Sujet du devoir individuel pour l'Académie de Paris:
Pour quelles raisons, comment, et à quel prix les Résistants,
à l'intérieur comme à l'extérieur, se sont-ils
enaggés dès juin 1940, à l'appel du Général
de Gaulle, dans un combat qui devait contribuer à la libération
de la France en 1944, il y a cinquante ans ?
Sara H. classe de 3°B 1993-1994
Premier prix départemental
Introduction
En 1940,la France s'est laissée surprendre par les attaques
allemandes et leurs « Guerres éclair » grâce à
quoi, en quelques semaines, deux tiers du territoire français furent
envahis et soumis à l'occupation allemande. Les Français sont
alors partagés : certains préfèrent faire confiance
au Maréchal Pétain, symbole de la victoire de Verdun, tandis
que d'autres refusent de se soumettre aux ordres allemands et suivent la
route de la Résistance, dont le premier appel fut lancé le
18 juin 1940 par le Général de Gaulle. Peu à peu, avec
le vrai visage de l'occupation ennemie qui se révèle, de plus
en plus de volontaires rejoignent les rangs de la Résistance.
Les différentes raisons d'engagement dans le combat qu'est «
la Résistance ».
Les raisons qui ont poussé les Français à résister
sont certes nombreuses mais malgré cela quelques motivations sont
distinguables parmi les autres.
· Le réflexe patriotique
Alors que les Français n'étaient pas conscients de ce que
représentait la patrie à leurs yeux, ils découvrent
en 1940 l'humiliation et la défaite patriotique et refusent alors
de rester passifs.
Les Allemands commandaient, dirigaient, occupaient sous leurs yeux le territoire
auquel les Français avaient toujours été fidèles
et pour lequel ils avaient combattu.
De plus, ils découvrent la trahison du Maréchal Ptain, celui
sur qui reposaient tant d'espoirs, celui à qui les Français
avaient fait confiance. La collaboration avec l'Allemagne enfonce encore
plus la France dans l'humiliation. Bref, aucune mesure ne semblait être
prise par Pétain afin de lutter contre l'occupant mais, au contraire,
il agrandissait de plus en plus les marges de la collaboration et succombait
aux désirs hitlériens.
· Le réflexe civique
La trahison de Pétain ne s'arrêtait pas à la collaboration.
Mais il voulait que les Français soient punis car « ils étaient
dans cette situation par leur propre faute » (1936).
De plus, il accusait la République et la démocratie d'être
responsables de ce qui arrivait à la France. C'est pourquoi d'ailleurs
il remplaça la République Française par l'Etat français.
Ce qui fit surtout réagir les Français, ce fut la suppression
des cartes d'électeurs par Pétain, et donc des élections.
La démocratie était, de loin, en danger ; c'est pourquoi de
nombreux Français décidrent alors de faire de la résistance.
· Le réflexe du coeur
La violence des occupants allemands augmentait de plus en plus. Les rafles
contre les Juifs et les résistants politiques étaient de plus
en plus fréquentes.
Beaucoup de Français ne pouvaient pas supporter de voir tous ces
enfants juifs persécutés par les Allemands tandis que l'innocence
se lisait dans leurs visages ; c'est ainsi que le réflexe du coeur
poussait de nombreuses personnes à s'engager dans la Résistance
(les actions de résistance n'étaient pas toujours identiques...
(voir prochain chapitre)).
A partir de 1942, s'ajoutrent à la grande famille de la Résistance
les jeunes qui fuyaient le Service du Travail Obligatoire (STO), formant
ainsi les maquis...
Comment la Résistance s'est-elle organisée?
Tout d'abord, il y eut un premier appel la Résistance le 18 juin
1940 par le Général de Gaulle réfugié à
Londres. A la suite de cet appel, la Résistance commena à
s'organiser.
La Résistance intérieure
La Résistance intérieure se manifesta par des mouvements spontanés
tels que la manifestation du 11 novembre 1940, organisée par de jeunes
étudiants pour montrer leur mécontentement de l'occupation
allemande.
Mais bien sûr d'autres grandes manifestations furent organisées
par la suite ; il est évident qu'avec la surveillance allemande,
ce geste était tres risqué.
En 1943 Jean Moulin, représentant du Général de Gaulle,
fonda le Conseil National de la Résistance (CNR) ; ainsi, ils pouvaient
mieux communiquer entre eux et organiser des opérations « militaires
» ou non contre les occupants.
En bref, la Résistance s'était fixé plusieurs objectifs
:
· communiquer les renseignements,
· maintenir le moral de la population en publiant les échecs
allemands (contrecoup de la censure alle-mande) organisation de la presse
clandestine...
· faire des actions proprement militaires telles que le sabotage des
voies de communications, révéler les plans des Allemands aux
Alliés, etc.
La Résistance extérieure
Dirigée par Charles de Gaulle, la Résistance extérieure
« guidait » les Français ou les Résistants
de l'intérieur. Elle consistait aussi informer les autres résistants
des opérations ennemies par la radio de Londres, où s'était
réfugié le Général de Gaulle. Le Général
de Gaulle réunit ainsi à Alger les Résistants et ils
y choisirent des représentants, dont Mme Aubrac qui fut la seule
femme élue représentée. Les actions de la Résistance
extérieure consistaient aussi fournir aux Français (Résistants)
des ravitaillements par les parachutages, par exemple...
Les difficultés et dangers
Les Résistants étaient, en effet, heurtés à
de nombreuses difficultés, notamment lors du déroulement de
leurs opérations militaires ou lors des parachutages. Tout ceci nécessitait
une grande précision et beaucoup de rigueur.
Il n'est pas nécessaire de rappeler à quel point il était
difficile de vivre sous une fausse identité et dans la peur de se
faire démasquer un jour ou l'autre.
Les Résistants avaient aussi beaucoup de problèmes pour communiquer
entre eux, avec la vigilance des Allemands, la coordination de leurs actions
n'était pas facile à prévoir.
D'autres étaient pénalisés par leur manque d'expérience,
notamment pour les militants.
La presse des Résistants, clandestine, était certes une grande
source d'information pour toutes personnes, mais il est utile de rappeler
les dangers et les difficultés que rencontraient les Résistants
lors de la diffusion des journaux.
Bien sûr, les actions militaires ne se déroulaient pas toujours
à l'avantage des Résistants ; or, lorsque les blessés
avaient besoin de médecins et de médicaments, eh bien le manque
de ravitaillements, médecins et médicaments ne permettait
pas aux Résistants de soigner leurs camarades grièvement ou
légèrement blessés.
Les dangers que couraient les Résistants étaient d'autant
plus graves que les polices allemandes (SS, Gestapo) avaient de très
bons moyens pour repérer les actions résistantes ou les missions
par radio. Ils arrêtaient et torturaient les Résistants capturés
afin de les faire parler.
Il ne faut pas négliger les forces de police de Vichy, notamment
la Milice, créée en 1943 par Pétain, qui traquaient
les Résistants. Certes, les polices de Vichy étaient encore
plus dangereuses que les forces allemandes.
La capture des Rsistants devenait plus facile pour eux au fur et mesure
qu'ils commençaient à découvrir les lieux où
les Résistants se rassemblaient ; les moyens de détection
des diffusions des journaux se fortifiaient...
Les forces de police allemande et française n'étaient malheureusement
pas les seuls dangers qui guettaient les Résistants car, en effet,
les Résistants ne craignaient pas autant leurs propres compatriotes
et ils leur faisaient confiance ; or ils ont été victimes
de nombreuses dénonciations qui avaient des motivations différentes,
telles que le fanatisme patriotique, la haine pour les Résistants,
l'attachement au Gouvernement de Vichy ou, tout simplement, 1'envie de dénoncer
les opposants... (les résistants) et parfois même pour toucher
les primes promises par les forces de police ou autres.
A tout ceci s'ajoutaient les nombreux Résistants capturés
et déportés par la suite, et dont un grand nombre ne sont
jamais revenus.
Certaines captures étaient aussi à l'origine des imprudences
commises par les Résistants comme les bavardages téléphoniques
ou de faire confiance à un inconnu et lui faire part de projets (cela
donne suite aux dénonciations déjà traitées).
Conclusion
Personne ne niera que l'action de la Résistance, sabotages et harcèlements
des opérations ennemies, joua un très grand rôle dans
la libération du territoire en 1944.
Ainsi la Résistance a permis à la France de sauver l'honneur
national et de prendre place aux côtés des vainqueurs en 1945.
Cette période de Résistance se reflète dans le miroir
du passé mais sera toujours présente dans la mémoire
du futur...