Je me suis permis une petite adaptation du texte (coupures) tout en gardant le sens du récit original.

Récit tiré du livre: Aventures aux 4 coins du monde. Ima 1963

Photos du livre: Mémoires et rêves d'un humaniste. Agep 1992

 

PEV:     la soif d'apprendre la volonté de réussir.

                                                          

 PEV (à gauche) à  Lons le-Saunier, en classe de Math-Elem

                     

 

Tout a commencé le 8 juin 1928 à 8 heures du matin. 

 

PEV en aspirant, pendant une permission à Lons le Saunier, avec son père en 1928.

          Ce jour là - j'avais 20 ans - je reçu une lettre de Marseille, à  l'en-tête de l' École d'Hydrographie. On m'annonçait qu'un examen d'élèves-officiers de la  Marine Marchande aurait lieu le 15 juin. Sept jours plus tard ! J'étais en train de terminer mes études d'ingénieur de l' Ecole Centrale, à Lyon. J'avais écrit quelques jours plus tôt, à tout hasard bien sûr.

 

     J'avais sept jours pour préparer mon examen dont le programme de travail portait sur un an. Mais j'avais aussi dans ma poche, un diplôme d'ingénieur, qui, sans aucun doute, rendait cette folie plus raisonnable. Après une courte heure de réflexion, puis d'hésitations et enfin de violentes discussions avec moi-même, je téléphonai à mon père.  

 

Il était 9 heures. Je lui racontai ma petite histoire, l'avisant que j'allais partir pour Marseille en fin de journée pour une aventure qui, si elle réussissait, devait me permettre d'embarquer au cours de l'été pour une destination évidemment encore inconnue. Inutile de décrire la réaction de mon père qui me prit pour un fou. J'insistais sur le fait que, au mieux, il me resterait 5 jours et 4 nuits pour travailler.

Mon père, qui était l'un des deux plus grands bonshommes que j'aie jamais rencontrés (l'autre étant Charcot), me demanda six heures de réflexion. En début de l'après-midi, c'est ma mère qui me téléphona : mon père arriverait à 3 heures à Lyon. Et c'est dans une des nombreuses brasseries de la gare Perrache que se joua, en deux heures, une grande partie de mon destin.

A six heures, j'embarquais mon père pour Lons-le-Saunier, toutes décisions prises.

A onze heures du soir, je partais pour Marseille, ayant tout juste eu le temps de jeter dans une valise quelques caleçons , des mouchoirs, deux ou trois livres et une brosse à dents.

PEV (à gauche 1er rang) à  l'Ecole centrale de Lyon (ECL) en 1926.

A Marseille, le lendemain matin 9 juin, je me précipitais à l'Ecole d'Hydrographie proche de la gare Saint-Charles où un groupe de garçons de mon age discutait ferme devant une petite porte qui n'avait rien de scolaire. Je la franchis, plein d'appréhension. Que dirait, en effet, le directeur de l'école devant un projet aussi farfelu que le mien?

Le directeur, me considéra d'abord d'un oeil inquiet. Puis son regard se transforma, exprima l'étonnement, qui, à son tour, fit place à l'amusement. Tenant compte des études que je  venais de terminer, il accepta de m'inscrire.

 

Service militaire dans la marine nationale Midship en 1930.

Il fit appeler le meilleur élève de l'école pour me seconder. Pas de temps à perdre, dit-il. On commence  tout de suite. Le même jour, à deux heures de l'après-midi, dans une petite chambre de l'Hôtel de Bourgogne, je prenais ma première leçon.

Nous ne devions nous arrêter que le 19 juin dans l'après-midi, examen terminé, après 148 heures de travail et 11 heures 30 de sommeil.

                                                                                               

                                                                                               

                                                                                                     

 

Quelques dessins et aquarelles faits pendant son séjour à bord du porte-avions Béarn.

        Le premier Août, j'embarquais sur le paquebot "Canada" de la Compagnie Fabre.

 

Ses escales : Valence, Lisbonne, Ponta Delgada et Horta dans les Açores; puis l'Amérique, Providence et New York; les Açores de nouveau, Tanger, Marseille, Alexandrie, Beyrouth, Jaffa.                        

                                                   

                                                   

 

De quoi faire rêver de moins rêveurs que moi.

                                                                PAUL EMILE VICTOR

 

Les rêves n'ont de valeur que s'ils se réalisent

La seule chose que l'on est sûr de ne pas réussir est celle qu'on ne tente pas

                                                                  P.E.V.