Concepts

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Le cogito

 

Philosophes

Saint Augustin, Descartes.

 

Concept

Selon saint Augustin

« Si fallor, sum » (« Si je me trompe, je suis ») est l’argumentation qu’opposait saint Augustin aux sceptiques.

[cf. Roger Caratini – Introduction à la philosophie, Éd. L’Archipel, p. 280]

 

Selon Descartes

« Et remarquant que cette vérité : je pense, donc je suis, était si ferme et si assurée, que toutes les extravagantes suppositions des sceptiques n'étaient pas capables de l'ébranler, je jugeai que je pouvais la recevoir, sans scrupule, pour le premier principe¹ de la philosophie, que je cherchais. »

¹ La note de bas de page indique : [...] Le Je pense est donc la vérité qui s'offre la première à un esprit qui pense par ordre, comme l'exige le troisième précepte de la méthode. - On observera, de plus, qu'étant le premier principe, elle est immédiatement évidente et ne saurait se démontrer à l'aide d'aucun raisonnement. Le donc que contient sa formule ne doit pas nous le dissimuler : ce n'est pas un syllogisme, c'est une intuition.

[Discours de la méthode (1637), Éd. J. Vrin, p. 89 et 90, 1999]

« À l'égard toutefois de ce principe : je doute, je pense, donc je suis, il importe avant tout d'observer que cette affirmation n'est pas un syllogisme, dont la majeure serait passée sous silence. Car, si c'était un syllogisme, les prémisses devraient être plus claires et mieux connues que la conclusion même : donc je suis ; et, par conséquent, je suis ne serait pas le premier fondement de toute connaissance ; outre que cette conclusion ne serait pas certaine, car sa vérité dépendrait de prémisses universelles que notre Auteur a depuis longtemps révoquées en doute. Ainsi ce je pense, donc je suis, est une proposition unique équivalant à celle-ci : je suis pensant. »

[Baruch Spinoza - Principes de la philosophie de Descartes, partie I, 1663]

Kant analyse le cogito cartésien comme un raisonnement et non comme l’expression intime et immédiate de la simultanéité de la pensée et de l’existence. En cela, il semble qu’il se soit mépris sur la position cartésienne. Selon lui, Descartes raisonnerait ainsi : ce qui pense est, or je pense, donc je suis. Kant prétend que ce syllogisme n’est régulier (dans le sens où il comprend trois termes : je, ce qui pense et être) qu’en apparence. En fait, il comprendrait quatre termes : ce qui en soi pense, je, ce qui se connaît comme être pensant et être. Ce serait donc, d’après Kant, un paralogisme.

[cf. Roger Caratini – Introduction à la philosophie, Éd. L’Archipel, p. 337]

 

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