Citoyen, république et démocratie : voir le
résumé complété :
les symboles de la république
des informations très détaillées sur le
site "junior" du président de la République
dont plusieurs documents de cette page sont repris : http://www.elysee.fr/junior/instit/instit3_htm)
En 1792, à la suite de la déclaration de guerre du Roi
à l'Autriche, un officier français en poste à Strasbourg,
Rouget de Lisle compose, dans la nuit du 25 au 26 avril, chez Dietrich,
le maire de la ville, le "Chant de guerre pour l'armée du Rhin".
Ce chant est repris par les fédérés de Marseille participant
à l'insurrection des Tuileries le 10 août 1792. Son succès
est tel qu'il est déclaré chant national le 14 juillet 1795.
La IIIème République (1879) en fait un hymne national
1er couplet
Allons enfants de la Patrie,
Le jour de gloire est arrivé !
Contre nous de la tyrannie,
L'étendard sanglant est levé, (bis)
Entendez-vous dans les campagnes
Mugir ces féroces soldats ?
Ils viennent jusque dans vos bras
Egorger vos fils et vos compagnes !
Refrain
Aux armes, citoyens,
Formez vos bataillons,
Marchons, marchons !
Qu'un sang impur
Abreuve nos sillons !
2
Que veut cette horde d'esclaves,
De traîtres, de rois conjurés ?
Pour qui ces ignobles entraves,
Ces fers dès longtemps préparés ? (bis)
Français, pour nous, ah ! quel outrage
Quels transports il doit exciter !
C'est nous qu'on ose méditer
De rendre à l'antique esclavage !
3
Quoi ! des cohortes étrangères
Feraient la loi dans nos foyers !
Quoi ! ces phalanges mercenaires
Terrasseraient nos fiers guerriers ! (bis)
Grand Dieu ! par des mains enchaînées
Nos fronts sous le joug se ploieraient
De vils despotes deviendraient
Les maîtres de nos destinées !
4
Tremblez, tyrans et vous perfides
L'opprobre de tous les partis,
Tremblez ! vos projets parricides
Vont enfin recevoir leurs prix ! (bis)
Tout est soldat pour vous combattre,
S'ils tombent, nos jeunes héros,
La terre en produit de nouveaux,
Contre vous tout prêts à se battre !
5
Français, en guerriers magnanimes,
Portez ou retenez vos coups !
Epargnez ces tristes victimes,
A regret s'armant contre nous. (bis)
Mais ces despotes sanguinaires,
Mais ces complices de Bouillé,
Tous ces tigres qui, sans pitié,
Déchirent le sein de leur mère !
6
Amour sacré de la Patrie,
Conduis, soutiens nos bras vengeurs
Liberté, Liberté chérie,
Combats avec tes défenseurs ! (bis)
Sous nos drapeaux que la victoire
Accoure à tes mâles accents,
Que tes ennemis expirants
Voient ton triomphe et notre gloire !
7
Nous entrerons dans la carrière
Quand nos aînés n'y seront plus,
Nous y trouverons leur poussière
Et la trace de leurs vertus (bis)
Bien moins jaloux de leur survivre
Que de partager leur cercueil,
Nous aurons le sublime orgueil
De les venger ou de les suivre
"Liberté, égalité, fraternité"
est la devise adoptée en 1793 lors de la Convention montagnarde.
Supprimée sous le directoire pour la devise "Liberté,
égalité, propriété" elle sera reprise par
les républiques suivantes. Sous la troisième république,
elle sera réinscrite au fronton des bâtiments publics à
l'occasion de la célébration du 14 juillet 1880.
Supprimé sous Vichy pour "travail, famille, patrie", elle
sera rétabie lors de la libération en 1944.
(observez comme la disposition des trois couleurs du drapeau n'était
pas encore fixée)
Emblème national de la Vème République, le drapeau
tricolore est né de la réunion, sous la Révolution
française, des couleurs du roi (blanc) et de la ville de Paris (bleu
et rouge) quelques jours après la prise de la Bastille, le 17 juillet
1789.
La loi du 27 pluviôse an II (15 février 1794) fait du drapeau
tricolore le pavillon national, en précisant, sur les recommandations
du peintre David, que le bleu devait être attaché à
la hampe.
Marianne incarne la République Française.
Les premières représentations d'une femme à bonnet
phrygien, allégorie de la Liberté et de la République,
apparaissent sous la Révolution française.
L'origine de l'appellation de Marianne n'est pas connue avec certitude.
Prénom très répandu au XVIIIème siècle,
Marie-Anne représentait le peuple.
Symbole de liberté, le bonnet phrygien était porté
par les esclaves affranchis en Grèce et à Rome.
La "fête de la Fédération", le 14 juillet
1790, célèbre en grande pompe le premier anniversaire de l'insurrection
de l'année précédente. 14.000 gardes nationaux, envoyés
par les habitants de tous les départements, vinrent à Paris
et devant une foule immense et enthousiaste massée au Champ de Mars,
jurèrent "d'être à jamais fidèles à
la Nation, à la loi et au Roi" et "de demeurer unis à
tous les Français par les liens indissolubles de la fraternité".
La nation française était ainsi consacrée par la volonté
librement exprimée de ses habitants.
la IIIème République, notamment Gambetta, cherche à
célébrer les fondements du régime. Sur proposition
du député de la Seine, Benjamin Raspail, la loi du 6 juillet
1880 fait du 14 juillet la fête nationale de la République.
" La nation n'est pas une réalité concrète mais
une idée. Elle n'est pas directement observable puisqu'elle ne se
révèle que par les sentiments qu'on lui porte et les attitudes
qu'elle suscite. C'est une idée, une représentation que les
individus se font de l'être collectif que tous ensemble ils constituent,
c'est à dire en définitive, un mythe."
M. Burdeau, article de l'encyclopédie universalis.
Le citoyen, la République,
la démocratie
livre pages 8 à 24
A. La nation française: une lente construction.
· La nation est un groupe humain conscient d'appartenir
à une même communauté historique, culturelle et parfois
linguistique .
· Le sentiment national, s'est développé tardivement
. En France, il s'est affirmé lors de la Révolution française
(fête de la Fédération du 14 juillet 179O). Puis il
s'est consolidé dans lors des combats face à l'Europe monarchiste.
· Aussi pour les Français, la nation est à la fois un
héritage du passé et aussi la volonté de continuer
à vivre ensemble. (lire doc 1 p. 10)
· Le territoire de la nation constitue la patrie (étym: la terre
des pères). Le patritisme est l'amour et la volonté de défense
de ce territoire et de ses habitants. Mais être attaché à
sa patrie n'implique ni la xénophobie (attitude d'hostilité
à l'égard des étrangers), ni le mépris ou l'agressivité
à l'égard des autres nations (ce que recouvre souvent le nationalisme)
Document :
« A quoi distinguez-vous la nationalité, à quoi reconnaissez-vous
la patrie? ... Ce n'est pas la race : jetez les yeux sur l'Europe et vous
verrez que les peuples ne sont presque jamais constitués d'après
leur origine primitive... La langue n'est pas non plus le signe caractéristique
de la nationalité... Vous vous targuez de ce qu'on parle allemand
à Strasbourg; en est-il moins vrai que c'est à Strasbourg
que l'on a chanté pour la première fois la Marseillaise. Ce
qui distingue les nations, ce n'est ni la race, ni la langue. Les hommes
sentent dans leur coeur qu'ils sont d'un même peuple lorsqu'ils ont
une communauté d'idées, d'intérêts, d'affections,
de souvenirs et d'espérance. Voilà ce qui fait la patrie...
La patrie, c'est ce qu'on aime. Il se peut que l'Alsace soit allemande par
la race et par le langage. Mais par la nationalité et le sentiment
de la patrie, elle est française. » Lettre de l'historien
français Fustel de Coulanges à l'historien allemand Mommsen,
27 octobre 1871.
(comparez ces idées à l'article 1 de la constitution de la
Ve République doc 2b p.11)
La nationalité est le lien juridique rattachant un individu
à l'Etat et lui imposant des devoirs et lui conférant des
droits . C'est l'État qui détermine les règles de sa
nationalité. La nationalité française est attribuée
à la naissance par filiation lorsqu'au moins un des deux parents
est français ("droit du sang"). La nationalité française
peut être aussi acquise en cours d'existence soit par naissance en
France (c'est le "droit du sol"), soit par naturalisation.
(voir document 3 p. 11)
B. L'État administre la nation.
L'État est l'organisation sociale politique et juridique d'un groupe
de personnes sur un territoire .
L'autorité de l'État s'exerce à l'intérieur
du territoire dont les frontières sont garanties par des traités
.
L'autorité publique de l'État est détenue par un gouvernement
et mise en oeuvre par une adinistration de fonctionnaires . L'État
protège la nation en assurant la sécurité extérieure
et intérieure.
L'État représente l'intérêt général
c'est à dire national. La France est un État de droit, car
la loi s'impose aux collectivités publiques (gouvernement, assemblées
élues, administrations, personnalités politiques) comme aux
particuliers.
Il n'y a pas en France plusieurs nations, la France est donc un Etat-nation.
C. Etre citoyen : des droits et des obligations
Les droits du citoyen :
· droits civils : liberté et protection de sa vie privée
.
· droits sociaux fondés sur la solidarité : droit à
l'éducation, à la santé, à un travail ou à
un revenu décen .
· Le droit de recourir à la justice .
· Les droits politiques : droit de participer à la souveraineté
nationale à partir de 18 ans, c'est à dire choisir ses représentants
par le vote ou encore celui d'être élu. Les obligations du citoyen : · Avant tout il doit respecter les droits des autres et le cas
échéant leur porter assistance. Ainsi le citoyen fait preuve
de civilité , le bien-être de chacun dépendant
de la solidarité de tous.
· Envers l'Etat, garant des droits, le citoyen doit respecter la loi
et payer l'impôt et ses cotisations sociales . Le citoyen doit donc
faire preuve de civisme .
Le traité de Maastricht du 7 février 1992 a institué
une citoyenneté européenne (texte 3 p. 15).
Elle donne :
· le droit d'aller s'installer ou travailler dans les territoires des
pays membres de l'U.E.
· le droit d'élire les députés du Parlement européen
et de participer aux élections locales et européennes du pays
de l'Union où il réside.
Mot venant du latin res publica, chose publique. C'est un régime
politique où le pouvoir n'est pas détenu par un monarque et
dans lequel le chef de l'État n'est pas héréditaire
.
En France, la république est une démocratie . C'est à
dire un régime politique dans lequel la communauté des citoyens
exprime ses volontés directement ou par l'intermédiaire de
délégués élus au suffrage universel. La démocratie
implique donc la liberté d'expression et de choix politique (pluralisme
politique).
Les valeurs républicaines françaises sont contenues dans la
déclaration des droits de l'homme de 1789 et le préambule
de la constitution de 1946 repris dans la constitution de 1958. La république
française est ainsi démocratique, laïque et sociale.
« La nation est une âme. Deux choses, qui à vrai
dire, n'en font qu'une, constituent cette âme. L'une est dans le passé,
l'autre dans le présent. L'une est la possession en commun d'u riche
legs de souvenirs; l'autre est le consentement actuel, le désir de
vivre ensemble. Dans le passé, un héritage de gloire et de
respects à partager, dans l'avenir un même programme à
réaliser. La Nation est l'aboutissement d'un long passé d'efforts,
de sacrifices, de dévouement. () Avoir fait ensemble de grandes choses,
vouloir en faire encore : voilà les conditions essentielles pour
être un peuple. Une nation est donc une grande solidarité,
constituée par le sentiment des grands sacrifices qu'on a faits et
de ceux qu'on est disposé à faire encore. »
Ernest Renan (1823-1892), Conférence 1881
liberté et civisme
« Être libre, c'est se gouverner soi-même. Consentir
à la règle qu'on se donne n'a rien d'humiliant. Si tu fais
la loi, il est normal que tu lui obéisses. Sinon, tu ne te respectes
plus toi-même. Ca s'appelle le civisme. (...)
Instinctivement, je pense: Que les gendarmes contrôlent la vitesse
des autres, je m'en fiche, pourvu qu'ils ne m'attrapent pas moi. Le
problème c'est que si tout le monde se fiait ainsi à son premier
mouvement, il y aurait deux fois plus de morts sur les routes. Et si tout
le monde s'arrangeait pour ne pas payer d'impôts, il n'y aurait plus
de gendarmes du tout, ni de lycées, ni d'hôpitaux, ni d'éboueurs,
ni d'éclairage public, parcequ'il faut de l'argent à l'Etat
ou à la ville pour entretenir tous ces services. (...)"
Régis Debray, La République expliquée à ma
fille - Seuil, 1998.
1. D'après ce texte quelle est la première obligation du citoyen
?
2. Quelles sont les conséquences du non respect de cette obligation
?
Quand se comporter en citoyen, c'est désobéir
" Lorsque les nazis vinrent chercher les communistes,
je me suis tu : je n'étais pas commmuniste
Lorsqu'ils ont enfermé les sociaux-démocrates,
je me suis tu car je n'étais pas social-démocrate.
Lorsqu'ils sont venus chercher les juifs,
je me suis tu : je n'étais pas juif.
Lorsqu'ils sont venus chercher les catholiques,
je me suis tu : je n étais pas catholique.
Lorsqu'ils sont venus me chercher, il n'y avait plus personne pour protester."
pasteur M. Niemöller (interné par Hitler de 1938 à 1945)
président des Églises réformées d'Allemagne.
1- Qui étaient les nazis? Pourquoi venaient-ils chercher ces gens?
2- Quelles libertés mentionnées dans la leçon les nazis
bafouaient-ils?
3- Expliquez le dernier vers.
4- Ce comportement vous paraît-il proche de l'indifférence,
de la tolérance, de la lâcheté... ?