Discours de François Mitterrand, ministre de l'intérieur
du gouvernement de Piere Mendes-France, à l'Assemblée nationale.
12 novembre 1954.
"Voilà donc qu'un peu partout, d'un seul coup, se répand
le bruit que l'Algérie est à feu et à sang.
De même que le Maroc et la Tunisie ont connu ce phénomène
du terrorisme individuel dans les villes et les campagnes faut-il que l'Algérie
ferme la boucle de cette ceinture du monde en révolte depuis quinze
ans contre les nations qui prétendaient les tenir en tutelle I?
Eh bien ! non, cela ne sera pas, parce qu'il se trouve que l'Algérie,
c'est la France, parce qu'il se trouve que les départements de l'Algérie
sont des départements de la République française.
Des Flandres jusqu'au Congo, S'il y a quelque différence dans l'application
de nos lois, partout la loi s'impose et cette loi est la loi française
; c'est celle que vous votez parce qu'il n'y a qu'un seul Parlement et qu'une
seule nation dans les territoires d'outre-mer comme dans les départements
d'Algérie comme dans la métropole (... )
En l'espace de trois jours, seize compagnies républicaines de sécurité
ont été transportées en Algérie, ce qui a porté
à vingt le nombre total de ces compagnies sur le territoire algérien.
En trois jours tout a été mis en place. On a dit: est-ce pour
maintenir l'ordre,? Non pas seulement. Mais pour affirmer la force française
et marquer notre volonté. (...) "