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NOUVEAUX CONSEILS POUR LES ELEVES PARTICIPANT AU CONCOURS NATIONAL DE LA RESISTANCE.

Le moment est venu de passer à la réalisation de votre dossier collectif.

I. Présentation matérielle de votre dossier

Après la page de titre, sur la page suivante
· vous vous présenterez en indiquant:
nom, âge, adresse, classe, établissement scolaire, (n'hésitez pas à prendre une photo collective de votre groupe ou à défaut de mettre des photos individuelles.)
· Puis vous expliquerez (individuellement ou collectivement) pourquoi vous avez voulu participer au concours de la Résistance et de la déportation.

La façon de présenter les documents
· les documents revêtent pour le sujet de cette année une importance particulière, c'est autour d'eux que vous allez construire votre dossier.
Chaque document doit avoir sa légende comportant :
un titre,
le nom de l'auteur
si possible l'indication de sa provenance
la date de sa réalisation.
Il serait bien que par une ou deux phrases vous attiriez l'attention du lecteur sur l'intérêt du document présenté et le message qu'il comporte.

Voici un exemple

Titre : Un « Block » dans le camp de femmes de Ravensbrück
Nature du document : Dessin à la plume intitulé « Domaine du rêve »,
Date : non daté, mais réalisé en déportation
Auteur : la résistante Violette Rougier-Lecoq, internée à Ravensbrück de fin 1943 à 1945.

Voici quelques uns des commentaires possibles :
1 : Ce dessin montre l'effroyable entassement et la promiscuité des déportés dans ces dortoirs. Les caissons servant de lit où s'entassent par deux les détenus ressemblent à des cercueils ouverts.
2 : Après la terrible journée de travail, dans l'enfer du Block où la plupart des déportées, épuisées gisent comme des cadavres dans des cercueils ouverts. Mais l'humanité et la vie y subsistent encore. Regardez les deux déportées en train de converser au premier plan ainsi que celles du groupe au fond à gauche.
3 : Ce dessin est un témoignage précis des conditions inhumaines de surpeuplement dans lesquelles devaient vivre les déportés. Entassement sur trois niveaux de caissons de bois. Deux déportées dans chaque caisson de 0,65 mètre de large et 1,80 mètre de long. Pas d'autre espace pour vivre, il était interdit de séjourner dans l'étroite allée centrale.
4 :Le dessin noir et blanc en traits nerveux comme griffés où les personnages sont comme dissous dans une masse grise représente bien l'entassement inhumain dans lequel les déportées devaient tenter de reprendre leurs forces après les épuisantes journées de travail dans les commandos. (Ce dernier commentaire a l'avantage de montrer l'apport expressif d'un document artistique)

Cette méthode de présentation est applicable aussi pour les oeuvres littéraires et à tous les types de documents.

D'une façon générale plus votre dossier sera personnel plus il sera apprécié. N'hésitez pas à produire vous-mêmes dessins ou poèmes par exemple.

N'oubliez pas pour terminer à la fin de votre dossier d'indiquer la bibliographie que vous avez utilisée et de remercier les témoins ou les organisations qui vous ont aidé dans votre travail.

II. Comment aborder le thème du concours de cette année ? Quelques pistes de travail

rappel du thème de l'année :
« Connaissance de la déportation : la production littéraire et artistique
Recherchez et analysez des témoignages et des documents de différente nature vous permettant d'approfondir vos connaissances sur l'histoire de la déportation et de la résistance dans les camps de concentration nazis.
En particulier, l'étude de productions littéraires et artistiques réalisées par des déportés durant ou après leur détention, ou par des non déportés, vous paraît-elle susceptible de contribuer à la transmission de la mémoire de ce qui constitue un crime contre la personne humaine ? »

Le sujet de cette année est complexe, deux axes de travail sont demandés :
1. D'une part une recherche classique sur la déportation qualifiée à juste titre de « crime contre la personne humaine ».
Recherche donc descriptive (« l'histoire de la déportation ») : pourquoi la déportation ? comment ? sans oublier, même si cela fut très difficile et minoritaire, « la résistance dans les camps nazis » et ses différentes formes.
2. D'autre part on vous demande d'apprécier le rôle que peuvent jouer les documents littéraires et artistiques dans « la transmission de la mémoire » de la déportation. Question se pose maintenant avec acuité car beaucoup de témoins directs disparaissent.
Présentation et analyse d'un certain nombre de documents avec toujours présent à l'esprit l'utilité que chacun peut avoir pour ce « passage de témoin » qu'est la transmission de la mémoire. Or comme vous êtes actuellement la génération qui recevez cette mémoire, votre jugement sur l'efficacité de ces uvres est important.

Le plan qui me semble le plus simple serait de lier ces deux axes de travail.

une introduction où vous présentez les questions que pose le thème du dossier. Puis vous annoncez les grandes parties de votre plan :

Pour ce faire déterminez le sujet de la déportation en un certain nombre de thèmes que vous souhaitez approfondir ; (voir par exemple la liste plus bas) . puis plusieurs possibilités, en voici trois :
1. Pour chacun de ces thèmes, sélectionnez une seule uvre, mais pour chaque thème choisissez des uvres de nature différente (le dossier « Arts, histoire Mémoire du Musée de la Résistance nationale de Champigny, vous donne un exemple de cette démarche)

2. Ou bien sélectionnez pour chaque thème deux ou trois uvres de genre différent (par exemple : un témoignage, une poésie, un extrait de roman, un dessin, une photo, un extrait de film, une sculpture, etc.. ) de façon à pouvoir apprécier les avantages ou inconvénients de ces différents moyens d'expression. Vous pouvez aussi comparer deux ou trois documents de même nature sur le même thème et mettre en valeur leur différences ou leur concordance. Enfin vous pouvez aussi comparer un témoignage et une uvre de fiction pour évaluer leur intérêt spécifique.

3. Autre possibilité intéressante mais moins originale suivre un plan chronologique distinguant les uvres faites pendant, puis après la guerre comme celui du dossier « Mémoire vivante » de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation que je vous remet aujourd'hui.

Quelques thèmes possibles pour votre mémoire

Introduction : Pourquoi la déportation ? (voir le texte rédigé plus bas)
- Le nazisme et son idéologie barbare.
- Ses objectifs : répression et domination raciale
- Ses moyens : la terreur

Les conditions des arrestations ou des rafles.
L'internement en France
dans les prisons, dans les camps de transit
Les convois de déportation vers l'Allemagne ou la Pologne
Voir le livre de J. Semprun « Le grand voyage ». ed Gallimard. 1963
La sélection à l'arrivée : chambre à gaz ou camp de travail
L'enfermement dans les camps
- Description d'un camp de concentration type
- L'entassement et la promiscuité, la faim
- Les relais de la terreur SS : la hiérarchie entre les détenus (Kapos, chef de Block, etc. souvent des Allemands, condamnés de droit commun allemands)
- Les interminables appels
- Les sélections périodiques (pour gazés les déportés devenus trop faibles pour travailler efficacement)
- L'humiliation, négation de l'humanité des déportés
- Les exécutions publiques
Les conditions de travail
- Les Commandos
Rester un homme malgré tout
- Solidarité
- Résistance
- Activités intellectuelles à l'intérieur du camp
La fin des camps
- les marches de la mort
- la libération par les alliés
Le retour en France et la réinsertion

Conclusion l'oeuvre d'art et la transmission de la mémoire

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III. Quelques idées pour introduction et conclusion

Introduction . Les causes de la déportation. Quelle est donc cette idéologie porteuse du crime systématisé ?
· L'idéologie nazie est basée sur l'affirmation d'une double inégalité : inégalité entre les hommes d'une part, inégalité entre les peuples d'autre part. à maintenir et renforcer entre les hommes d'un même peuple d'une part et d'autre part inégalité entre les différents peuples, « les races » pour les nazis. Tous les autres peuples étant par définition inférieurs aux Allemands, « race supérieure des seigneurs ». En pratique cette idéologie va permettre en Allemagne d'abord l'assujettissement aveugle des Allemands à la hiérarchie nazie, puis ensuite dans l'Europe conquise l'asservissement des peuples au profit de l'Allemagne nazie et simultanément l'anéantissement méthodique des juifs et des tsiganes, décrétés races inférieures. La déportation va constituer le moyen principal pour la réalisation de ces objectifs.
1. La terreur est utilisée pour briser toute résistance et intimider le reste de la population d'abord en Allemagne puis en Europe. Les opposants politiques puis les résistants sont déportés dans les camps de concentration. Ils y sont livrés à la toute puissante sadique de leurs bourreaux, les SS, secondés par des détenus de droit commun. Ils y sont soumis à des travaux forcés exténuants visant à les briser.
2. Les persécutions raciales commencées dès l'arrivée d'Hitler au pouvoir vont aller crescendo et aboutir pendant la guerre à la « solution finale » c'est à dire l'extermination par différents moyens des populations juives et tsigane. Raflés dans toute l'Europe, entassés dans les ghettos pour y mourir de famine, massacrés par les assassins des Einsatzgruppen qui suivaient l'avancée de la Wehrmacht en URSS, puis à partir de 1942 gazés dans les « centres de mise à mort » construits en Pologne (aussi appelés « camps d'extermination »).

« Toutefois, il n'était ni possible ni même souhaitable - du point de vue nazi - de cacher au peuple allemand l'existence d un appareil aussi énorme que celui des camps de concentration. Il entrait précisément dans les vues des nazis de créer et d'entretenir dans le pays un climat de terreur diffuse -il était bon que la population sût qu'il était très dangereux de s'opposer à Hitler. Et en effet des centaines de milliers d'Allemands - communistes , sociaux-démocrates, libéraux, juifs, protestants, catholiques -furent enfermés dans les Lager dès les premiers mois du nazisme et tout le pays le savait, comme on savait aussi qu'au Lager les prisonniers souffraient et mouraient. »
Primo Levi. Appendice à "Si c'est un homme" Novembre 1976.

La création artistique, activité humaine par excellence, moyen de résister à la déshumanisation mise en oeuvre par les nazis

Conclusion:
· Aujourd'hui encore la vigilance nécessaire face aux racismes et aux discriminations.
· Le devoir de mémoire
Ces millions d'hommes, de femmes et d'enfants sont-ils morts pour rien ? Aujourd'hui encore, la violence, le mépris, ou simplement l'indifférence peuvent être les premiers pas sur la pente vers la bestialité. (ou de nouvelles bestialités) Le témoignage des survivants ou la relation de ce qu'ils ont subis transmis par toutes ces productions littéraires ou artistiques est pour nous le plus puissant rempart que nous puissions dresser contre les idéologies criminelles basées sur l'inégalité, la discrimination et le mépris de l'autre. La mémoire est l'arme absolue. Ne laissons pas les cris de souffrance de toutes les victimes disparaître dans l'oubli, mais qu'ils résonnent encore aujourd'hui en notre mémoire pour ne plus jamais laisser de place à la barbarie.

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