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Dieu

 

Philosophes

Augustin, Anselme, Descartes, Voltaire, Kant, Nietzsche.

 

Dieu

Les preuves de l'existence de Dieu

Dans la philosophie médiévale, trois arguments cherchant à prouver l'existence de Dieu ont été avancés :

- l'argument téléologique : l'univers obéit à des desseins et des finalités (le gland devient chêne). Les sciences modernes ont battu cet argument en brèche en expliquant les phénomènes par leur cause et non pour une finalité.

- l'argument cosmologique : si l'univers existe, c'est que quelqu'un l'a créé. Cet argument conduit à une régression sans fin.

-      l'argument ontologique (nommé ainsi par Kant) : saint Anselme (1033-1109) avança l'idée que si l'on peut imaginer l'être le plus infini et le plus parfait possible, cet être doit nécessairement posséder l'existence, sinon il lui manquerait quelque chose et il ne pourrait pas être parfait.

 

Kant montre que les deux premiers arguments ne se suffisent pas et qu'ils se fondent sur le troisième. Celui-ci est-il recevable ? Non, parce qu'il fait de l'existence la propriété ou l'attribut d'un concept. Or, « X existe » n'est pas un jugement attributif comme, par exemple, « X est rouge » ; donc, « Dieu existe » n'est pas un énoncé de même forme que « Dieu est bon » ; on peut bien déduire l'attribut « bonté » de l'essence de Dieu, mais on ne peut pas déduire l'existence de Dieu de son essence. Kant veut établir par là que la métaphysique, qui prétend à un connaissance rationnelle de Dieu, s'illusionne. Dieu (et partant, la métaphysique) est une idée de la raison, non un objet de connaissance.

 

Dieu est mort

« L'insensé. - N'avez-vous pas entendu parlé de cet insensé qui, en plein jour, allumait une lanterne et se mettait à courir sur la place publique en criant sans cesse : « Je cherche Dieu ! Je cherche Dieu ! » - comme il se trouvait là beaucoup de ceux qui ne croient pas en Dieu son cri provoqua une grande hilarité ! [...] Ne voyez-vous pas sans cesse venir la nuit, plus de nuit ? Ne faut-il pas allumer les lanternes avant midi ? N'entendons-nous rien rien encore du bruit des fossoyeurs qui enterrent Dieu ? Ne sentons-nous rien encore de la décomposition divine ? - les dieux, eux aussi, se décomposent ! Dieu est mort ! Dieu reste mort ! Et c'est nous qui l'avons tué ! [...] ». [Le Gai Savoir - Livre troisième, Aphorisme 125]

 

Nietzsche raconte l'histoire d'un fou qui se balade avec une lanterne à main en criant « Je cherche Dieu ! », un peu à la manière de Diogène qui disait « Je cherche un homme ! » Leur message est sensiblement le même, à mon sens. Le fou de Nietzsche dit que s'il ne trouve pas Dieu (i.e. si l'homme pense vraiment que Dieu n'existe pas ou plus), c'est que nous l'avons tué. Mais dans ce cas, pour tuer Dieu, il faut être un surhomme, un presque dieu. Où donc sont les surhommes ? Où donc est l'homme ? Le fou de Nietzsche, comme Diogène, ne voit que des ombres... Nietzsche veut faire réagir l'homme, lui faire prendre conscience de ce qu'il croit, de ce qu'il pense, pour l'inciter à vivre en accord avec ses convictions, c'est-à-dire, à vivre en philosophe.

 

Voir aussi : Martin Heidegger, Chemins qui ne mènent nulle part.

 

Sites Internet

-      Les plus beaux textes sur Dieu

o     Le fruit défendu (Bible - Ancien Testament, Genèse, § 2 et 3)

o     Le sacrifice d’Isaac (Bible - Ancien Testament, Genèse, § 22)

o     Que faisait Dieu avant la création du monde ? (Augustin - Les Confessions, livre XI, § 12 et 13)

o     La preuve de l’existence de Dieu (Descartes – Méditations métaphysiques)

o     Qui m'a placé là ? Et pour quoi faire ? (Pascal – Pensées)

o     L’argument du pari (Pascal – Pensées)

o     Prière à Dieu (Voltaire - Traité sur la tolérance, § XXIII)