Le Conseil de Sécurité

L'exécutif de l'ONU

séance du Conseil de sécurité du 18 janvier 2003

Le Conseil de sécurité : l'élément principal de l'action de l'ONU

Le Conseil de sécurité de l'ONU constitue l'instrument d'un droit international s'appliquant à tous les Etats du monde. Conçu par la charte des Nations unies comme l'un des organes de l'action de l'ONU, il en est devenu l'élément principal, le champ de ses compétences étant constamment élargi.
Bloqué par la confrontation stérile entre les Etats-Unis et l'ex-URSS durant la guerre froide, l'action du Conseil de sécurité s'est fortement développée depuis les années 1990. Son autorité s'est imposée dans le discours courant comme exprimant la "volonté de la communauté internationale".

L'efficacité du Conseil reste plus que jamais dépendante de la politique étrangère des Etats-Unis et certaines réformes en termes de fonctionnement et de représentativité sont en discussion depuis une dizaine d'années. La question de l'opportunité d'une intervention militaire en Irak, qui oppose les Etats-Unis - soutenus par la Grande-Bretagne, l'Espagne ou l'Italie - et la paire franco-allemande, fait craindre une crise ouverte qui ébranlerait son autorité.

Quinze membres dont cinq permanents

Le Conseil de sécurité se compose de quinze membres, dont cinq permanents (Etats-Unis, Grande-Bretagne, France, Russie et Chine) et dix non permanents. Ces derniers, dont le mandat est de deux ans non renouvelable, sont élus à la majorité des deux tiers par l'Assemblée générale des Nations unies.

Les membres non permanents au 1er janvier 2003 sont l'Allemagne, l'Espagne, la Bulgarie, le Mexique, le Chili, le Pakistan, la Syrie, l'Angola, la Guinée et le Cameroun.

Dans la pratique, le vote s'effectue selon une répartition géographique, avec deux sièges pour le groupe d'Europe occidentale et affiliés, un siège pour le groupe Europe orientale, deux pour l'Amérique latine et cinq pour l'Afrique-Asie.

d'après Erwan Le Duc et Stéphane Mazzorato. Le Monde (siteweb 13 février 2003)


précisions sur le "droit de veto" des membres permanents

252 vetos opposés depuis 1946

Le mot "veto" ne figure pas dans la Charte de l'ONU signée à San Francisco le 26 juin 1945. La procédure de vote au Conseil de sécurité (article 27) stipule que, sur les questions de procédure, les décisions du Conseil sont prises par un vote affirmatif de neuf membres. Sur toutes les autres questions, elles sont prises par "un vote affirmatif de neuf de ses membres dans lequel sont comprises les voix de tous les membres permanents". C'est cette obligation de ne pas avoir de vote négatif d'un membre permanent qui a été résumée par le terme de "veto". Le pays concerné doit voter oui ou s'abstenir.

Depuis 1946, le veto a été utilisé 252 fois. Depuis 1996, 8 vetos ont été utilisés, dont 6 posés par les Etats-Unis (et 2 par la Chine).

Etats-Unis : 76 vetos. Par exemple en Mars 1997, le veto des États-Unis a empêché la résolution votée par les 14 autres membres condamnant Israël pour sa politique de colonisation juive dans la partie palestinienne de Jérusalem.Washington a utilisé son droit de veto pour la dernière fois le 20 décembre 2002, afin de faire échec à un projet de résolution condamnant Israël pour "les meurtres de plusieurs employés des Nations unies", et qui avait recueilli 12 voix favorables.

Russie : 121 vetos. Depuis 1946, Moscou a été le plus gros utilisateur du droit de veto. La Russie y a eu recours pour la dernière fois le 2 décembre 1994, à propos d'un texte sur le transport de marchandises entre la Bosnie et la Yougoslavie.

Grande-Bretagne : 32 vetos. Londres a utilisé cette procédure pour la dernière fois le 23 décembre 1989, contre un projet de résolution sur le Panama.

France : 18 vetos. Paris a posé son veto à 15 reprises avec les Etats-Unis, la dernière fois, le 23 décembre 1989, à propos du Panama. La France a mis une seule fois son veto à un projet de résolution américain : en 1956, contre un texte condamnant l'expédition franco-britannique de Suez.

Chine : 5 vetos. Pékin y a eu recours pour la dernière fois le 25 février 1999, contre un texte visant à permettre l'envoi de forces des Nations unies en Macédoine.

(d'après le journal "Le monde" daté du 12 mars 2003)

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