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Citoyen, république et démocratie : voir le résumé complété :


les symboles de la république

des informations très détaillées sur le site "junior" du président de la République
dont plusieurs documents de cette page sont repris : http://www.elysee.fr/junior/instit/instit3_htm)

l'hymne national, la Marseillaise

© Centre parisien des Archives nationales (AB XIX 3358)
La Marseillaise
Couverture d'une partition de la Marseillaise.
Paris, Bonoldi, vers 1840

En 1792, à la suite de la déclaration de guerre du Roi à l'Autriche, un officier français en poste à Strasbourg, Rouget de Lisle compose, dans la nuit du 25 au 26 avril, chez Dietrich, le maire de la ville, le "Chant de guerre pour l'armée du Rhin".

Ce chant est repris par les fédérés de Marseille participant à l'insurrection des Tuileries le 10 août 1792. Son succès est tel qu'il est déclaré chant national le 14 juillet 1795.
La IIIème République (1879) en fait un hymne national

1er couplet

Allons enfants de la Patrie,
Le jour de gloire est arrivé !
Contre nous de la tyrannie,
L'étendard sanglant est levé, (bis)
Entendez-vous dans les campagnes
Mugir ces féroces soldats ?
Ils viennent jusque dans vos bras
Egorger vos fils et vos compagnes !

Refrain
Aux armes, citoyens,
Formez vos bataillons,
Marchons, marchons !
Qu'un sang impur
Abreuve nos sillons !

2
Que veut cette horde d'esclaves,
De traîtres, de rois conjurés ?
Pour qui ces ignobles entraves,
Ces fers dès longtemps préparés ? (bis)
Français, pour nous, ah ! quel outrage
Quels transports il doit exciter !
C'est nous qu'on ose méditer
De rendre à l'antique esclavage !

3
Quoi ! des cohortes étrangères
Feraient la loi dans nos foyers !
Quoi ! ces phalanges mercenaires
Terrasseraient nos fiers guerriers ! (bis)
Grand Dieu ! par des mains enchaînées
Nos fronts sous le joug se ploieraient
De vils despotes deviendraient
Les maîtres de nos destinées !

4
Tremblez, tyrans et vous perfides
L'opprobre de tous les partis,
Tremblez ! vos projets parricides
Vont enfin recevoir leurs prix ! (bis)
Tout est soldat pour vous combattre,
S'ils tombent, nos jeunes héros,
La terre en produit de nouveaux,
Contre vous tout prêts à se battre !

5
Français, en guerriers magnanimes,
Portez ou retenez vos coups !
Epargnez ces tristes victimes,
A regret s'armant contre nous. (bis)
Mais ces despotes sanguinaires,
Mais ces complices de Bouillé,
Tous ces tigres qui, sans pitié,
Déchirent le sein de leur mère !

6
Amour sacré de la Patrie,
Conduis, soutiens nos bras vengeurs
Liberté, Liberté chérie,
Combats avec tes défenseurs ! (bis)
Sous nos drapeaux que la victoire
Accoure à tes mâles accents,
Que tes ennemis expirants
Voient ton triomphe et notre gloire !

7
Nous entrerons dans la carrière
Quand nos aînés n'y seront plus,
Nous y trouverons leur poussière
Et la trace de leurs vertus (bis)
Bien moins jaloux de leur survivre
Que de partager leur cercueil,
Nous aurons le sublime orgueil
De les venger ou de les suivre


la devise nationale


© Photothèque des Musées de la Ville de Paris - Ph. Ladet
Liberté, Egalité, Fraternité
" Unité, Indivisibilité de la République, Liberté, Egalité, Fraternité ou la mort "
Gravure coloriée éditée par Paul André Basset, prairial an IV (1796)

"Liberté, égalité, fraternité" est la devise adoptée en 1793 lors de la Convention montagnarde. Supprimée sous le directoire pour la devise "Liberté, égalité, propriété" elle sera reprise par les républiques suivantes. Sous la troisième république, elle sera réinscrite au fronton des bâtiments publics à l'occasion de la célébration du 14 juillet 1880.
Supprimé sous Vichy pour "travail, famille, patrie", elle sera rétabie lors de la libération en 1944.

(observez comme la disposition des trois couleurs du drapeau n'était pas encore fixée)

un très beau texte de Victor Hugo sur la devise républicaine

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le drapeau national

  Emblème national de la Vème République, le drapeau tricolore est né de la réunion, sous la Révolution française, des couleurs du roi (blanc) et de la ville de Paris (bleu et rouge) quelques jours après la prise de la Bastille, le 17 juillet 1789.
La loi du 27 pluviôse an II (15 février 1794) fait du drapeau tricolore le pavillon national, en précisant, sur les recommandations du peintre David, que le bleu devait être attaché à la hampe.

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Marianne

Timbre émis le 14 juillet 1997.

voir d'autres représentations de Marianne

Marianne incarne la République Française.
Les premières représentations d'une femme à bonnet phrygien, allégorie de la Liberté et de la République, apparaissent sous la Révolution française.
L'origine de l'appellation de Marianne n'est pas connue avec certitude. Prénom très répandu au XVIIIème siècle, Marie-Anne représentait le peuple.
Symbole de liberté, le bonnet phrygien était porté par les esclaves affranchis en Grèce et à Rome.

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la fête nationale


© Photothèque des musées de la Ville de Paris
Le 14 juillet 1789
Vue du siège et prise de la Bastille par Jean-Pierre Houel.

La "fête de la Fédération", le 14 juillet 1790, célèbre en grande pompe le premier anniversaire de l'insurrection de l'année précédente. 14.000 gardes nationaux, envoyés par les habitants de tous les départements, vinrent à Paris et devant une foule immense et enthousiaste massée au Champ de Mars, jurèrent "d'être à jamais fidèles à la Nation, à la loi et au Roi" et "de demeurer unis à tous les Français par les liens indissolubles de la fraternité". La nation française était ainsi consacrée par la volonté librement exprimée de ses habitants.
la IIIème République, notamment Gambetta, cherche à célébrer les fondements du régime. Sur proposition du député de la Seine, Benjamin Raspail, la loi du 6 juillet 1880 fait du 14 juillet la fête nationale de la République.



la fête de la Fédération du 14 juillet 1790 sur le Champ de Mars.
(pour situer le Champ de Mars, voir un plan de Paris sous la révolution)


le logo officiel de la république


une carte d'électeur



retrouvez sur ces deux documents les symboles et emblèmes de la république.

consultez le contrôle sur les symboles et les valeurs de la république


une définition de la nation.


" La nation n'est pas une réalité concrète mais une idée. Elle n'est pas directement observable puisqu'elle ne se révèle que par les sentiments qu'on lui porte et les attitudes qu'elle suscite. C'est une idée, une représentation que les individus se font de l'être collectif que tous ensemble ils constituent, c'est à dire en définitive, un mythe."

M. Burdeau, article de l'encyclopédie universalis.

Le citoyen, la République, la démocratie

livre pages 8 à 24

A. La nation française: une lente construction.


· La nation est un groupe humain conscient d'appartenir à une même communauté historique, culturelle et parfois linguistique .
· Le sentiment national, s'est développé tardivement . En France, il s'est affirmé lors de la Révolution française (fête de la Fédération du 14 juillet 179O). Puis il s'est consolidé dans lors des combats face à l'Europe monarchiste.
· Aussi pour les Français, la nation est à la fois un héritage du passé et aussi la volonté de continuer à vivre ensemble. (lire doc 1 p. 10)
· Le territoire de la nation constitue la patrie (étym: la terre des pères). Le patritisme est l'amour et la volonté de défense de ce territoire et de ses habitants. Mais être attaché à sa patrie n'implique ni la xénophobie (attitude d'hostilité à l'égard des étrangers), ni le mépris ou l'agressivité à l'égard des autres nations (ce que recouvre souvent le nationalisme)

Document :
« A quoi distinguez-vous la nationalité, à quoi reconnaissez-vous la patrie? ... Ce n'est pas la race : jetez les yeux sur l'Europe et vous verrez que les peuples ne sont presque jamais constitués d'après leur origine primitive... La langue n'est pas non plus le signe caractéristique de la nationalité... Vous vous targuez de ce qu'on parle allemand à Strasbourg; en est-il moins vrai que c'est à Strasbourg que l'on a chanté pour la première fois la Marseillaise. Ce qui distingue les nations, ce n'est ni la race, ni la langue. Les hommes sentent dans leur coeur qu'ils sont d'un même peuple lorsqu'ils ont une communauté d'idées, d'intérêts, d'affections, de souvenirs et d'espérance. Voilà ce qui fait la patrie... La patrie, c'est ce qu'on aime. Il se peut que l'Alsace soit allemande par la race et par le langage. Mais par la nationalité et le sentiment de la patrie, elle est française. » Lettre de l'historien français Fustel de Coulanges à l'historien allemand Mommsen, 27 octobre 1871.
(comparez ces idées à l'article 1 de la constitution de la Ve République doc 2b p.11)


lire un document sur l'origine et les transformations de l'idée de "Nation"

La nationalité est le lien juridique rattachant un individu à l'Etat et lui imposant des devoirs et lui conférant des droits . C'est l'État qui détermine les règles de sa nationalité. La nationalité française est attribuée à la naissance par filiation lorsqu'au moins un des deux parents est français ("droit du sang"). La nationalité française peut être aussi acquise en cours d'existence soit par naissance en France (c'est le "droit du sol"), soit par naturalisation.
(voir document 3 p. 11)


B. L'État administre la nation.

L'État est l'organisation sociale politique et juridique d'un groupe de personnes sur un territoire .
L'autorité de l'État s'exerce à l'intérieur du territoire dont les frontières sont garanties par des traités .
L'autorité publique de l'État est détenue par un gouvernement et mise en oeuvre par une adinistration de fonctionnaires . L'État protège la nation en assurant la sécurité extérieure et intérieure.
L'État représente l'intérêt général c'est à dire national. La France est un État de droit, car la loi s'impose aux collectivités publiques (gouvernement, assemblées élues, administrations, personnalités politiques) comme aux particuliers.

Il n'y a pas en France plusieurs nations, la France est donc un Etat-nation.

C. Etre citoyen : des droits et des obligations

Les droits du citoyen :
· droits civils : liberté et protection de sa vie privée .
· droits sociaux fondés sur la solidarité : droit à l'éducation, à la santé, à un travail ou à un revenu décen .
· Le droit de recourir à la justice .
· Les droits politiques : droit de participer à la souveraineté nationale à partir de 18 ans, c'est à dire choisir ses représentants par le vote ou encore celui d'être élu.
Les obligations du citoyen :
· Avant tout il doit respecter les droits des autres et le cas échéant leur porter assistance. Ainsi le citoyen fait preuve de civilité , le bien-être de chacun dépendant de la solidarité de tous.
· Envers l'Etat, garant des droits, le citoyen doit respecter la loi et payer l'impôt et ses cotisations sociales . Le citoyen doit donc faire preuve de civisme .

étudier une caricature illustrant civisme et civilité



D. Vers une citoyenneté européenne ?

Le traité de Maastricht du 7 février 1992 a institué une citoyenneté européenne (texte 3 p. 15).

Elle donne :
· le droit d'aller s'installer ou travailler dans les territoires des pays membres de l'U.E.
· le droit d'élire les députés du Parlement européen et de participer aux élections locales et européennes du pays de l'Union où il réside.

consultez le contrôle sur "aspects de la citoyenneté"

consultez un sujet de brevet sur les droits et devoirs du citoyen en France


E. La république et la démocratie.


Mot venant du latin res publica, chose publique. C'est un régime politique où le pouvoir n'est pas détenu par un monarque et dans lequel le chef de l'État n'est pas héréditaire .
En France, la république est une démocratie . C'est à dire un régime politique dans lequel la communauté des citoyens exprime ses volontés directement ou par l'intermédiaire de délégués élus au suffrage universel. La démocratie implique donc la liberté d'expression et de choix politique (pluralisme politique).
Les valeurs républicaines françaises sont contenues dans la déclaration des droits de l'homme de 1789 et le préambule de la constitution de 1946 repris dans la constitution de 1958. La république française est ainsi démocratique, laïque et sociale.

consultez un sujet de brevet sur droit de vote et démocratie


une étude de documents : nation et citoyenneté
(téléchargez le diaporama. Puis dans le menu cliquez alors sur "Diaporama" puis sur "lancer le diaporama")


La nation selon Ernest Renan

« La nation est une âme. Deux choses, qui à vrai dire, n'en font qu'une, constituent cette âme. L'une est dans le passé, l'autre dans le présent. L'une est la possession en commun d'u riche legs de souvenirs; l'autre est le consentement actuel, le désir de vivre ensemble. Dans le passé, un héritage de gloire et de respects à partager, dans l'avenir un même programme à réaliser. La Nation est l'aboutissement d'un long passé d'efforts, de sacrifices, de dévouement. () Avoir fait ensemble de grandes choses, vouloir en faire encore : voilà les conditions essentielles pour être un peuple. Une nation est donc une grande solidarité, constituée par le sentiment des grands sacrifices qu'on a faits et de ceux qu'on est disposé à faire encore. »

Ernest Renan (1823-1892), Conférence 1881

liberté et civisme

« Être libre, c'est se gouverner soi-même. Consentir à la règle qu'on se donne n'a rien d'humiliant. Si tu fais la loi, il est normal que tu lui obéisses. Sinon, tu ne te respectes plus toi-même. Ca s'appelle le civisme. (...)
Instinctivement, je pense: Que les gendarmes contrôlent la vitesse des autres, je m'en fiche, pourvu qu'ils ne m'attrapent pas moi. Le problème c'est que si tout le monde se fiait ainsi à son premier mouvement, il y aurait deux fois plus de morts sur les routes. Et si tout le monde s'arrangeait pour ne pas payer d'impôts, il n'y aurait plus de gendarmes du tout, ni de lycées, ni d'hôpitaux, ni d'éboueurs, ni d'éclairage public, parcequ'il faut de l'argent à l'Etat ou à la ville pour entretenir tous ces services. (...)"

Régis Debray, La République expliquée à ma fille - Seuil, 1998.

1. D'après ce texte quelle est la première obligation du citoyen ?
2. Quelles sont les conséquences du non respect de cette obligation ?

Quand se comporter en citoyen, c'est désobéir

" Lorsque les nazis vinrent chercher les communistes,
je me suis tu : je n'étais pas commmuniste
Lorsqu'ils ont enfermé les sociaux-démocrates,
je me suis tu car je n'étais pas social-démocrate.
Lorsqu'ils sont venus chercher les juifs,
je me suis tu : je n'étais pas juif.
Lorsqu'ils sont venus chercher les catholiques,
je me suis tu : je n étais pas catholique.
Lorsqu'ils sont venus me chercher, il n'y avait plus personne pour protester."

pasteur M. Niemöller (interné par Hitler de 1938 à 1945)
président des Églises réformées d'Allemagne.

1- Qui étaient les nazis? Pourquoi venaient-ils chercher ces gens?
2- Quelles libertés mentionnées dans la leçon les nazis bafouaient-ils?
3- Expliquez le dernier vers.
4- Ce comportement vous paraît-il proche de l'indifférence, de la tolérance, de la lâcheté... ?


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