Rédaction individuelle de Coline M.
1er prix ex aequo (académie de Paris) Concours 2003.
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sujet Académie de Paris :
" NON. Vous n'aurez rien de moi,
ni ma douleur ni ma joie.
Les enfants du monde futur
avaient les yeux fixés sur moi.
Ìls m'ont dit :
Nous comptons sur toi."
François Vernet, à Fresnes.
(jeune poète déporté mort à Dachau.
Pendant la guerre 1940-1945 de nombreux jeunes se sont battus contre
l'occupation allemande et le gouvernement de Vichy.
Quelles ont été les raisons qui les ont poussés à
s'engager dans cette lutte ?
Détaillez les différentes formes de leur action dans la Résistance
intérieure et extérieure.
Ces valeurs qu'ils ont défendues au péril de leur vie peuvent-elles
encore aujourd'hui être les vôtres ? Comment ?
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Le 3 septembre 1939, la France entrait en guerre contre l'Allemagne. Comment
les jeunes de cette époque auraient-ils pu imaginer que des mois
plus tard la France serait envahie et occupée par l'une des pires
dictatures qui existait alors ? Et pourtant, c'est ce qu'il se passa.
La défaite de cette guerre qu'ils ne voulaient pas a entrainé
chez les jeunes une sorte d'état second. L'armistice du 22 juin ne
fit qu'aggraver cet état. Les jeunes ne savaient plus en qui croire
: en Pétain, héros de Verdun, chef suprême de la France
? Ou fallait-il laisser faire son instinct ? Les jeunes sont dans leur nature
même instinctifs, peu disciplinés et souvent révoltés.
Alors face à des circonstances qui les dépassaient, ils ont
commencé à résister, Certains jeunes ont commencé
à résister par hasard. Ils étaient là, dans
la rue, ils se sentaient humiliés et ils voyaient les Allemands,
bien gras, qui les narguaient du haut de leurs uniformes. Alors ils ne réfléchissaient
pas, ils traçaient un "V" sur un mur ou ils coupaient une
ligne téléphonique. Ils le faisaient car ils ne connaissaient
pas le risque. Ils n'étaient pas encore adultes. Ces jeunes-là
se sont engagés par instinct. Ces jeunes n'avaient jamais pensé
à une défaite et une occupation de la France. Ils ne s'étaient
donc pas préparés à la façon dont ils réagiraient.
Mais comment auraient-ils pu accepter la barbarie nazie ? Comment ne pouvaient-ils
pas réagir ? Ils se sont engagés dans un combat, un combat
incertain aux forces inégales mais un combat de l'espoir. Certains,
n'écoutant que leur courage, décidèrent qu'il fallait
se venger ! Venger les soldats morts, les souffrances endurées et
les fusillades d'innocents. D'autres se sont engagés pour sauver
la France. La France et sa culture et son histoire. La France notre patrie
et la leur. C'était du patriotisme. Beaucoup de jeunes ont accepté
l'idée de se sacrifier car ils combattaient pour des valeurs morales,
l'idée d'égalité, de liberté, toutes les idées
qui constituent nos démocraties et pour qui le peuple s'est tant
battu. C'est pour tout cela qu'une quantité de jeunes se sont engagés
dans la résistance. Puis certains rejoindront le maquis pour ne pas
partir en Allemagne.
Après que tous ces jeunes se furent engagés dans la Résistance,
ils se spécialisèrent pour certaines activités. Les
jeunes pouvaient écrire des journaux, les publier, mais la plupart
du temps, ils étaient agents de liaison, ce qui consistait à
répandre les journaux (en les déposant dans des bôites
aux lettres ou en les lançant dans la rue). Il fallait être
intrépide et savoir passer inaperçu pour être agent
de liaison. La fabrication de faux papiers constituait également
une importante activité. Des jeunes volaient ou demandaient des tampons
ou des timbres fiscaux en très grand nombre. C'était extrêmement
dangereux. Mais les jeunes n'avaient pas peur. Ce n'était pas de
l'héroïsme, simplement une inconscience du risque encouru. Les
cheminots, les ouvriers et les mineurs se mettaient régulièrement
en grève, pour protester. Ils sabotaient des machines ou des rails
pour ralentir les Allemands ou les empêcher de se servir d'armes,
Des jeunes faisaient du renseignement. C'est-à-dire qu'ils cherchaient
les positions de l'ennemi, ses troupes etc. pour donner les informations
aux alliés. Les ieunes savaient se faufiler, ils savaient se cacher
pour passer à la barbe de l'ennemi. Là où il y a eu,
je pense, le plus de jeunes, c'était dans les maquis. A l'origine
(au début de la guerre) il y avait peu de maquisards. Puis leur nombre
a considérablement augmenté. En effet, Hitler demanda à
Vichy de lui livrer des jeunes gens pour partir travailler en Allemagne.
Vichy remplaça alors le service militaire par le STO (Service du
Travail Obligatoire). Comme son nom l'indique, il fallait obligatoirement
que les jeunes y participent. La Résistance s'occupa alors de les
en empêcher, en volant dans les mairies des listes de jeunes. Ces
jeunes passèrent donc dans la clandestinité et s'engagèrent
dans les maquis. Les activités des maquis étaient très
diverses, Mais elles concernaient essentiellement des actions militaires
: récupération d'aviateurs alliés et de parachutages,
attaques militaires contre les Allemands. Les maquis se situaient dans des
endroits difficiles d'accès et donc plus facilement défendables
en cas d'attaques allemandes,
A Londres, dès le 18 juin 1940, de Gaulle appela à la résistance
militaire. Il voulait reconstruire une armée qui combattrait aux
côtés des alliés, Cette armée vit le jour sous
le nom des Forces Françaises Libres (F.F.L). Cette armée et
ses victoires permirent à la France de se faire reconnaître
à part entière par les alliés sur le plan militaire
et grâce à la libération de Paris, sur le plan politique.
Beaucoup de jeunes suivirent de Gaulle et partirent à Londres (non
sans danger) pour sauver la France.
Les valeurs qu'ont défendues les résistants sont toujours
les nôtres. Leur amour de la France et leur croyance en un monde plus
juste, un monde dont tout le monde rêve. Bien sûr que je crois
en ces valeurs. Elles donnent espoir. Nous devons continuer à combattre
pour elles nous les jeunes générations, Nous devons suivre
le chemin de nos aïeux. Comment ? En manifestant comme lors des élections
présidentielles de 2002. Il faut se battre pour la paix. Il faut
aller plus loin si on le peut. Il faut s'engager si on veut que nos idées
soient respectées. Pourquoi ne pas justement, nous, nous présenter
à des élections et faire répandre nos idées.
La seule façon de résister si on ne veut pas que l'histoire
se répète, c'est en ne baissant jamais les bras, ne jamais
se dire "tout est perdu", tant qu'il y a de la vie, il y a de
l'espoir. Les résistants de 1945 l'ont prouvé en réussissant
à combattre et à vaincre les Allemands. Pour que les jeunes
d'hier ne soient pas morts pour rien, nous, jeunes d'aujourd'hui et de l'avenir
devrons toujours résister. Résister à tous ceux qui
s'opposent aux valeurs auxquelles on croit.
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2003
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