Copie individuelle de Camille. J

mention. académie de Paris
concours 2003


Je vais suivre le plan du sujet donc je ne vais pas le développer. Je parlerai d'abord des motivations des jeunes résistants puis des différentes formes sous lesquelles ils ont agi et enfin je comparerai les actions et les valeurs des résistants de la seconde guerre mondiale avec les convictions que peuvent défendre les jeunes d'aujourd'hui.
Après la défaite de la France en 1940, une partie de son territoire fut totalement occupée par les Allemands, la zone libre, au sud, appelée par les résistants zone "Nono" est dirigée par le nouvel État français, le gouvernement de Vichy, profondément collaborateur avec les Allemands nazis. Le maréchal Pétain, héros de la guerre 1914-1918 était le dirigeant et l'initiateur de ce gouvernement. Il voulait opérer une nouvelle révolution nationale et accusait les Français d'avoir étés défaits par leur faute. Malheureusement, le peuple français, bouleversé par la défaite et terrorisé par les Allemands, donna sa confiance entière à Pétain. Une minorité de personnes de plus en plus grandissante refusa pourtant catégoriquement cette solution politique pour la république française. C'étaient les résistants. Ils étaient en majorité âgés de 18 à 25 ans. La plupart d'entre eux avaient à peine participé aux combats contre les Allemands, ils n'avaient pas connu la guerre de 14-18 et ils ne concevaient pas qu'une défaite aussi rapide et totale, dans la partie nord de la France fut possible. Si l'armistice avait été suivi d'une véritable paix, les jeunes auraient peut-être mieux accepté la victoire des Allemands. Mais dès l'invasion de la France, les Allemands contrôlèrent tout le pays et imposèrent leur régime nazi à tous les Français.

On ne peut classer méthodiquement ni exactement toutes les différentes raisons qui ont donné autant de courage aux résistants. La Résistance est avant tout un acte personnel et décidé par de multiples causes ou convictions. Les résistants de la première heure sont en général ceux qui étaient profondément antifascistes. Comme Gisèle Guillemot, par exemple que nous avons écouté lors de la Conférence à la Sorbonne. Ils luttaient depuis longtemps contre les dictatures fascistes et les résistants qui avaient activement soutenu le Front Populaire en 1936 ou qui s'étaient battus pour que la France reste une république démocratique, ne pouvaient se résigner à voir toutes les valeurs françaises comme le respect des droits de l'homme, la solidarité, la liberté et la laïcité, si longtemps revendiqués, être ainsi bafoués. Le sentiment patriotique, sûrement ressenti par la plupart des Français, poussa aussi les résistants, sentiment qui alimentait une haine grandissante contre l'envahisseur.
Beaucoup de jeunes s'engagèrent dans la Résistance plus tard, pendant l'occupation. Les conditions de vie qui régressaient de jour en jour devenaient insoutenables pour la population. Un manque de tout permanent s'installait dans la vie quotidienne et certains jeunes ne supportèrent plus de voir leur famille mourir de faim, de fatigue ou d'angoisse, due à l'atmosphère de répression et de violence qu'inspirait le régime nazi. (...) L'information et le courrier étaient sans arrêt censurés. Dans les écoles, les lycées, les jeunes narguaient les occupants allemands ; même certains professeurs, comme nous l'a raconté Yvan Denis qui dès treize ans écrivait des appels à la résistance dans les rues de Paris, soutenaient les jeunes qui se montraient hostiles à Vichy.
En 1943, le STO (Service du Travail Obligatoire) motiva un grand nombre de jeunes qui ne voulaient pas partir en Allemagne. Ces résistants rejoignirent les maquis, mais ils n'étaient pas profondément engagés dans la Résistance, c'était pour eux une issue qui les empêchait d'aller travailler en Allemagne, et ils la quittèrent souvent dès qu'ils furent régularisés.
D'autres résistants s'engagèrent dans la Résistance par solidarité envers le peuple juif persécuté. Ils se révoltèrent après avoir assisté à des actes odieux ou après avoir rencontré une personne qui les a convaincus. Petit à petit, l'horreur du régime nazi a poussé les jeunes à se bouger pour sauver l'avenir de leur pays qui semblait devenir triste et immoral.

Les résistants eurent deux ennemis : les Allemands nazis et les collaborateurs français. Les actions des résistants sont multiples. On peut déjà parler de toutes les personnes qui n'ont pas trouvé les moyens de s'engager dans un réseau concret ou de s'investir à plein temps dans des actes de résistance. Ils ont participé à la résistance en méprisant quotidiennement l'ennemi, en l'ignorant, en le contredisant. Par des actes simples, ils ont contribué tout au long de l'occupation à déstabiliser l'ennemi et à l'écraser sous le poids du mépris. Certains commerçants, gardiens ou tout simplement les gens qui hébergeaient des soldats allemands leur ont résisté en rendant insupportable leur vie de tous les jours.
Les associations de résistants, les réseaux avaient de très rares contacts entre eux. Ils agissaient la plupart du temps indépendamment. On peut départager ces réseaux entre ceux qui étaient spécialisés dans la création et la distribution de journaux clandestins comme le mouvement "Défense de la France" que nous a présenté Jacqueline Pardon quand elle est venue nous rendre visite au collège. Des réseaux, eux confectionnaient tous les faux papiers dont pouvaient avoir besoin les résistants. Enfin, des réseaux d'action qui demandaient une très grande prise de risque et agissaient militairement. Ils opéraient des attentats contre des convois d'armes, des embuscades contre des soldats allemands par exemple. D'autres ont préparé le débarquement en recherchant des renseignements, des lieux faciles d'accès où des avions pouvaient atterrir.
Beaucoup de personnes ont facilité la vie des résistants en gardant le silence durant les interrogatoires et en hébergeant des enfants juifs, des résistants ou des soldats alliés.

Ces actions multiples ont permis à la Résistance de libérer une partie du territoire et ont considérablement aidé le débarquement allié. La Résistance a activement participé au retournement de la victoire de 1939-1945 ainsi qu'à sauver l'honneur de l'Europe qui sombrait peu à peu dans la misère. Une misère matérielle mais aussi morale.

De nos jours, la Résistance lors de la seconde guerre mondiale a encore de nombreuses répercussions. Nous serons toujours respectueux et reconnaissants vis-à-vis de tous les résistants. Je suis touchée et admirative quand j'entends des résistants parler de leur vie. Ils se sont battus pour des valeurs qui je pense sont toujours les nôtres. Nous devons maintenant continuer à défendre la démocratie et les libertés individuelles, nous devons encore combattre le fascisme, le racisme et les prises de pouvoir injustifiables sur des peuples. Aujourd'hui, il me semble que la résistance doit s'ouvrir aux problèmes mondiaux car en France, même s'il existe quelques problèmes sociaux, nous sommes privilégiés par rapport au reste du monde. La résistance est indispensable et nous devons nous inspirer de la volonté et du courage des résistants de la seconde guerre mondiale.
La résistance d'aujourd'hui doit être surtout préventive et puisque maintenant nous avons les moyens de nous mobiliser nous devrions nous unir efficacement pour soutenir les défis du monde actuel. Nous pouvons manifester, militer, nous investir dans des organisations qui servent des causes justes. La résistance de la seconde guerre mondiale doit nous encourager à nous engager dans des combats pour soutenir des convictions valables car elle est un exemple de volonté et d'engagement concret dans une résistance qui a réussi.
Récemment nous pouvons retenir les nombreuses manifestations qui ont eu lieu après l'annonce des résultats de l'élection présidentielle de 2002. Les manifestants s'étaient rassemblés pour défendre les valeurs de la République française et dénoncer les idées proches du fascisme et souvent discriminatoires envers certains peuples du candidat arrivé en deuxième position. J'avais pu entendre les cris "Résistance" répétés dans la foule des manifestants. Ces cris étaient peut-être un peu faciles comparés à la Résistance en 1939-1945.Mais ils montraient l'envie de ces jeunes de s'identifier aux résistants de la seconde guerre mondiale. C'est une belle preuve de l'influence qu'a encore la résistance dans nos coeurs. Elle a vraiment marqué les gens qui l'ont étudiée. Il faut s'en servir de modèle et de symbole pour les années à venir. Je n'oublierai sans doute jamais les résistants de la seconde guerre mondiale.


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