8 octobre 2005.

Violent séisme à la frontière indo-pakistanaise.

le Pakistan dénombre 57000 morts et des millions de sans -abri

LE FROID RISQUE DE TUER
"L'urgence absolue est l'envoi de tentes pour mettre les gens à l'abri. Si rien n'est fait, il y aura des milliers de morts", a déclaré Thierry Velu, président du Groupe de secours catastrophe français (GSCF), à Balakot, ville dévastée du nord du Pakistan. Pour les blessés, après les fractures des premiers jours sont apparus "plusieurs cas de pneumonie, ainsi que des infections graves qui vont nécessiter des amputations", a-t-il ajouté.
Les médecins militaires pakistanais qui soignent des centaines de victimes chaque jour dans leur hôpital de campagne de Balakot tirent eux aussi la sonnette d'alarme. "Je ne pense pas que beaucoup de gens puissent survivre dans ce froid", a déclaré le docteur Bilal.
Dans la ville de 40 000 habitants, des monceaux de vêtements crasseux et de détritus jonchent les rues défoncées, l'odeur de mort et de putréfaction prend à la gorge et les survivants errent, en quête d'un abri, affluant des montagnes où des milliers d'autres sont toujours bloqués.
Au Cachemire indien, une figure de la politique locale, Mme Mehbooba Mufti, a estimé lors d'un déplacement dans la région sinistrée qu'il fallait plus de 35 000 tentes, mais que seules 6 000 avaient été distribuées.
PEUT-ÊTRE 70 000 À 80 000 MORTS
L'aide a encore été ralentie dimanche par de fortes pluies qui ont suspendu les vitales opérations héliportées à Muzaffarabad. Seuls deux appareils ont pu rallier dimanche la capitale ravagée du Cachemire pakistanais. Un hélicoptère de l'armée pakistanaise s'est écrasé samedi près de la localité de Bagh, alors même que le pays manque cruellement de ce type d'équipement pour secourir les victimes du séisme. Les six membres de l'équipage du Mi-17 ont été tués.
Jusqu'à présent, quatre pays ont répondu aux demandes du Pakistan en hélicoptères : les Etats-Unis, l'Allemagne, l'Afghanistan voisin et le Japon, dont les appareils ne sont toutefois pas encore opérationnels.
Rien qu'au Cachemire pakistanais, "pas moins de 40 000 personnes ont été tuées", a déclaré dimanche à l'AFP Sikandar Hayat Khan, premier ministre du Cachemire pakistanais, révisant à la hausse une estimation des autorités centrales, qui était de l'ordre de 25 000 morts dans cette région et de 13 000 dans la Province-Frontière du Nord-Ouest (NWFP). "Il y a des villes où l'on n'a pas encore déblayé les décombres, et le bilan pourrait monter jusqu'à 70 000 voire 80 000 morts. C'est la pire tragédie de notre histoire", a-t-il dit.
DES VILLAGES COUPÉS DU MONDE
M. Khan a expliqué cette aggravation dramatique du bilan par le fait que "dans certaines zones le long de la ligne de contrôle et les zones où il neige, il y a encore des décombres. Les hélicoptères n'y sont pas encore parvenus".
La ligne de contrôle fait office de frontière entre l'Inde et le Pakistan dans ce territoire himalayen disputé par les deux puissances. L'Inde a mis en place une barrière électrifiée le long de la ligne de contrôle, où un cessez-le-feu est en vigueur depuis novembre 2003. Mais les appels à ouvrir la ligne pour faciliter les secours se multiplient de part et d'autre du Cachemire. En Inde, 1 329 décès ont été enregistrés et l'on compte plus de 5 000 blessés, selon des bilans toujours provisoires.
(...)
Les autorités comme les secours craignent que les villages les plus reculés ne reçoivent pas d'aide avant l'hiver, très rigoureux dans la région et durant lequel de nombreuses localités sont coupées du monde. "C'est un cauchemar logistique", a expliqué Alain Pasche, coordinateur des opérations de secours pour l'ONU à Muzaffarabad, "surtout dans les petits villages et pour les gens qui convergent vers Muzaffarabad. La situation est catastrophique ici".
Le Monde 17 octobre 2005 (édition électronique) avec AFP

(carte du "Monde" édition électronique)

Une des zones les plus exposées du monde : la plaque indienne du Dekkan heurtant la plaque eurasiatique produisant les plus hautes chaînes montagneueses du globe, Himalaya, Hindu Kuch, Pamir, etc.


Une région de conflits frontaliers entre l'Inde, le Pakistan et la Chine :



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