Le verbe - l'accord des participes passés

 

Voir aussi : Formes, Modes et temps, Accord, Groupes

 

Le participe passé employé seul s'accorde en genre et en nombre avec le nom auquel il se rapporte :

-      un travail terminé, des fleurs coupées...

 

Cas particuliers : ci-annexé, ci-joint, ci-inclus, étant donné

En général, ces participes restent invariables :

-      quand ils sont en tête de phrase: Ci-joint les factures... Ci-inclus une feuille de déclaration...

-      quand ils précèdent immédiatement le nom qu'ils accompagnent: vous trouverez ci-inclus copie de...

Mais ils s'accordent :

-      quand ils sont placés après le nom qu'ils qualifient : la lettre ci-jointe...

-      quand ils sont placés devant un nom précédé d'un article, d'un adjectif possessif, démonstratif ou numéral : vous trouverez ci-jointes les pièces... je vous adresse ci-joints deux contrats...

 

Participe passé avec être

Le participe passé employé avec être ou les verbes d'état (paraître, sembler, devenir, demeurer, rester,...) s'accorde en genre et en nombre avec le sujet du verbe dont il est alors l'attribut :

-      la porte est fermée.

-      le magasin est ouvert.

 

Participe passé avec avoir

Il s'accorde avec le complément d'objet direct (cod) qui est placé avant lui :

-      les fruits qu'elles ont mangés étaient beaux.

mais : elles ont mangé... elles ont mangé des fruits...

 

Participe passé suivi d'un infinitif

Dans ce cas, il faut se poser la question de qui fait l'action indiquée par l'infinitif. Si le sujet fait l'action indiquée par l'infinitif, le participe passé s'accorde :

-      la personne que j'ai entendue chanter (c'est la personne qui fait l'action de chanter) ;

-      la chanson que j'ai entendu chanter (la chanson est chantée).

 

Fait et laissé

* avec l'auxiliaire avoir :

Le participe fait suivi immédiatement d'un infinitif est toujours invariable, car il est considéré comme faisant corps avec l'infinitif.

-      je les ai fait venir

-      la lettre que j'ai fait partir

 

En revanche, pour laissé suivi d'un infinitif, il n'y a pas de règle absolue : certains estiment que ce participe doit être invariable (à l'instar de fait), d'autres l'accordent. :

-      les clefs que j'ai laissé(es) tomber

 

* avec l'auxiliaire être (forme pronominale) :

-      elles se sont fait prendre ;

-      elle s'est laissée mourir de chagrin (c'est elle qui meurt) ;

-      elle s'est laissé séduire (ce n'est pas elle qui séduit).

 

NDLR : Les cas d'accord de « fait » et « laissé » suivis d'un infinitif ne sont pas simples. Aussi, et compte tenu des recommandations du Conseil supérieur de la langue française de 1990, on peut considérer que les participes « fait » et « laissé », suivis immédiatement d'un infinitif, sont invariables (avec l'auxiliaire avoir comme en emploi pronominal).

 

Eu à, donné à, laissé à

Ces participes passés suivis d'un infinitif s'accordent si le nom (ou le pronom) qui précède est senti comme le cod du participe :

-      les problèmes qu'il a eu à résoudre (il a eu quoi ? à résoudre des problèmes) ;

-      l'auto qu'on lui avait laissée à réparer (on lui avait laissé quoi ? une auto à réparer).

 

Remarque

Le verbe à l'infinitif peut être sous-entendu :

-      j'ai fait tous les efforts que j'ai pu... (que j'ai pu faire)

 

Participe passé précédé de en

En peut être complément d'objet indirect (on peut alors le supprimer sans changer le sens de la phrase) :

-      ce livre a eu un grand succès : les traductions qu'on en a données sont innombrables.

 

En peut faire l'objet de complément d'objet direct ; on considère alors qu'il n'a ni genre, ni nombre :

-      des livres ? Il en a lu !

-      de ces livres, combien en avez-vous lu ?

-      de ces livres, j'en ai beaucoup lu.

 

Participe passé précédé d'un groupe de mots (cod)

L'accord varie suivant le sens :

-      le paquet de livres que j'ai reçu.

-      le paquet de livres que j'ai lus.

-      le peu de progrès qu'il a fait me désole.

-      le peu d'encouragements qu'il m'a donnés m'ont aidé.

 

Participe passé des verbes coûter, valoir, vivre, peser, marcher, courir...

Ces verbes ont la particularité d'être intransitifs au sens propre (donc pas d'accord du participe passé). Il sont alors accompagnés de compléments circonstanciels, à ne pas confondre avec des cod :

-      les trois mille francs que cet achat m'a coûté... (combien m'a-t-il coûté ?)

-      la somme que cette robe a valu...

-      les dix grammes que cette lettre a pesé...

-      les vingt minutes que j'ai couru, marché...

-      les quarante années que j'ai vécu...

 

Mais aussi transitifs au sens figuré (accord du participe passé, si cod placé avant) :

-      les efforts que ce travail a coûtés...

-      les compliments que cette robe m'a valus...

-      les dangers que j'ai courus...

-      les belles années que j'ai vécues...

 

Participe passé d'un verbe impersonnel

Il n'y a pas de complément d'objet direct, donc pas d'accord :

-      quelle patience il nous a fallu !

-      quelle chaleur il a fait !

(patience et chaleur sont en fait « sujets réels »)

 

Participe passé d'un verbe pronominal

Les verbes pronominaux ne s'emploient qu'avec un pronom personnel de la même personne que le sujet ; ils forment leurs temps composés avec l'auxiliaire être.

 

Le participe passé s'accorde avec le sujet du verbe :

-      ils se sont aperçus de leur erreur

-      ils se sont lavés

-      ils se sont battus

 

Le participe passé ne s'accorde pas lorsque le complément d'objet direct (cod) suit le verbe ; il y a accord lorsque le cod précède le verbe (en fait, c'est la même règle qu'avec l'auxiliaire avoir) :

* cod après le verbe

-      ils se sont lavé les mains

-      ils se sont écrit des lettres

-      ils se sont attribué toutes les places

 

* cod avant le verbe

-      les mains qu'ils se sont lavées

-      les lettres qu'ils se sont écrites

-      les places qu'ils se sont attribuées

 

Le participe passé ne s'accorde pas lorsque le verbe pronominal réfléchi ou réciproque est, à la forme active, un verbe transitif indirect, ou un verbe admettant un complément d'attribution introduit par à :

-      ils se sont nui (nuire à quelqu'un)

-      ils se sont écrit (écrire à quelqu'un)

-      les générations qui se sont succédé (succéder à quelqu'un)

 

Participe passé des verbes se plaire, se complaire, se déplaire, se rire

restent invariables :

-      ils se sont plu l'un à l'autre...

-      ils se sont déplu dans ce village...

-      elles se sont ri de ces difficultés...

 

Participe passé du verbe bénir

Il a deux formes : bénit(e) et béni(e).

 

Bénit, bénite

Ne s'emploie que comme épithète quand il s'agit d'une bénédiction religieuse et ne concerne que des objets :

-      le pain bénit, de l'eau bénite

 

Béni, bénie

-      cette médaille a été bénie par le prêtre...