HATHOR
Nom
égyptien : Hout-her Son nom signifie
"maison d'Horus" car Hathor est considérée
comme la mère du soleil (ce rôle reviendra par
la suite à Isis). Hathor est la fille de Nout
et Râ. Son origine remonte probablement à la
Préhistoire et à la culture saharo-nilotique. principale représentante du divin au féminin, la
personnalité d'Hathor résume les principales
fonctions dévolues aux déesses. Elle est à
l'origine, une entité céleste dont le corps
est parcouru par le Soleil.
Adorée
dans toute l'Egypte, son principale centre de
culte était Dendérah en Haute-Egypte.
La
représentation d'Hathor dérive totalement de
la préhistoire, à savoir une vache céleste,
soulevant le soleil entre ses cornes, symbole de
l'aube ; elle fut ainsi très rapidement
confondue avec Nout. Lorsque la religion égyptienne
s'est uniformisée, la déesse a pris les traits
d'une femme dont la tête est surmontée d'une
couronne faîte de cornes bovines enserrant le
disque solaire. Assimilée à Sekhmet, elle peut
également avoir la forme d'une lionne ou d'un
chat. Un visage de femme, vu de face et pourvu
d'oreilles de vache, la chevelure séparée en
deux pans aux extrémités enroulées, suffit
parfois à l'évoquer. Elle peut également
prendre la forme d'un serpent, et dans ce cas-là,
elle porte le nom d'Iaret. A Thèbes, on la vénère
en tant que déesse des morts sous l'aspect de
la déesse du sycomore ; elle a alors la forme
d'une entite mi-arbre, mi-femme. Durant la période
Ptolemaique, on l'a représentée comme une
femme à quatre têtes, dirigées vers les 4
points cardinaux, pour souligner son aspect
cosmique.

Son
principal attribut est le ménat, le collier à
contrepoids, que l'on trouve aussi bien au cou
de la vache qu'à celui de la femme, et qui a
des fonctions guérisseuses. On trouve également
le sistre, instrument de musique à percussion
portant le visage de la déesse et une colonne
surmontée de deux têtes déminines à oreilles
bovines. Tous deux symbolisent la vie.
Hathor
est considérée comme la patronne de l'amour et
elle est associée à l'acouchement. Comme on la
célèbre avec des chants et des danses, elle
devient la déesse de la musique, de la joie, de
la danse et du vin. A Thèbes, la déesse présente
sous sa forme animale, a des connotations funéraires,
mais positives : le soir, la vache céleste
engloutit le soleil pour le protéger des forces
obscures et suit sa gestation jusqu'à sa création
matinale. De la même façon, le défunt renaîtra
dans l'au-delà. Dans cette fonction, elle est
liée à Anubis.
Déesse
de l'amour et de la joie, elle est la patronne
de la musique. Elle incarne l'éros, qui permet
le renouvellement perpétuel de toutes les
formes de vie, végétale, animale, humaine et
divine. Elle est la mère céleste. Sous la
forme d'une vache, alle accueille les défunts
dans l'autre monde et les protège avant de les
engendrer dans l'univers des invisibles. Elle
est en relation avec le fourré de papyrus qui
symbolise le lieu de gestation mystique de toute
créature en devenir.
Hathor dispense sa bienfaisante influence dans
les nécropoles, comme la montagne thébaine. Sa
coiffure caractéristique, un disque solaire
encerclé de cornes, sera empruntée par bien
d'autres déesses. c'est peut-être à cause de
son rôle
de protectrice de ce qui se passe dans
les entrailles de la terre, qu'elle est devenue
la Dame du Sinaï, veillant sur les expéditions
de carriers qui s'y rendaient pour extraire la
turquoise.
Considéré
comme la mère du roi dès la IVème dynastie,
elle est alors devenue un divinité très
importante, intimement liée à Ra, et a commencé
à avoir une fonction fondamentale dans les
temples solaires de la dynastie suivante.
Le
culte d'Hathor sort du commun, car les hommes et
les femmes sont ses prêtres (la plupart des
divinités ont un clergé non mixte). Bon nombre
d'entre eux sont des artisans, des musiciens, et
des danseurs qui ont mis leurs talents au
service du sacré ; en effet la musique et la
danse font partie du culte d'Hathor, comme
aucune autre divinité en Egypte. Des histoires
racontent comment cette déesse dansa avec Ra
pour l'encourager quand il était desespéré.
L'inspiration
des artistes est également de la compétence
d'Hathor, et beaucoup viennent dans ses temples
pour connaître l'explication de leurs rêves ou
pour solliciter son aide en ce qui concerne la
création artistique.

Elle
est patronne des naviguateurs avec Isis à la
Basse Epoque.
La
déesse Hathor est servie par des servantes nommées
les sept Hathors. Elles peuvent apparaître sous
forme de vaches ou sous forme de femmes.
Hathor-Amentet
était l'un des aspects d'Hathor. Déesse le
plus souvent représentée avec Harakhty. C'était
une divinité solaire et une personnification de
l'occident. Les défunts régénéraient en son
sein et devenaient un nouveau Osiris. C'est une
association d'Hathor avec la déesse Amentet.
A
Kôm Ombos, elle est l'épouse de Sobek, à Dendérah,
celle d'Horus de Béhédet, et à Héracléopolis,
celle d'Hérichef.
Les
chapiteaux dits "hathoriques" présents
dans les temples dédiés à la déesse durant
les dernières dynasties représentent un visage
humain aux oreilles de vache vu de face. Ces
quatre visages font peut-être référence aux
quatre aspects essentiels de la déesse qui
regroupe en sa personne les fonctions de
nombreuses autres divinités féminines :
-
Hathor lionne : dans les déserts de la haute
Nubie, c'est la Lointaine, la déesse
Dangereuse, l'Oeil de Rê, l'uræus, la déesse
sauvage et destructrice Sekhmet.
-
Hathor chatte : c'est aussi Bastet, le pendant
bienfaisant de la lionne, la protectrice du
foyer.
-
Hathor cobra : c'est Ouadjet, la belle
jouvencelle, incarnation de la beauté et de la
jeunesse, qui complète le caractère de femme
épanouie d'Hathor.
-
Hathor vache : déesse funéraire apportant le
renouveau après la mort, protectrice du défunt
à qui elle redonnera le désir sexuel afin
qu'il la féconde et qu'elle le fasse renaître
à la vie éternelle. Ainsi, la grande Dame de
l'Occident dispensera sa bienveillante influence
dans les nécropoles notamment dans la montagne
thébaine où elle est omniprésente.
Le
terme "hathorique" se réfère à la
déesse et désigne essentiellement les
colonnes, les pilastres ou les chapiteaux
couronnée de son visage sur les deux faces,
eux-mêmes surmontés d'une représentation
rectangulaire du sistre.
Hathor
est certainement une des divinités les plus
anciennes de l'Egypte, car sa représentation
est marquée sur la palette du roi Narmer.
Durant toutes les époques les pharaons
craignirent et respectèrent la déesse et se
mirent sous sa protection. Elle est considérée
comme leur nourrice et représente la reine.

Les
mèches de la déesse, dont les courbes peuvent
épouser le corps d'un cobra, rappellent
l'ambivalence de sa nature. Ses fonctions féminines
transparaissent dans sa coiffure. Une perruque
sophistiquée avait des vertus érotiques dans
l'Egypte antique. Les cheveux d'Hathor étaient
en lapis-lazuli, comme ceux de toute divinité.
Particulièrement mis en valeur chez elle, ils
soulignent ces liens avec le milieu du
renouvellement de la vie. adorée dans toute l'Egypte,
son sanctuaire le plus connu est peut-être
celui de Denderah. Tous les ans, au moment de la
fête de la "Belle rencontre", elle
allait rejoindre le dieu Horus d'Edfou, afin que
leurs noces garantissent la fertilité du pays.
En tant que protectrice des cavités du sol, ce
sont ses facultés de génitrice et son rôle de
réceptacle des être en devenir qui entrent en
compte. Elle est protectrice de la nécropole
thébaine, elle est particulièrement vénérée
à Thèbes Ouest, emplacement des cimetières de
la capitale du Nouvel Empire. Outre l’image
d’Hathor surgissant d’une montagne escarpée,
son image comme protectrice est variée : dans
le temple de Djoser Akhet El-Bahari, Thoutmosis
III lui a dédié un autel où elle prend
l’apparence d’une statue de vache protégeant
le pharaon. Dans ce rôle, également on peut
admirer une représentation d’Hathor dans la
partie antérieure de l’un des lits de
Toutankhamon (tête et avant corps). Un
bas-relief peint du tombeau de Ramsès III
(aujourd'hui au musée de Florence), l’évoque
venant à la rencontre du roi quittant le monde
des vivants. Elle lui saisit la main et lui tend
un collier ( son insigne) et par ce geste, elle
le prend sous sa protection.

Dans
les papyrus du Livre des Morts, son évocation
est tantôt celle de l’hippopotame, ou bien
celle de la vache divine Mehurt (symbole de la
« Maîtresse de l’Amenti » montagne de
l’occident, terre du soleil couchant), ou
encore image de la vache symbolisant le soleil
sous le nom de « Secha-Horus ».
Hathor
veille sur les métamorphoses du mort et les
corps subissent magiquement l'action radieuse et
vivifiante de la "Dorée". Les
Egyptiens nommaient le caveau de la Nécropole
royale par la "Salle d'or" dont les
parois étaient de couleur ocre jaune matérialisant
l'or et les bienfaits accordés par la déesse.)
Dans le tombeau d’Aménophis III, la déesse
Hathor tend au roi le signe de vie « anhk » près
de son nez. Ces peintures se trouvent dans la
salle du sarcophage sur la deuxième paire de
piliers.
Dans
le vestibule de la tombe de Néfertari, c’est
Hathor-Imentet qui assiste comme fille-épouse
de Rê-Horakhty, personnification de l’éternité
Diurne. Ici, déesse-mère, elle a pour privilège
d’aider à remettre au monde l’enfant (la
reine défunte) présent dans son giron mystique
incarnée par la montagne occidentale de Thèbes.
Toujours dans la tombe de la reine, figurent les
"sept Hathors", suivantes de la déesse
où chacune est nommée : Maîtresse de
l'univers, Orage du ciel, Toi de la terre et du
silence, Toi du pays de Kemmis, Cheveux rouges,
Rouge éclatant, Ton nom fleurit au travers de
la connaissance. Leur rôle est double : nourrir
et protéger le défunt.

Dans
leur rôle de protection de l'enfant: les sept
Hathors sont représentés sur le flanc oriental
du mammisi du temple de Philae où elles défilent
l'une après l'autre pour assurer le destin de
l'enfant solaire. Dans le registre funéraire,
le chapitre 148 du Livre des Morts possède une
vignette montrant les sept vaches et un taureau
dont le défunt devait connaître l'identité
pour renaître (Vache Château-des-kas, Maîtresse
de l'Univers, Vache Igeret,
celle-qui-se-tient-en-avant-de-sa-place, Vache
la khemmite, celle-qui-emmaillotte-le-dieu,
Vache Grand-est-son-amour, la Rousse, Vache
Possesseur-de-vie, la Colorée, Vache
Celle-dont-le-nom-fait-autorité-dans- sa-catégorie,
Vache Nuée-du-ciel, celle-qui-porte-le-dieu -
Taureau, le mâle-des- vaches. Dans
l’antichambre du tombeau de Ramsès III, sur
la paroi sud-ouest, elle est représentée comme
« Souveraine de l’occident ». elle accueille
Ramsès III et le prince Amonkerkhepsef (scribe
royal et commandant de la cavalerie). Elle lui
souhaite «une éternité de jubilés et une éternité
de vie en vigueur.

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