SOCIETE EGYPTIENNE

 

 

ADMINISTRATION ET VIZIRAT

 


L’administration égyptienne parait très complexe dès son origine.
Le système administratif de cette dernière est lié au cadre géographique, tenant compte de la division Haute et Basse Egypte.

Cette administration est liée à la notion de nomes (provinces). Le « haut » responsable de celle-ci est le Vizir. Il est à l’Egypte ancienne, ce qu’est le ministre aux temps modernes. Il cumule les fonctions de ministre de la justice, contrôle l’appareil bureaucratique. Son pouvoir s’exerce sur les jugements, la chancellerie, la police, le fisc, les contributions, les transports fluviaux.

Il a sous sa responsabilité des « ministères » ; le Trésor, le double-grenier, l’agriculture, les archives royales, la justice. Il est aussi chancelier de la Haute et la Basse Egypte, et le plus souvent juge et intendant des travaux royaux. Le siège de l’administration est le palais, en relation directe avec le roi et sa cour. Son rôle premier est d’entretenir l’approvisionnement en nourriture pour le Palais, et de maintenir le culte au travers de travaux d’architecture funéraire. L’administration gère toutes les ressources et richesses du pays. Chaque vizir a des scribes, un trésorier, un surintendant des troupeaux, des « maires » de villes, des chefs de villages et toute une cohorte de petits officiels sous ses ordres. Toutes ces nominations étaient en général le privilège du vizir.

 

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L’administration est divisée en 42 nomes à partir de la 5ème dynastie. Les « nomarques », fonctionnaires royaux assimilés à des gouverneurs, étaient sous l’autorité du roi. Ces derniers exerçaient des fonctions dans l’administration  religieuse et les services divins pour pharaon. Tous les fonctionnaires sont entretenus par l’Etat ; ils reçoivent régulièrement de la nourriture, vêtements, les ustensiles quotidiens, ou mieux, une terre, avec le personnel agricole. Les plus qualifiés ou plus ambitieux cumulent les fonctions et leurs bénéfices. A voir les catalogues entiers de charges qui pèsent sur les épaules de certain, il était peu probable qu’ils puissent y faire face sans l’aide de suppléants. De façon générale les fonctionnaires ont leur poste de père en fils. Il y a toute une hiérarchie de postes :
directeur, directeur-adjoint, sous-directeur, directeur des scribes, directeur des greniers, directeur des ressources humaines… Tout un sous-système qui tend à rendre ce type d’administration à être l’un des plus complexe de l’histoire.

 

 

SOCIETE EGYPTIENNE
Puissance militaire
Une puissance militaire croissante sous l’Ancien Empire, l’Egypte ne dispose pas d’une armée permanente. Chaque nome possède une milice autonome et les grands domaines agricoles ont leur propre police interne. Peu nombreuses, les forces du roi sont constituées par les gardes du palais, les corps expéditionnaires chargés de surveiller les routes du désert et la police des chantiers. En cas de guerre, la royauté rassemble une armée provisoire constituée de miliciens et d’auxiliaires nubiens et libyens. Dès cette époque, l’Egypte étend sa domination sur la Nubie  riche en or, ivoire et bétail et exploite les mines de cuivre et de turquoise du Sinaï Au Moyen Empire, les milices semblent se constituer en de véritables armées de conscrits recrutés par des scribes. Lors des campagnes militaires, le roi les rassemble sous ses ordres. La royauté entretient cependant des troupes militaires permanentes sur les frontières du pays au sein de forteresses défensives. L’Égypte poursuit son extension vers le sud où le roi Sésostris III annexe la Basse Nubie. La politique impérialiste de l’Egypte prend une toute autre ampleur au Nouvel Empire et a pour conséquence la création d’une armée de métier permanente et bien organisée. L’Égypte se constitue un vaste empire du pays de Koush (la Haute Nubie), qu’elle dote d’un vice-roi, à l’Euphrate où les principautés vassales sont assujetties à un lourd tribut.

 



L’apogée de l’armée
Très performante, l’armée du Nouvel Empire possède une puissante cavalerie de chars qui forme l’élite militaire, ainsi que de nombreux archers. Le roi est le chef suprême des forces militaires. Il dirige en personne les troupes lors des grands affrontements. Il est secondé par un « grand général », chef des armées, et par des lieutenants, chefs de régions militaires.
Le recrutement des soldats, leur formation et leur entretien, sont de la responsabilité du vizir. Ils sont rémunérés en or et en butin, et reçoivent des esclaves et des terres qu’ils peuvent léguer à leurs fils si ces derniers intègrent l’armée. Cette politique de rétribution amène la formation d’une véritable aristocratie militaire qui ne tarde pas à porter plusieurs généraux au pouvoir (Horemheb, Ramsès Ier). Sous Ramsès II  l’armée est composée de quatre corps placés sous la protection d’un dieu : Amon, Rê, Ptah ou Seth. Elle intègre de nombreux mercenaires asiatiques, nubiens et libyens.
Au début du premier millénaire, les troupes mercenaires prennent de plus en plus d’importance. L’un de leurs chefs libyens accède au pouvoir et fonde la XXIIe dynastie. À la Basse Époque, le statut de soldat est devenu héréditaire et les rémunérations se font par des donations de terres et de nourriture. Les mercenaires sont principalement des Grecs.




Le pouvoir du clergé
Sous l’Ancien Empire, les temples, dédiés à des divinités ou au culte funéraire du roi, ne possèdent pas de clergé permanent. Les offices et les rites sont accomplis par des fonctionnaires dont la charge est provisoire. Les cultes nécessitent des offrandes quotidiennes de nourriture qui proviennent de domaines agricoles rattachés aux temples par donation royale.
À la fin de l’Ancien Empire, le roi concède des chartes d’immunité qui exemptent d’impôts et de corvées les domaines agricoles des différents temples. Il se développe ainsi toute une économie articulée autour des cultes funéraires et divins et qui a pour conséquence la formation d’un clergé permanent dont l’importance ne cesse de croître au cours du Moyen Empire. Au Nouvel Empire, les temples et leurs domaines sont dirigés par un collège de prêtres et par un bureau de scribes placés sous la direction d’un premier prophète. Le clergé d’Amon ne tarde pas à surpasser en puissance les autres clergés grâce aux nombreuses donations des rois de la XVIIIe dynastie qui favorisent leur dieu tutélaire.

 


Cette puissance devient une véritable menace pour la royauté. La crise éclate sous Akhenaton. Le clergé qui ose s’opposer ouvertement à la réforme religieuse du roi subit de nombreuses persécutions. Il retrouve toute sa puissance sous les ramessides où la charge de premier prophète d’Amon devient héréditaire. À la mort de Ramsès XI, profitant de l’affaiblissement du pouvoir royal, le clergé amonien prend le pouvoir et instaure une véritable théocratie sur Thèbes et la Haute Égypte (- 1080 à - 950). À la Basse Époque, les différents clergés possèdent la majorité des terres de l’Égypte.


Un peuple d'artisans ouvriers et d'agriculteurs
Durant l’Ancien Empire, les artisans ouvriers sont des fonctionnaires du roi. Ils travaillent essentiellement sur les grands chantiers de construction des temples ou des pyramides ou dans les ateliers du palais, encadrés par des contremaîtres et des scribes pointilleux. L’éclatement de l’administration centralisée à la fin de l’Ancien Empire permet aux artisans de travailler à leur compte ou à celui des temples ou des notables. Ils sont regroupés en corporations dont les chefs sont de hauts fonctionnaires de l’administration chargés de défendre leurs intérêts. Les plus connus sont, au Nouvel Empire, les travailleurs de la Tombe chargés de la construction des hypogées royaux dans la vallée des Rois à Thèbes. Ils forment une véritable caste qui pratique le droit de grève. Tous ces travailleurs de l’ombre donnent à la civilisation égyptienne ses plus belles oeuvres d’art tant dans la joaillerie que dans la sculpture ou la peinture. Le statut des paysans de l’Ancien Empire s’apparente à celui des serfs du Moyen Âge. Ils sont attachés à leur terre, astreints aux corvées royales et lourdement imposés par l’administration. Ils sont surveillés par des scribes royaux ou par des contremaîtres, que l’on voit armés de gourdins dans les scènes agraires des parois des tombes. Avec la multiplication des chartes d’immunité des temples et l’émancipation des nomarques provinciaux, les paysans deviennent plus autonomes et sont affranchis dès la fin de l’Ancien Empire. Au cours du Moyen Empire et du Nouvel Empire, les paysans s’apparentent à des métayers. Les domaines royaux, religieux ou privés sont divisés en plusieurs lots dûment répertoriés dans un registre cadastral qui précise pour chacun d’eux le taux d’imposition. Chaque lot est confié à un chef de famille, à charge pour lui de payer l’impôt et de s’acquitter des corvées obligatoires. Le paysan peut transmettre sa parcelle à sa femme ou à ses enfants. Ce statut n’évoluera guère par la suite.

 

 

               

 

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