Nicolas poussin.

"L'inspiration du poète"

Peint vers 163O. Le peintre né en Normandie aux Andelys en 1594 a alors 36 ans.
Dimensions importantes: 182 X 213 cm

Peinture de genre noble: avec personnages historique (Virgile) et mythologiques (Apollon, la muse et les Amours).

Thème iconographique
Apollon est reconnaissable à sa lyre et sa couronne de lauriers.
Calliope , (en grec "femme à la belle voix") la plus éminente des muses protectrice de la poésie épique et de l'éloquence tenant la flute de la mesure.
Les Amours tiennent des couronnes de lauriers, identiques à celle d'Apollon, ce sont les récompenses des poètes et des "lauréats".
L'amour au pied d'Apollon tient aussi un livre. Il s'agit peut-être d'une des oeuvres déjà composée de Virgile.
On reconnaît le poète au livre qu'il porte de sa main gauche et au stylet prêt à écrire dans sa main droite.
Le poète est un homme et non un dieu, car les personnages divins du tableau sont invisibles à ses yeux. Il ne les voit pas, son regard est levé vers le ciel, vers la lumière solaire qui vient de la gauche du tableau, comme pour y trouver son inspiration. Or, Poussin montre qu'en réalité son inspiration lui est dictée par Apollon qui de son bras droit désigne le livre.

Les regards des trois personnages de gauche nous dirigent vers le poète. Le regard du poète nous fait remonter vers le ciel, mais capté par le petit amour en vol, notre regard est ramené vers le trio de départ, et le trajet recommence....


C'est dans la partie occupée par le poète que le ciel est le plus dégagé. Pourquoi? Peut-être pour suggérer que l'inspiration n'a pas de limites qu'elle peut s'étendre au monde, embrasser l'univers entier.

L'impression d'ensemble est calme et sereine.
Par quels moyens ? La lumière venant de la gauche est la lumière dorée de la fin de l'après-midi lorsque la nature s'apaise. C'est la lumière solaire. (Apollon est le dieu solaire, inspirateur des poètes et des artistes, souvent représenté traversant les cieux en guidant un char éblouissant.)

. Les lignes verticales dominent


 

Ces lignes "dynamiques" sont compensées par des horizontales plus "statiques" (ligne d'horizon et zone de nuages ). Cela aussi contribue à l'impression de calme.


 

Les diagonales sont aussi marquées, soulignées par les plis des vêtements et l'orientation des membres des personnages. Elles se recoupent sur la lyre d'Apollon.

Ces diagonales sont renforcées par des lignes qui leur sont parallèles. Tout cela concourt à équilibrer le tableau et à accentuer l'impression de calme.


 

Ici la section d'or n'a pas été utilisée pour mettre en valeur un endroit précis de la toile mais pour structurer le tableau en déterminant la place de chaque figure.

Les divisions verticales sont particulièrement importantes. Elles isolent Apollon délimitant à gauche un arbre, le dos d'Apollon, le flanc gauche du petit amour debout; à droite en suivant le bord du manteau d'Apollon, son genou vivement éclairé, un pli parfaitement vertical de son vêtement, et enfin le bord extérieur de la pierre où il appuie son pied.

La tête d'Apollon occupe le sommet d'un triangle isocèle particulièrement souligné.




Le jeu de la lumière est particulièrement subtil, lumière chaude et dorée de fin de journée. La muse à gauche capte sur ses vêtements clairs la plus grande luminosité. Apollon est pour une bonne part dans son ombre, mais son visage, son coude, sa jambe droite sont fortement éclairés. La force lumineuse est renforcé par l'éclat rouge vif d'un pan de son manteau. Enfin le poète est dans l'ombre.


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