octobre-décembre 1998:
travail d'élèves de 4ème dans le cyberfax ! n°
10 du Lycée Philippe Lamour de Nîmes sur le thème des
droits de l'homme
texte initial de motivation :
Participation à la réalisation d'un journal virtuel sur
Internet devant paraître le 9 décembre 1998, sur le thème
: "les droits de l'homme aujourd'hui".
L'idée et la coordination de ce journal sont à l'initiative
d'un lycée de Nîmes dans le cadre du programme "CYBERFAX!"
du CLEMI*. (*Centre de liaison de l'enseignement et des moyens d'information
du Ministère de l'Éducation nationale)
L'objectif :
-· Dans un premier temps, rechercher des informations tournant autour
de ce sujet, dans votre entourage, dans la presse, à la télévision
etc. Chaque participant doit trouver un ou plusieurs sujets actuels en France
ou en Europe ou dans le Monde concernant le respect ou la violation des
droits de l'homme. Ces propositions de sujet peuvent concerner des droits
encore en discussion aujourd'hui ou en cours de réforme comme par
exemple ceux d'une personne gardée à vue par la police.
-· Dans un second temps, tenue d'une assemblée générale
réunissant les participants qui présenteront leur sujet, puis
choisiront celui ou ceux pour lequel un article devra être réalisé,
accompagné éventuellement de documents (photos, dessins, etc.)...
-· Enfin, l'apprentissage de la manipulation sur Internet, puis la
réalisation sur ordinateur de l'article virtuel, et enfin sa transmission
le 9 décembre.
Le thème des droits de l'homme est au centre de votre programme d'éducation
civique et aussi d'histoire de cette année :
· "Les valeurs et les principes de la démocratie sont fondés
sur les droits de l'homme." rappelle l'introduction de votre programme
d'Éducation civique.
· La première partie du programme a pour but de présenter
les différents droits en relation avec les libertés fondamentales
et d'exercer notre esprit critique en présentant le fonctionnement
des médias et leur l'importance dans notre société,
ainsi que leurs limites et leurs risques.
· la seconde partie étudie le fonctionnement de la justice pour
apprécier dans quelle mesure elle assure une protection effective
des libertés et des droits fondamentaux.
· Enfin la dernière partie élargit l'étude à
l'Europe avec l'analyse de la Convention européenne des droits de
l'homme et la recherche des liens cherchant à se préciser
aujourd'hui entre l'identité nationale et une "citoyenneté
européenne" qui suppose des droits communs entre les pays membres
de l'Union européenne.
· En histoire du XVII° au début du XX° siècle
nous étudions la lente définition, puis la conquête,
toujours menacée, des droits de l'homme.
Vous pouvez juger de l'intérêt que vous auriez à vous
inscrire à cette activité.
votre professeur d'Histoire-Géographie : B.C.
Une séance de motivation et de préparation a été
faite en classe avec Marie-Françoise Poulain, responsable du programme
Fax! du CLEMI. Thèmes principaux abordés : l' article de journal,
sa structure rédactionnelle, sa mise en page, les exigences déontologiques,
enfin les contraintes particulières d'un journal en ligne sur internet.
Parmi les quinze élèves de 4°A qui s'étaient
portés volontaires, sept sont allés jusqu'au bout de leur
engagement. Regroupés en deux équipes, ils ont réussi
à rechercher la documentation sur les deux sujets choisis, à
composer et corriger le texte, puis, à le taper avec un traitement
de texte et à le faire parvenir à la date fixée au
Lycée de Nîmes.
numéro 10 de Cyberfax! du 9 décembre 1998
premier article :
ESCLAVAGE ? ENCORE ?
L'esclavage est-il encore présent à un an de l'an 2000
?
Nous sommes quatre adolescents choqués par le fait que des centaines
de personnes pratiquent l'esclavage en France. Nous nous sommes aperçus
de cette inhumanité en regardant un article concernant une fillette
de huit ans, ex-victime de l'esclavage. Elle devait se lever à quatre
heures du matin pour faire toutes les tâches ménagères,
se coucher souvent au milieu de la nuit et le maître prenait plaisir
à la battre. Elle avait pour seule nourriture, les restes, devait
dormir dans des conditions épouvantables et ses nombreuses plaies
n'étaient soignées qu'avec de l'eau de Javel. (source: Impact
médecin hebdo n° 405, 17 avril 1998)
Et ce n'est pas un cas isolé : nous avons découvert dans les
journaux ou sur Internet d' autres cas.
Esclavage? Mais pourtant
Comment est-ce possible au pays des droits de l'Homme ?
Nous venons d'aborder le sujet comme quoi l'esclavage était encore
présent et non négligeable dans le monde.
Pourtant Victor Schoelcher, né à Paris en 1804, fut le partisan
de l'abolition de la peine de mort et de l'amélioration du sort des
femmes et il se fit l'apôtre de l'abolition de l'esclavage. Le 27
avril 1848 ,il signa le décret d'émancipation en France. Victor
Schoelcher, dont la mémoire vient d'être honorée à
l'occasion des 150 ans de cette abolition mourut en 1893 et il est inhumé
avec les autres grands hommes de France au Panthéon.
Mais de quelle façon peut-on être encore esclave en France
à notre époque?
L'esclavage frappe certains étrangers sur le sol français.
De jeunes esclaves domestiques sont livrées par leur famille et dépouillées
de leurs papiers. Par exemple :
. Joséphine B. née en 1971,a été séquestrée,
a subi de graves sévices (viols, coups de couteaux) et souffrait
de malnutrition. (source: Figaro, 5 mai 1997)
. Mehret K. née en 1971 a été séquestrée,
privée d'identité, de salaire. La jeune esclave "trimait"
18 heures par jour à même le carrelage de la cuisine. (source:
Canard enchaîné, mars 1996)
. Asseguedech N. née en 1969 a été maintenue en esclavage
et violée pendant cinq ans. (source: Libération, 18 octobre
1997)
. Marie-laure Joel née en 1978, esclave battue, mordue, humiliée
sexuellement, renvoyée et jetée à la rue pieds nus
avec ses vêtements en lambeaux. (source: Libération, 18 octobre
1997)
Il existe des ateliers clandestins qui font travailler comme des bêtes
des étrangers sans papiers. D'autres se sont endettés pour
venir en Europe et pour rembourser sont tombés dans le pouvoir de
leur usurier.
Mais que peut-on faire ? Dénoncer !
Pour lutter contre ces pratiques arbitraires, il faut que les personnes
en soient informées par la presse, la télévision, par
de nombreux sites sur Internet. Il faut ouvrir des débats et mener
des campagnes d'informations. Mais il faut surtout briser la loi du silence
qui protège les esclavagistes, et aider comme le font les associations
humanitaires leurs victimes à se libérer.
Réagissons donc dans tous les pays et informons de la gravité
de ces barbaries actuelles dans toutes les langues.
Ahora, la pregunta es : porque hay todavia esclavos hoy en dia. Hay que
reaccionar e informar sobre la gravedad de esta barbarie actual en todas
las languas.
Sébastien Guille, 13 ans
Audrey Mauri, 13 ans
Juan Pinzon, 14 ans
Laure Touchelay, 12 ans
Collège Moulin des Prés. 18, rue du Moulin-des-Prés.
75013 Paris. France
Si vous voulez nous contacter : clgmdp@club-internet.fr
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second article:
DIX MILLE CAMBODGIENS SE REVOLTENT POUR UNE DEMOCRATIE AU PRIX DE LEUR
VIE
Moi, Virginie Hawl et mes camarades Kaïss Khabir et Nathan Bernat avons
choisi de parler des droits de l'homme au Cambodge, car je suis cambodgienne.
Mes parents m'ont raconté ce qu'il s'y passait et cela m'a bouleversée,
puis à mon tour, je l'ai raconté à mes amis. Alors,
nous voulons dire à tous ceux qui nous lisent que les droits de l'homme
ne sont pas respectés par tous là-bas.
DEPUIS PLUSIEURS MOIS DEJA REGNAIT UN CLIMAT DE VIOLENCE
Depuis le 1er juillet plusieurs assassinats de personnes en relation
avec de grands opposants ont été commis, ainsi trente individus
ont été tués durant la période électorale
et neuf par une attaque des Khmers rouges. Au total trente-neuf personnes
ont été tuées.
UNE DEMOCRATIE FRAGILE
Le chef du gouvernement avant, pendant et après les élections,
Hun-Sen (président du Parti du Peuple Cambodgien, PPC.) a violé
l'article 21 de la déclaration des droits de l'homme de 1948 qui
précise que "La volonté du peuple est le fondement de
l'autorité des pouvoirs publics; cette volonté doit s'exprimer
par des élections honnêtes "
Or, selon de nombreux observateurs cambodgiens et étrangers ,Hun-Sen
pour remporter les élections du 26 juillet 1998 a fraudé en
achetant des voix, en faisant des pressions et des menaces. Ainsi il a cherché
à conserver et renforcer son pouvoir plutôt que d'aider le
pays à entrer dans une véritable démocratie.
UNE MANIFESTATION VIOLEMMENT DISPERSEE
Le 7 septembre 1998 pour dénoncer ces fraudes, des milliers de
manifestants cambodgiens se sont réunis pacifiquement devant l'Hôtel
de Ville de Phnom-Penh, la capitale, dans un parc qu'ils ont décidé
de rebaptiser " le square de la démocratie ". Une fois
de plus Hun-Sen confirme son mépris des droits du citoyen; il envoie
la brigade anti-émeute qui disperse la foule en tirant de nombreuses
balles en l'air, en tapant sur les gens avec des matraques ou à coups
de crosse de fusil. Les pompiers aident ces brigades en visant la foule
avec leurs puissantes lances à incendie. Cela a fait beaucoup de
blessés, 60 personnes se sont rendues à l'hôpital pour
se faire soigner, quatorze d'entre elles ont été blessées
par balles. Parmi les victimes figurent des moines bouddhistes, ces sages
religieux très respectés par la population. Ces violences
constituent une violation de l'article 18 et 20.1 de la déclaration
universelle des droits de l'homme de 1948 :
"Article 18: Toute personne a droit à la liberté de pensée,
de conscience et de religion; ce droit implique la liberté de changer
de religion ou de conviction ainsi que la liberté de manifester sa
religion ou sa conviction seul ou en commun, tant en public qu'en privé,
par l'enseignement, les pratiques, le culte et l'accomplissement des rites.
Article 20.1 Toute personne a droit à la liberté de réunion
et d'association pacifique. "
LA LUTTE POUR LA DEMOCRATIE CONTINUE
Les Cambodgiens continuent de manifester pour la démission du
président mal élu, Hun-Sen et ils veulent une démocratie
dirigée par un président honnête. Ils sont du côté
de Sam Rainsy, rival de Hun-Sen, chef du parti Sam Rainsy qui est actuellement
sous la protection de l'O.N.U.
Plus d'information
Les Cambodgiens, aussi, méritent de vivre comme nous dans une
démocratie.
Nathan Bernat, 13 ans.
Virginie Hawl, 14 ans.
Kaïss Khabir, 13 ans.
Collège Moulin des Prés. 18, rue du Moulin-des-Prés.
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