La mort vous va si bien (Interview de Patric et Marc, Planet Internet, novembre 2000)
     
Texte  
 

Aux dernières Nuits Botanique, Venus et l'Ensemble Musique Nouvelle livraient un concert exceptionnel au Cirque Royal. Aujourd'hui, sort 'The man who was already dead', l'album live reprenant les plus beaux moments de ce concert. Marc Huyghens, le chanteur et le scénographe Patric Carpentier nous parlent de cette expérience unique, du succès de Venus et des petites morts de tous les jours.

Quel titre pour un album ! On espère que ça ne parle pas de vous ?

Patric Carpentier - Si, ça parle de nous. Ça fait un an qu'on est en tournée. On a vécu beaucoup de choses. Notre vie a changé. On est passé d'un mode de vie sédentaire à celui de nomade. Et tout à coup, on s'est rendu compte qu'il y avait eu une petite mort.

Marc Huyghens - Au départ, ça me faisait penser à l'image d'une personne qui est un mort-vivant et qui peut se réveiller. Le type qui travaille à la Tour du midi, qui se lève tous les jours à la même heure... il est déjà mort. Il y a beaucoup d'explications à ce titre. Le point commun, c'est que dans la vie de chaque personne, il y a des petites morts. Ce n'est pas la première fois qu'on travaille comme ça. On donne un fil rouge et si le spectateur accroche, il se fait son histoire.

Ce concert avec orchestre, c'est un projet audacieux. Qu'est-ce qui vous y a amené ?

M. H. - C'est le Botanique qui nous l'a proposé et on nous a mis en contact avec Jean-Paul Dessy, le directeur de l'Ensemble Musique Nouvelle. Ce qui nous a vraiment décidé, c'est de savoir que Renaud Lhoest acceptait de faire les arrangements. On avait déjà travaillé avec lui pour les concerts aux Halles de Schaerbeek et ça nous avait plu. On lui a donné tous nos morceaux et il a refait tous les agencements. C'est lui aussi qui a choisi la formule de l'orchestre : le nombre d'instruments à cordes, à vent, la harpe, la choriste, le clavecin... A partir de là, on l'a vraiment suivi dans l'univers qu'il avait créé à partir de nos chansons. Il y avait une espèce d'aller-retour et on essayait le plus possible de se fondre dans l'orchestre.

Vous pensez que l'album reflète bien ce qui s'est passé sur scène?

M.H. - Oui, vraiment. Au niveau du mixage, on a essayé que ce soit le plus naturel et le plus fidèle possible. Ce qu'on voulait avant tout, c'était garder une trace de ce concert.

Cette année, vous avez été acclamés par la presse ici et en France, vous avez joué lors d'événements prestigieux... Comment vivez-vous cette euphorie ?

M. H. - On se dit qu'on a beaucoup de chance. Maintenant, on a un minimum de reconnaissance. On ne doit plus se battre pour trouver un concert. On a une maison de disque, un manager, une équipe ... Les choses sont plus faciles. C'est super enthousiasmant. Voir les gens positifs nous encourage à être encore plus audacieux.

Il y a un an, le contrebassiste Walter Janssens partait. Le groupe en a pris un coup, non ?

M. H. - On a eu une période très difficile quand Walter est parti. Mais c'est un moment qu'on a surmonté. Quand Pierre Jacqmin, le nouveau contrebassiste est arrivé en janvier dernier, le groupe a repris forme petit à petit, de manière un peu différente.

P.C. - C'est la vie, il y a des gens qui viennent, d'autres qui partent. C'est toujours la même chose.

Vous allez prendre une année sabbatique. Qu'allez-vous faire ?

M.H. - Non, pas un an mais 6 mois. Ça va être une période de vacances, de ressourcement, de travail chacun de son côté, de tout ce dont chacun a envie. Pendant ces 6 mois, on ne verra pas Venus. En quatre ans, on n'a pas vraiment arrêté et on a besoin de faire une pause pour que le groupe continue le mieux possible. Cette pause permettra à chacun de revenir avec de la fraîcheur, de nouvelles idées, de nouveaux points de vue. Dans ce sens, ce n'est pas arrêté le groupe c'est se donner du temps pour que Venus avance.

Le bilan de cette année ?

P.C. - Je pense qu'on va tous se sentir grandi de tout ce qui nous est arrivé : la sortie de l'album, les concerts en France, en Hollande, en Allemagne, en Italie, en Belgique, les interviews... Tout un tas de choses qui sont liées à notre métier. On a tous été obligés de mieux se connaître et d'avancer.

M.H. - Si tu sais que le groupe a failli péter il y a un an et que cette année, on a vécu à 5 tout le temps et que le groupe existe toujours, c'est que c'est bon.

Sylvie Bourguignon

 
  Notes  
 
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