Sous l'Ancien régime la croyance et la pratique religieuse restent
une dimension essentielle de la vie de la plupart des gens.
La religion structure la vie quotidienne, les cloches des églises
rythment l'écoulement du jour, l'assistance au culte ou à
la messe le dimanche ponctue les semaines et les grandes fêtes religieuses
et votives accompagnant les saisons sont pour le plus grand nombre la seule
mesure du temps. Les grands moments de la vie sont marqués et enregistrés
par des rites religieux, des sacrements : la naissance par le baptème,
l'entrée dans l'adolescence par la première communion, le
mariage ne peut se conclure qu'à l'église et le divorce est
interdit. Le prêtre donne l'extrème-onction à l'agonisant,
enfin le mort reçoit la sépulture auprès de l'église
en terre consacrée. Les registres paroissiaux tiennent alors lieu
d'Etat-civil. L'enseignement et l'assistance à tous les niveaux dans
les villes comme les campagnes sont, lorsqu'ils existent, assurés
par le clergé. Le catéchisme et l'apprentissage de la lecture
et de l'écriture sont liés.
Les croyances religieuses incitent au respect de la tradition et de l'ordre
établi dans la société, le croyant reporte sur l'au-delà
son espérance de bonheur.
Si la littérature et les arts voient se développer les sujets
profanes, une grande partie de la production artistique reste attachée
à la religion qui inspire des oeuvres magnifiques :
- architecture et décor des édifices religieux.
- peintures et sculptures sur des sujets tirés de la Bible ou des
évangiles.
- Musiques solennelles ou cantates animant les offices et les prières
collectives.
L'intolérance
Chaque Eglise affirme détenir seule la vrai croyance, les autres
Eglises ou cultes sont déclarées hérétiques
ou impies. Les persécutions religieuses sont fréquentes. L'attitude
d'intolérance est ainsi la plus répandue. L'Eglise catholique
pour défendre la "vrai foi" contre le protestantisme s'est
elle même réformée (le concile de Trente ou réforme
tridentine) elle a réorganisé le tribunal de "l'inquisition",
et créé certains ordres religieux comme les Jésuites.
L'Eglise s'érige alors en censeur non seulement des croyances et
pratiques religieuses, mais aussi de l'ensemble des activités intellectuelles.
Les artistes, philosophes ou scientifiques dont les oeuvres lui semble préjudiciables
au dogme sont condamnés.
Le pouvoir politique partout s'appuie sur l'Eglise pour s'assurer la docilité
des populations: le Prince est proclamé le représentant de
Dieu sur terre. La soumission des sujets doit ainsi être totale. Le
prince choisit les membres dirigeants du clergé.
Au XVIII° s se développe, parmi les classes favorisées,
la remise en cause du rôle de l'Eglise et de l'intolérance.
Déisme, athéisme, libertinage accompagnent la critique de
la monarchie absolue par les philosophes des Lumières.