Netpresse
: Dans un contexte international chaotique, les entreprises françaises
peuvent-elles encore travailler en sûreté dans les
zones à risques ?
Tanneguy
Ménager : Travailler dans les zones dites à
risques impose aujourd’hui une démarche spécifique
de mise en sûreté plus méthodique et plus structurée
que dans le passé.
Il est nécessaire de mettre en place une organisation de
la sûreté adaptée à la réalité
des risques, adaptable à leur augmentation subite et permettant
de garantir le plus largement possible la sauvegarde des biens et
des personnes. Cette organisation ne doit en aucun cas perturber
le fonctionnement de l’entreprise. Elle doit permettre dans
la plupart des cas le maintien de l’activité et au
minimum sa reprise très rapide en sortie de crise.
Il est important de noter que la notion de zones à risques
est susceptible d’évoluer rapidement et que la tendance
est au renforcement des moyens alloués à la sûreté
des entreprises y compris en métropole.
Netpresse
: Quelle est votre démarche ?
Tanneguy
Ménager : Point Org Sécurité a développé
des outils spécifiques pour aider les entreprises à
maîtriser elles-mêmes la mise en sûreté
des personnes et des biens.
Lorsque la crise survient, il est souvent trop tard pour s’organiser.
L’imminence du péril peut alors conduire à des
réactions excessives, coûteuses et parfois dangereuses.
Un rapatriement dans l’urgence, mal préparé,
peut provoquer l’abandon des biens, voire même de l’outil
de production. La sanction d’un tel abandon est immédiate.
Le véritable travail se situe en amont des crises. Identifier
les signaux annonciateurs, savoir exactement quoi faire en cas de
montée du niveau d’alerte, développer les procédures
ad hoc, former et sensibiliser le personnel aux nécessités
de la sûreté, disposer en permanence des moyens techniques
nécessaires, pouvoir communiquer en toutes circonstances
sont autant d’exemples de ce que les entreprises doivent faire
pour éviter la surprise et garantir sereinement la sûreté
des personnes et des biens.
Netpresse : Concrètement, comment
procédez-vous ?
Tanneguy
Ménager : Notre intervention s’effectue généralement
en trois phases.
Les analyses initiales permettent de prendre la mesure exacte des
risques liés à la zone, au pays, mais aussi à
l’implantation de l’entreprise elle-même. La mesure
exacte du risque, un des pôles d’excellence de Point
Org Sécurité, permet d’adapter les moyens à
la réalité de la menace, sans excès ni sous-estimation.
Il faut ensuite formaliser les procédures, désigner
et former les responsables, mobiliser les moyens nécessaires,
c’est-à-dire organiser la mise en sûreté.
Nous nous appuyons largement sur les moyens humains et matériels
déjà disponibles dans l’entreprise. Chacun se
voit doté d’une fonction spécifique de sûreté
adaptée à son savoir-faire et à ses aspirations.
Cette phase permet également la rédaction des fiches
réflexes du plan de sûreté. A chaque niveau
d’alerte correspond un certain nombre d’actions, graduées
en fonction de la réalité des risques et de leur évolution.
Enfin, la mise en œuvre du plan de sûreté se traduit
par des actions de sensibilisation, de formation, de test du dispositif
et d’adaptation à l’évolution des risques.
Si les événements l’imposent nous envoyons des
officiers de sécurité pour piloter la mise en sûreté
des personnels expatriés et si possible des installations.
Le respect de
ces règles évite bien des déboires ultérieurs
et permet le plus souvent d’associer sûreté et
maintien de l’activité.
|