Les philosophes

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Socrate

(470 à 399 environ avant J.-C.)

 

Vie

Socrate est né à Athènes et y vécut jusqu'à sa mort. On dit de lui que c'est le plus énigmatique des philosophes. Ce que nous savons à son sujet provient essentiellement des écrits d'autres auteurs, et notamment de Platon. Contrairement aux sophistes qui enseignaient la philosophie -- l'art de la rhétorique en fait --, Socrate, lui, n'enseignait rien ; il ne cherchait pas à inculquer un quelconque savoir, mais à éveiller chez ses interlocuteurs un esprit critique.

Il avait coutume d'interpeller les Athéniens pour l'aider à définir ce qu'est véritablement la justice, la beauté ou le bien. Le grand mérite de Socrate est d'avoir mis en évidence que, par un travail en commun basé sur le dialogue, on peut parvenir à un discours juste. Son art s'appellait la maïeutique ; il consistait à faire accoucher les esprits de pensées justes, d'où sa maxime « Connais-toi toi-même ». Il disait être guidé par une voix intérieure qu'il appelait son démon (sa conscience ?).

L'oracle de Delphes déclara que Socrate était l'homme le plus sage de la cité, parce qu'il savait... qu'il ne savait rien. Il fut accusé d'introduire de nouveaux dieux à Athènes et de corrompre la jeunesse et fut condamné à mort. Désintéressé, remettant sans cesse en cause nos certitudes, Socrate est le philosophe par excellence.

 

Polémique autour de la mort de Socrate

On sacrifiait un coq à Esculape (ou Asclépios) pour qu'il guérisse les maladies. Nietzsche, dans le Gai savoir, conclut de la dernière phrase de Socrate (cf. le Phédon) que celui-ci voulait en mourant « guérir de la vie » et donc considérait la vie comme une maladie.

Pierre Hadot* ne fait pas la même analyse : « En fait, je pense que Nietzsche fait un contresens. Le sens de la parole de Socrate, ce n'est pas que la vie en soi est une maladie, mais que la vie du corps est une maladie et seule la vie de l'âme est la vraie vie. Platon a voulu mettre dans la bouche de Socrate une doctrine platonicienne, mais je ne crois pas que Socrate lui-même ait pu prononcer réellement cette parole, du moins en lui donnant ce sens. Peut-être l'a-t-il dit ironiquement, comme le pensait Jankélévitch dans son livre L'Ironie. Le problème posé par ce « nous devons un coq à Esculape » est d'ailleurs célèbre et difficile, et on en a proposé plusieurs solutions¹. »

¹ Une de ces interprétations m'a été aimablement signalée par Michel Auphan : celle qui a été donnée par G. Dumézil, dans son livre intitulé : Le Moyne noir en gris dedans Varennes, Paris, Gallimard, 1984 ; il s'agirait de la guérison de Criton : il aurait été guéri de l'erreur qu'il commettait en soutenant les partisans de l'évasion de Socrate.

[* Pierre Hadot - La philosophie comme manière de vivre - Éd. Albin Michel, 2001, p. 195]

 

Concepts

-      la dialectique

-      l'ironie socratique

-      « Connais-toi toi-même » : voir Thèmes

-      la maïeutique

 

Œuvres

Socrate n'a laissé aucun écrit. Ce que nous savons sur lui est dû principalement à trois auteurs : Platon, Aristophane et Xénophon.

 

Sites Internet

-      Tableau : La mort de Socrate (David)