Lucie Aubrac, héroïne de la Résistance
une des dernières grandes figures de la Résistance, Lucie
Aubrac, est morte mercredi 14 mars dans la région parisienne à
l'âge de 94 ans. Sa vie, marquée par un engagement de tous
les jours, et plus précisément durant les années noires
de l'Occupation, aura définitivement fait d'elle une incarnation
du courage et de la capacité à se révolter. Son action
en 1943 à Lyon, alors capitale de la Résistance, a été
portée à l'écran en 1997 par Claude Berri dans Lucie
Aubrac, jouée par Carole Bouquet. (...)
Lucie Aubrac est née le 29 juin 1912 dans une famille de vignerons
mâconnais modestes.
Lucie Bernard, son nom de jeune fille, n'avait pourtant pas attendu les
heures sombres pour prendre conscience de la montée des fascismes
en Europe. Excellente élève, passionnée d'histoire,
elle devient professeur agrégée dans les années 1930.
Dès cette époque, elle est spontanément, naturellement
une militante. Inscrite aux Jeunesses communistes, son engagement est total.
Lorsque la guerre éclate, elle est en poste à Strasbourg.
Elle vit avec un jeune ingénieur des ponts et chaussées issu
de la bourgeoisie juive, Raymond Samuel. Ce dernier a fait une partie de
ses études aux Etats-Unis, pays qu'il apprécie tout en restant
très proche des analyses marxistes. Ils se marient le 14 décembre
1939 alors que la France s'est installée dans la drôle de guerre.
A l'heure de la défaite de juin 1940, quand Raymond Samuel se retrouve
prisonnier de l'armée allemande, Lucie parvient une première
fois à le libérer de la prison de Sarrebourg (Moselle), en
août, profitant d'une confusion générale. Tous deux
gagnent alors Lyon.
Le régime de Vichy s'est installé, la collaboration s'impose
violemment et le premier statut contre les juifs est adopté. Le couple,
qui dispose de deux visas, pourrait partir aux Etats-Unis. Ce serait la
sagesse : ils sont fichés comme communistes et il est juif. Ils refusent
ce confort, non par défi mais par patriotisme. Par esprit de résistance.
Ils seront parmi les premiers en France à constituer un réseau
d'entraide solide, à rédiger des tracts et à les distribuer.
A l'automne 1940, Lucie Samuel rencontre Emmanuel d'Astier de la Vigerie,
fondateur du réseau clandestin Libération. Ils décident
de lancer ensemble un journal. C'est durant ces rencontres que Lucie et
Raymond Samuel deviennent insensiblement des clandestins. Elle est professeur
et mère de famille; elle est aussi complètement impliquée
dans la vie du mouvement Libération.
En 1941, tous leurs efforts sont tournés vers la rédaction
et l'impression du journal, arme de propagande. En 1942, ils cherchent à
élargir leur réseau et à trouver des armes, de l'argent,
des caches. Le tout avec un mélange d'improvisation et d'organisation.
De sang-froid et de fièvre.
Pour tout le monde, ils s'appellent Lucie et Raymond Samuel. Ils donnent
le change. Leurs voisins ne se doutent de rien. Elle part chaque jour donner
ses cours au lycée de jeunes filles Edgard Quinet; lui travaille
assidûment. Mais en réalité, les contacts rapides, les
rendez-vous clandestins se multiplient. Sous le nom de François Vallet,
Raymond Samuel est arrêté le 15 mars 1943 alors qu'il va rencontrer
un camarade, Maurice Kriegel Valrimont, alias Maurice Fouquet, dans un appartement
de Lyon. Dans le même coup de filet, une vingtaine de personnes sont
arrêtées. La police française ne parvient pas à
percer la véritable identité de Raymond Samuel. Il explique
qu'il se livre au marché noir (achat et revente illégaux de
sucre). Le juge signe une ordonnance de libération le 10 mai 1943.
Mais ce qu'ignore Raymond Samuel à ce moment-là, c'est le
rôle de sa femme. Lucie s'est rendue en personne chez le procureur
pour lui tenir ce langage : "Je représente ici l'autorité
du général de Gaulle, qui est le chef de Vallet. Si demain,
au palais de justice, vous ne signez pas favorablement sa mise en liberté,
si le 14 au matin Vallet n'est pas libre, vous ne verrez pas le soleil se
coucher le 14 au soir." Une dizaine de jours plus tard, le mouvement
Libération, avec un commando intégrant Lucie et Raymond, libérera
plusieurs autres résistants de ce groupe : Kriegel Valrimont, Serge
Ravanel et François Morin, en se faisant passer pour des agents de
la Gestapo. A chaque fois, Lucie Aubrac manifeste un courage et un esprit
de décision exemplaires.
"Il faut savoir être fou", disait-elle. Il lui arrivait
aussi d'ajouter : "Sans les femmes, la Résistance ne pouvait
rien faire." Elle en était un élément de preuve.
La Résistance pouvait en tout cas prendre les couleurs d'un "grand
jeu enfantin et mortel", selon la formule de d'Astier de la Vigerie.
Lors de l'arrestation de Caluire, près de Lyon, le 21 juin 1943,
quand Jean Moulin, chef de la Résistance fut arrêté
avec sept autres dirigeants dont Raymond Aubrac, l'aspect mortel l'emporta.
Mais encore une fois, Lucie parvient, après quatre mois de patience,
à faire libérer son mari au coeur de Lyon. (lire ci-dessous)
Le couple vit alors de cache en cache, recherché, traqué.
Lucie Aubrac parvient, grâce à ses contacts, à gagner
Londres le 8 février 1944 avec son petit garçon. Elle accouche
d'une petite fille quelques jours plus tard. Son combat aurait pu s'arrêter
là. Mais Lucie Aubrac participa à la Libération et
siégera à l'Assemblée consultative. Par la suite, elle
ne cessa jamais de militer, d'enseigner, de faire la pédagogie de
ce que furent l'ignominie de la collaboration et la fraternité de
la Résistance. De sa voix forte, avec une détermination inoxydable,
elle racontait, expliquait. Devenue militante d'Amnesty international, prenant
cause pour les sans papiers, elle résumait son credo d'une phrase
: "Le mot résister doit toujours se conjuguer au présent."
Laurent Greilsamer (extrait d'un article paru dans "Le Monde"
daté du 16 mars 2007)
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Elle était l'audace même
Cela se passe sous l'Occupation. Après mille péripéties,
une jeune Française parvient à pénétrer dans
l'Hôtel Carlton, dont le bâtiment a été réquisitionné
par les Allemands. Elle s'appelle Mlle Guillaine de Barbentane. Son père,
décédé, fut un grand cavalier, ancien du Cadre noir
de Saumur. Exquise, fragile, éplorée, elle explique à
son interlocuteur, un colonel chef des services économiques de la
région lyonnaise, son désir d'épouser au plus vite
un prisonnier, François Vallet, dont elle attend un enfant, sous
peine d'être frappée de déshonneur.
Persuasive, la jeune femme obtient des renseignements sur son fiancé
: il n'est pas mort, mais il est mêlé à une grave affaire,
on le soupçonne d'être un cadre de la Résistance. Mlle
de Barbentane se moque bien de ces précisions : elle répète
au colonel qu'elle veut un mari. Elle le charme, l'apitoie et le corrompt.
Le colonel finit par la recommander à un lieutenant de la Gestapo.
Rendez-vous est pris. Elle apprivoise le lieutenant. Elle revient. Il accepte
une caisse de bouteilles de cognac. Il ordonne au commandant du fort Montluc
de faire transférer dans son bureau le dangereux François
Vallet pour interrogatoire. Et là, Mlle de Barbentane peut le regarder
droit dans les yeux en exigeant qu'il consente au mariage.
Ce résistant doit être fusillé ? Elle est têtue.
Ils s'uniront selon le protocole du mariage in extremis, procédure
rarissime. Jour après jour, elle noue des contacts, prépare
des caches, des stocks de provisions. Quelques semaines plus tard, elle
participera avec un groupe de corps francs à la libération
de son fiancé lors de son transfèrement du siège de
la Gestapo au fort Montluc.
Mlle de Barbentane avait du cran. Elle avait l'allure altière. Elle
était l'audace même. On aura reconnu Lucie Aubrac, morte la
semaine dernière à l'âge de 94 ans. En libérant
François Vallet, le 21 octobre 1943, elle sauvait en réalité
pour la troisième fois Raymond Aubrac, son mari, l'un des dirigeants
du mouvement Libération. Par amour et par obstination. Car Lucie
Aubrac ne s'avouait jamais vaincue. Accepter la défaite ou renoncer
ne faisaient pas partie de ses catégories mentales.
Elle était d'un bloc. Elle avait le don de penser large et d'être
attentive aux détails. Elle alliait l'intellectualisme et le bon
sens. La guerre ne lui était pas tombée sur la tête
: passionnément pacifiste, puis communiste dans les années
1930, elle avait assisté à la montée des fascismes.
Elle avait résisté avant même qu'il soit question de
Résistance. A l'époque glauque de la collaboration, elle avait
recréé avec ses camarades une fraternité et une noblesse
disparues.
(...)
On retiendra de Lucie Aubrac, alors mère d'un petit garçon
et enceinte d'une petite fille, cette rage de lutter et d'agir. Libre mais
traquée, elle finira par s'envoler dans un coucou, avec mari et enfant,
pour Londres, en février 1944. Un message de la BBC lui en avait
fait la promesse : " De Carnaval à Mardi gras : ils partiront
dans l'ivresse ! " Cela sonne comme du Paul Eluard.
Lucie Aubrac n'était pas une sainte, c'était une femme rare,
debout.
Laurent Greilsamer ( extrait d'un article paru dans "Le Monde"
daté du 20 mars 2007)
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Il y a sept ans déjà ....
Collège Moulin des Prés. Paris 13ème
« rencontre avec Mme Lucie Aubrac »
Lundi 27 novembre 2000 de 15h30 à 17h30,au réfectoire
pour tous les élèves de 3ème inscrits au Concours National
de la Résistance.
Réfléchissez aux questions que vous souhaiteriez poser à
Madame Aubrac, me les remettre par écrit le mercredi 22 novembre
au plus tard.
Pour préparer cette rencontre avec Mme Aubrac, réunion de
travail mercredi 15 novembre à 13 heures en salle 11 sur le thème
« Résistance intérieure et extérieure face à
l'occupant et à Vichy »
Comme prévu il est indispensable que vous ayez étudié
les chapitres concernant la seconde guerre mondiale de votre livre d'histoire
pour pouvoir pleinement profiter de cette préparation puis de la
rencontre avec Mme Aubrac.
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Voici quelques informations sur Madame
Lucie Aubrac
Lucie, née le 29 juin 1912, et son mari Raymond, né le 31
juillet 1914, s'engagent dès 1940 dans la résistance à
Lyon où ils contribuent à créer le mouvement Libération-sud.
Raymond devient membre de l'état-major de l'Armée secrète
de Delestraint. Arrêté le 15 mars 1943 par la Milice, il l'est
à nouveau par Barbie, le 21 juin, à Caluire, avec Jean Moulin.
Il est libéré en octobre par un groupe franc dirigé
par sa femme et part en février 1944 pour Londres, puis pour Alger.
Lucie est chargée de la mise en place des comités départementaux
de libération et déléguée à l'Assemblée
consultative provisoire, comme représentante de Libération-sud.
Nommé par le général de Gaulle à Marseille,
Raymond Aubrac est le plus jeune Commissaire de la République (1944-1945).
Ingénieur des Ponts et Chaussées, il entre au ministère
de la Reconstruction et s'occupe du déminage du pays (1945-1948),
tandis que Lucie, agrégée d'histoire qui avait été
révoquée par Vichy, reprend son enseignement.
(biographie reprise du site http://www.charles-de-gaulle.asso.fr/degaulle/biographies/aubrac.htm)
(...) La vie n'était pas tracée d'avance pour cette fille
de maraîchers. Reçue brillamment au concours d'entrée
à l'école normale pour devenir institutrice, la voilà
qui se cabre devant l'uniforme et l'internat, qui s'installe seule à
dix-sept ans dans la capitale et fait la plonge dans un restaurant pour
survivre. Elle fait alors la rencontre de militants communistes, vend «
l'Avant-Garde » et se voit même proposée pour suivre les
cours de l'école de Moscou. Nouveau refus. « Refus de l'embrigadement
» écrit-elle (dans son livre « Lucie Aubrac »
Editions de l'Archipel. 1997.) Et pourtant, on sent qu'elle conserve un
souvenir ému de cette période de sa jeunesse, ne serait-ce
que lorsqu'elle en rencontre un témoin, comme André Tollet,
délégué comme elle à la conférence nationale
d'Ivry le 6 février 1934.
C'est la période de la montée du fascisme. « Je commençais
à mieux (le) mesurer, écrit-elle. Des jeunes Polonais, des
Hongrois, des Roumains, des Allemands nous parlaient du fascisme. »
Elle se rend en Allemagne à l'occasion des jeux Olympiques: «
On parlait clairement des risques de guerre, d'antisémitisme. Je
voyais des magasins de commerçants juifs saccagés. »
Dans le même temps, elle décroche le bac, travaillant d'arrache
pied, deux certificats d'histoire et géographie, et elle est nommée
à Amiens où elle fait la connaissance de Jean Cavaillès,
futur compagnon de résistance, fusillé à Lille. Agrégée,
la voilà professeur à Strasbourg où elle rencontre
un jeune ingénieur, Raymond Samuel: « Le 14 mai 1939, Raymond
vint m'attendre au lycée. Nous sommes allés dîner, nous
avons dansé et... nous sommes tombés amoureux. Nous nous sommes
jurés de toujours être ensemble le jour anniversaire de notre
rencontre. »
(...)Ce nouveau livre nous montre plus précisément ce que
fut la résistance des Aubrac. Refus d'abord de Vichy. Un premier
tract à Clermont-Ferrand en 1940 dit: « Halte à la trahison
». « Nous étions, dit-elle, une poignée d'individus
cherchant à provoquer une prise de conscience chez leurs concitoyens
» et « nous étions des apprentis. Il nous fallait tout
inventer, jour après jour ».
Des tracts et des papillons collés sur les murs, les voici passant
à l'édition d'un journal - « Libération »
-, de faux papiers, de fausses cartes d'alimentation. La répression
commence, la police de Vichy est aux ordres de l'occupant. Les premières
arrestations surviennent. Les tentatives d'évasion aussi. Et Lucie
Aubrac en devient une spécialiste, pour Cavaillès en décembre
1942, pour Ravanel et Kriegel en mai 1943. Et en septembre, pour Robert
Kahn. Et en octobre, tout naturellement, elle fait partie du groupe qui
délivre Raymond Aubrac... A Londres, Lucie se livre à son
activité favorite: le refus. Refus de partir siéger à
Alger à l'Assemblée consultative, afin de rester avec ses
enfants, refus de porter l'uniforme, ce qui ne sera guère apprécié
par le général de Gaulle avec lequel elle ferme définitivement
les portes en lui disant en août 1944 à la préfecture
du Mans: « Il faudra faire attention, Général, vous risquez
de devenir une vedette. »
Extrait d'un article paru dans « l'Humanité » 17 avril
1997 à propos de la sortie de son livre « Lucie Aubrac »
Editions de l'Archipel. 1997
(...) - Comment parler de la Résistance à ces adolescents
inquiets pour leur avenir et dont les préoccupations quotidiennes
sont évidemment à mille lieues des événements
de la Deuxième Guerre mondiale ?
- J'essaye d'abord de leur expliquer que la Résistance n'appartient
pas au passé, qu'il ne faut pas l'enfermer dans une période
de cinq années, mais qu'elle est une histoire de tous les temps.
On a résisté avant 1940 et depuis 1945. Les hommes ont toujours
cherché leur liberté, se sont toujours battus pour la gagner
et la conserver. Nos jeunes vivent aujourd'hui dans une société
en mutation, ils sont confrontés à des problèmes économiques,
à des injustices sociales et à un avenir qui leur paraît
bouché. Je leur montre que l'histoire humaine a connu bien des époques
où l'avenir semblait bouché et où il s'est ouvert parce
que des gens l'ont aidé à s'ouvrir. Je pense que si nous présentons
la Résistance comme la décision prise par des êtres
jeunes et vieux, des femmes et des hommes, de refuser l'injustice et l'oppression,
de lutter pour la liberté, nous leur ferons comprendre l'actualité
de ce combat.
J'insiste sur des notions telles que la solidarité et l'entraide
si vives dans la Résistance parce qu'elles représentent aujourd'hui,
dans notre société, des moyens pacifiques pour refuser l'injustice.
Pour moi, le mot résistance a un jumeau, qui est citoyenneté.
J'explique que la Résistance nous a restitué les beaux noms
de citoyennes et de citoyens que Pétain nous avait dérobés.
Être citoyen suppose une participation aux activités de la
cité. Implique aussi de faire usage du droit de vote.
Je dis à ces jeunes qu'ils devront, à l'âge de 18 ans,
s'inscrire sur les listes électorales parce qu'ils pourront alors
voter pour des valeurs démocratiques et les défendre, sans
avoir à prendre les armes. Il est plus facile de conserver des idéaux
et de les renforcer plutôt que de les reconquérir quand on
les a perdus. J'aime bien leur dire que ce petit bout de papier appelé
carte d'électeur représente un vrai passeport pour la liberté,
ce qu'ils apprécient beaucoup ! (...)
« Le Patriote Résistant » février 2000. Extrait
d'une interview de L. Aubrac lors de la sortie de son livre « La Résistance
expliquée à mes petits-enfants »
deux notices de présentation de son livre de 1997 lors sa publication
à l'étranger
en Allemagne:
Heldin aus Liebe. Eine Frau kämpft gegen die Gestapo.
LUCIE AUBRAC
Gebundene Ausgabe - 278 Seiten C.H.Beck; ISBN: 340641164
Kurzbeschreibung
"Dieses Buch ist atemberaubend. Abenteuer, Entsetzen, Grauen und Aufregung
- alles ist geboten." (Times Literary Supplement.) Lyon, 21. Juni 1943.
Der Ehemann von Lucie Aubrac wird als Mitglied der Resistance verhaftet
und gerät in die Hände des Gestapo-Chefs Klaus Barbie, des "Schlächters
von Lyon". In einer spektakulären Rettungsaktion gelingt es Lucie
schließlich, ihren Mann und weitere 12 Häftlinge zu befreien.
Ihre Tagebuchaufzeichnungen aus jener Zeit zeigen eine Frau, die aus Liebe
zur Heldin wird.
URL: www.3w-autoren.de/Au.htm
Aux Etats-Unis :
OUTWITTING THE GESTAPO
by Lucie Aubrac
Lucie Aubrac, of Catholic and peasant background, was teaching history in
a Lyon girls' school and newly married to Raymond, a Jewish engineer, when
World War II broke out and divided France. The couple, living in the Vichy
zone, soon joined the resistance movement in opposition to the Nazis and
their collaborators. Outwitting the Gestapo is Lucie's harrowing
account of her participation in the Resistance: of the months when, though
pregnant, she planned and took part in raids to free comrades-including
her husband, under Nazi death sentence-from the prisons of Klaus Barbie,
the infamous "Butcher of Lyon."
http://www.blackstoneaudio.com/html/books/b1779.html
Après la conférence.
De nombreuses questions à poser à Madame Aubrac avaient été
préparées par les élèves. Faute de temps beaucoup
n'ont pu être posées. Dans les jours suivant la conférence,
des élèves ont imaginé ce qu'aurait pu leur répondre
Lucie Aubrac...
Pensez-vous que si une nouvelle guerre éclatait il y aurait un
si grand mouvement de résistance ?
« C'est très important que je vienne vous en parler parce que
vous en avez peur encore de ce qui s'est passé pendant la guerre
et vous avez raison d'en avoir peur. Mais là où vous vous
trompez c'est qu'il ne faut pas seulement en avoir peur, il faut s'engager
parce que nous on a attendu trop longtemps. Il n'y avait personne pour nous
expliquer ce que ça voulait dire la perte des libertés et
l'envahissement de son pays. Vous, vous avez des gens qui viennent vous
l'expliquer donc vous savez ce que c'est.
Maintenant on sait ce qu'il s'est passé durant la seconde guerre
mondiale, on sait ce que c'était la vie de tous les jours quand les
Allemands occupaient la France, donc je pense qu'il y aurait à cause
de ça beaucoup plus de Français qui voudraient défendre
la Patrie, qui ne voudraient pas revivre la vie sous l'occupation allemande.
Mais d'un autre côté, la résistance française
n'empêchera jamais qu'il y ait aussi des nazis, des racistes et des
gens défendant leurs idées contre la résistance. »
réponse imaginée par Aude B., Martin D., Romain J., Sabrina
M. à leur question non posée.
Que saviez-vous des autres organisations de résistance ? Qu'en pensiez-vous
?
Je pense que Madame Lucie Aubrac devait être au courant des actes
de résistants soit par l'intermédiaire de personnes, soit
par la presse. Chaque organisation de résistance devait avoir certainement
des points de vue différents, mais elles avaient un point commun
: s'opposer à l'envahisseur, au régime de Vichy...
Madame Aubrac ne pouvait qu'encourager les autres organisations sans avoir
les mêmes façons de penser, d'agir. Mais peut-on penser quelque
chose d'autre que du bien de quelqu'un qui se bat pour les mêmes causes
que vous ?
réponse imaginée par Caroline D. à sa question non
posée
Pensez-vous que la guerre a divisé ou rapproché les gens ?
Il me semble que dans le cas de Madame Aubrac, la guerre l'a plus rapprochée
de certaines personnes qu'elle ne l'a éloignée d'autres.
En effet, son mari est aussi devenu résistant. Elle nous a aussi
parlé de ses collègues professeurs avec lesquels elle s'était
réunie. Je crois que Madame Aubrac a évolué dans un
milieu où il y avait beaucoup de résistants, de gens qui n'acceptaient
pas tout ce qui leur arrivait... En revanche, Madame Aubrac avait peut-être
des « amis » ou des relations qui ont collaboré ? Je pense
plutôt que cela aurait pu être possible pour des connaissances
mais pas pour des amis; car comment peut-on s'entendre lorsque l'on a une
vision si différente du monde, de la liberté, des valeurs
humaines ?
réponse imaginée par Florence B. à sa question non
posée
A quel mouvement apparteniez-vous et pourquoi l'avoir choisi?
Madame Lucie Aubrac a créé elle-même le mouvement «
Libération » (mot d'ordre sur les tracts qu'elle imprimait et
distribuait avec quelques amis journalistes et professeurs). Elle a ensuite
rejoint l'Armée secrète du Général de Gaulle.
Qu'est-ce qui vous a le plus frappé dans la France de Vichy ?
Je pense que ce qui l'a le plus frappée dans le gouvernement d'alors
c'est l'occupation allemande, le fait qu'elle reste même après
la déclaration de Pétain, que le gouvernement de Vichy reconnaisse
comme normale la toute puissance de l'armée nazie sur notre territoire.
Pensez-vous que la mémoire de la Résistance disparaîtra
au fil du temps ?
J'ignore totalement ce qu'elle aurait répondu à cette question.
Peut-être que la mémoire de la Résistance perd de son
intensité petit à petit mais je ne pense pas qu'elle puisse
disparaître complètement, le peuple français étant
un peuple trop fier pour oublier ses héros.
réponse imaginée par Mathilde M. à ses questions
non posées
Nous avions préparé quelques questions en raison de la venue
de Madame Lucie Aubrac, mais faute de temps, seule une partie d'entre elles
a pu être posée. Grâce à certaines de ses réponses
et aux renseignements que j'ai trouvé dans différents documents,
j'ai imaginé la réponse à la question suivante :
Dans la Résistance, les femmes avaient-elles un rôle différent
de celui des hommes ?
Et bien ! Tu sais, les femmes exerçaient le plus souvent une activité
sociale! Et c'est là que revient l'un des cinq mots à retenir,
car grâce à leur sens de la solidarité, elles
apportent leur aide à ceux qui sont menacés (exemple le cas
de Germaine). Elles s'insèrent ainsi dans la Résistance. Mais
les femmes ne peuvent pas oublier pour autant leurs responsabilités
familiales !
Et puis, il est plus « facile », aussi, pour une femme, de passer
incognito. Car qui voudrait fouiller un landau ou une poussette,
qui oserait s'en prendre à une mère et son petit ? Son petit
tout mignon, si gentil et si naïf. Naïf ? Non ! Car il est si
« facile » de cacher des dossiers sous sa couverture pour les
transmettre ainsi à différents groupes de résistants.
Et oui ! Il serait bien plus dur de faire ça avec un homme ! : les
hommes : les armes à la main. Les femmes : discrétion.
réponse imaginée par Cécile Z. à sa question
non posée
Le film tourné lors de cette rencontre peut être emprunté
à la vidéothèque du cabinet d'histoire.
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