme. Ils deviennent des forces importantes dans tous
les pays industriels. (En France, la S.F.I.O. fondée en 19O5 et dirigée
par Jean Jaurès). Ces partis cherchent à s'aider de pays
à pays, c'est le but de "l'internationale" fondée
en 1889 à Paris).
Au début du XX° siècle, dans les partis comme dans les
syndicats, les militants sont souvent divisés sur la stratégie
à suivre. La plupart constatant que grâce aux luttes, la condition
ouvrière s'est améliorée, pensent que le capitalisme
peut évoluer graduellement par des réformes vers un système
plus juste : c'est le courant réformiste.
D'autres au contraire, comme le russe Lénine pensent que seule la
révolution pourra durablement supprimer les inégalités
et conduire à une société communiste. C'est le courant
révolutionnaire.
Ainsi le mouvement ouvrier a constitué un donnée importante
de l'histoire intérieure de tous les États industriels au
XIX° siècle. Son influence est forte dans les années
précédant 1914, et les ouvriers européens attachés
à la paix espèrent que leur internationalisme saura empêcher
la guerre .
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