Russie : Une économie effondrée.


L'URSS, l'Etat communiste né de la révolution de 1917, avait collectivisé toute l'économie dans un but d'égalité sociale. Toutes les activités économiques étaient dirigées par l'Etat, et au prix d'un dictature, le plein emploi était assuré ainsi qu'une importante protection sociale. Depuis 1991, après l'éclatement de l'URSS, les nouveaux dirigeants russes ont établi une économie capitaliste de marché en Russie. Les entreprises d'Etat ont été privatisées, et sont passées aux mains d'une mafia d'hommes d'affaires, pendant que la population a vu ses conditions de vie s'effondrer avec la hausse galopante des prix , le chômage et la disparition de la protection sociale.
La Russie est tombée au 15° rang mondial pour le PIB. (1996). Le revenu par habitant ne serait qu'au niveau de celui du Pérou ou de la Namibie (soit 11 fois moindre qu'en France).

L'abandon brutal du système économique et social communiste pour une économie libérale a totalement désorganisé les activités économiques de la Russie.

Grande puissance jusqu'en 1989, la Russie n'est plus qu'une puissance secondaire.
Largement dépendante de l'aide économique internationale, la Russie qui n'exporte plus guère que des produits bruts semble se « tiersmondiser ».

1. Les transports: les handicaps de l'immensité

Ils sont d'une importance vitale pour la Russie.
Le pays est immense.
Les 2/3 des habitants vivent en Europe alors que les 2/3 des ressources minérales et 85% de l'énergie sont en Asie dans des régions souvent quasi désertiques. D'où des transports massifs.
Mais les transports sont difficiles. Pourquoi ?
Les conditions climatiques rendent très coûteux la construction et l'entretien des réseaux.
L'espace n'est qu'incomplètement maîtrisé, même en Europe où se trouve pourtant 70 à 75% de l'ensemble de l'équipement. Les principaux axes sont surchargés, ce qui provoque des retards d'approvisionnement, ainsi que des pertes de production pour les produits agricoles.
===========> les transports étaient déjà insuffisants à l'époque soviétique et constituaient un goulot d'étranglement de l'économie. Le problème s'aggrave rapidement aujourd'hui avec le manque grandissant de moyens pour entretenir les infrastructures et le matériel.

2. Une industrie déséquilibrée

Le régime soviétique avait privilégié les industries lourdes par rapport à la production des biens de consommation. Industrie lourde et des biens d'équipement représentent encore les 3/4 de la production industrielle totale. Les industries de pointe, malgré les succès de l'aérospatiale et de l'aéronautique progressent lentement et l'électronique (informatique surtout) sont en retard par rapport aux occidentaux. Le secteur militaro-industriel est encore puissant mais passablement désorganisé.
La privatisation de l'industrie a entraîné l'abandon des activités peu rentables. Seules les industries ayant des débouchés internationaux maintiennent leur compétitivité grâce à la faiblesse des salaires. Faute d'investissement et d'entretien pollution et risques d'accident sont importants. Au total, la production industrielle a baissé de plus de moitié depuis 1991. Localisation : la partie européenne réalise 75% de la production.

3. L'agriculture


L'agriculture a des rendements et une productivité faibles: Rendements en blé Russie 17q/ha; États-Unis 25q/ha; France: 6Oq/ha. Productivité: un agriculteur russe nourrit 1O personnes, un Français, 3O; un Américain, 75.
L'insuffisance des moyens de transport au moment des récoltes entraîne des gâchis importants.
L'agriculture collectivisée des Kolkhozes et Sovkhozes est officiellement abolie. Les agriculteurs ayant reçu le droit de s'approprier une partie des terres et du matériel collectif. Mais la plupart des paysans ont préféré conserver les structures collectives plus sécurisantes.
L'agriculture était le point noir de l'économie communiste et l'U.R.S.S. devait massivement importer notamment des céréales. La désorganisation actuelle aggrave encore la situation et la dépendance.
Les régions agricoles.
Les régions les plus productives sont au sud de la partie européenne, avec les cultures céréalières intensives sur les terres noires (Mais la plus grande partie de ces terres noires se trouve maintenant en Ukraine...). Dans le centre et le nord européen et dans le sud de la Sibérie une polyculture pauvre.

4. La Russie et le monde.


La Russie une puissance régionale
Grande puissance jusqu'en 1989, la Russie n'est plus qu'une puissance économique secondaire.
La Russie est devenue largement dépendante de l'aide économique internationale. Elle ne peut guère exporter que ses produits bruts comme le gaz naturel, l'or ou les diamants. Mais la qualité de la recherche scientifique et de sa technologie aéronautique et spatiale en font un partenaire recherché.

Elle a perdu tous ses alliés de l'Europe de l'Est. Bien que la Russie conserve à l'O.N.U. le siège de membre permanent de l'U.R.S.S. au conseil de sécurité, son influence internationale est dorénavant limitée. Et si la Russie est invitée au G7 par les sept pays les plus industrialisés, c'est pour ménager une puissance nucléaire et un pays débiteur.
L'influence de la Russie est maintenant surtout régionale et s'exerce par le biais de la C.E.I. (Communauté des États Indépendants) sur les États issus de l'ex U.R.S.S. La Russie y maintient souvent des bases militaires.

L'éclatement de l'Union a entraîné le "partage" de l'Armée rouge entre les républiques. Cela donne lieu à des tensions importantes entre elles, comme entre la Russie et l'Ukraine pour le contrôle de la flotte de la Mer Noire. Toutefois la Russie conserve la plus grande partie de l'armée soviétique et l'essentiel de l'armement nucléaire. Ce qui fait encore de la Russie la seconde puissance militaire mondiale. Mais la désorganisation militaire est telle que la Russie ne peut réduire la résistance en Tchétchénie.


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